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PUBLIÉ LE 14/02/2023 PAR Corinne MerigaudLa Boîte à Papiers a pris l’habitude de pousser les murs depuis sa création par une bande d’amis en 1990. Ce site logistique qui a nécessité un investissement de 2,4 millions d’euros emploie 25 salariés dont certains en insertion. C’est la quatrième fois que cette entreprise de collecte et recyclage de déchets déménage. «Trop petit constate Josette Guillon, la présidente fondatrice, nous sommes certifiés par plusieurs éco-organismes depuis 2007, le site de la rue Bugatti construit en 2008 compte une centaine d’employés qui traitent 2 300 tonnes de déchets par an. Une extension était nécessaire. » Ce site logistique, en service depuis mai dernier, permettra de valoriser 2 000 tonnes annuelles de plus. Cet équipement a été soutenu par la Région (106 750 euros), le plan France Relance, l’Ademe et le fonds départemental d’insertion.
« Des personnes éloignées de l’emploi »
La petite association a bien grandi, devenant une société anonyme en 1999 sans renoncer à ces deux objectifs initiaux. « Collecter des papiers de particuliers et de la Ville de Limoges alors qu’il n’y avait pas encore de tri des emballages se souvient-elle ni même d’écoemballages pour les valoriser mais aussi faire travailler des personnes éloignées de l’emploi. »
Trois décennies après, l’entreprise est devenue incontournable dans le paysage local et régional en matière de collecte et de valorisation de déchets. Son chiffre d’affaires, en hausse, a atteint 5,6 millions d’euros l’an dernier. « L’objectif est fixé à 5,9 millions cette année, annonce Guillaume Georget, le directeur. Sur ce nouveau site, il n’y a pas d’innovation technologique en tant que telle mais nous avons beaucoup travaillé sur la logistique, du transfert jusqu’à la zone de stockage avec des quais ouverts et directement accessibles. »
Les déchets non dangereux sont collectés auprès des professionnels et de la grande distribution sur la Haute-Vienne et la Creuse, que ce soit du papier, des cartons et du polystyrène. Les archives papier classées confidentielles sont détruites sur place par broyage.
« Seulement huit machines dans le monde »
L’entreprise collecte également les déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E) depuis vingt ans avec une spécialité, le démantèlement des écrans. « Nous sommes les seuls à proposer ce service en Nouvelle-Aquitaine, en investissant 350 000 euros dans une machine suédoise qui a été installée sur notre premier site. Nous pouvons ainsi traiter les écrans plats. Il faut savoir maîtriser le risque car le tube néon contient du mercure. Il n’existe que huit machines de ce type dans le monde, cela permet un gain de productivité » poursuit-il. Cet équipement permet de recycler 70 à 80 % des composants d’un écran. Le volume traité a doublé l’an dernier pour atteindre 2 200 tonnes. « Nous en collectons en Gironde, en Charente-Maritime, dans la Vienne, le Maine-et Loire, tout le grand ouest ».
Corinne Merigaud | Aqui Grâce à une machine performante, les écrans plats sont recyclés plus facilement.
Grâce à cette extension qui a généré 25 embauches, d’autres projets de développement se dessinent pour La Boite à Papiers afin d’augmenter ses capacités de traitement et de valorisation des plastiques. Elle envisage également de créer une unité de valorisation des fenêtres « nous avons répondu à des appels d’offres dans ce sens » annonce la présidente. « Nous voudrions aussi collecter les équipements de protection à usage unique et des déchets médiaux dans le cadre du programme Loop santé avec la Région et l’ADI Nouvelle-Aquitaine.»
