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PUBLIÉ LE 14/07/2011 PAR Nicolas César« La Barbe » est un groupe d’action féministe fondé récemment, en 2008 en France. Ses militantes dénoncent l’absence ou la sous-représentation des femmes dans des instances de pouvoir économiques, politiques, culturelles et médiatiques. Mais, pour rompre avec le mouvement féministe des années 1960-1970, elles pratiquent un militantisme basé sur le coup d’éclat et l’ironie. Lors de leurs actions inopinées, elles interpellent des assemblées en majorité masculine en portant des barbes postiches. « La Barbe » Aquitaine, qui s’est créée le 13 juillet, fonctionne exactement sur le même mode. Ainsi, pour son premier coup d’éclat aux Quinconces, ses membres ont rappelé que la Gironde compte seulement 86 femmes maires de communes girondines, sur 542 édiles, soit près de 15,9% de maires femmes. Ceci étant, « la moyenne nationale se situe à 13,9% », indiquent-elles. Du côté du Département, la Gironde se distingue également par une nette surreprésentation féminine : 10 conseillers généraux femmes sur 63 élus, soit 15,9% quand la moyenne nationale plafonne à 13,8%. « Bravo les Girondins, vous êtes encore largement majoritaires ! », lancent ces féministes avec sarcasme. Au passage, elles rapppellent que le Département, en à peu près 160 ans d’existence, a élu une bonne vingtaine de présidents, tous très masculins. Idem pour le Conseil Régional d’Aquitaine, ou la Communauté urbaine de Bordeaux.
Pourquoi ce mouvement naît-il maintenant en Aquitaine ? « Il n’est jamais trop tard pour féliciter nos représentants, élus, dirigeants, patrons et présidents de tous poils, qui sont légion dans notre belle région à concentrer en leurs mains expertes la crème des lieux d’exercice du pouvoir », répondent-elles, avec humour et détermination. « Nous sommes aujourd’hui exaspérées par cette concentration de pouvoir des hommes dans les médias, dans les entreprises, en politique », lâche Ariane, porte-parole de la « Barbe » Aquitaine, qui compte déjà 25 membres. En vérité, ce mouvement veut surtout peser sur la prochaine campagne présidentielle et développe donc, à cet égard, sa présence en régions. C’est un mouvement à gauche. N’oublions pas que « La Barbe » a commencé à se constituer lors de la campagne pour l’Élection présidentielle française de 2007, avec des personnes militant pour Ségolène Royal, qui ont été choquées par des allusions sexistes à l’égard de la candidate socialiste. « Quand les femmes auront le pouvoir on verra bien ce qu’elle en feront. En attendant, qu’elles le prennent ». Tel est leur leitmotiv. Un discours, on ne peut plus légitime, au XXIème siècle, dans le pays des droits de l’homme. Reste à savoir la place que les différents candidats aux présidentielles accorderont à ces questions d’inégalité entre hommes et femmes.
Nicolas César
Crédit photo : Aqui!
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