« Vous pourriez vous demander quel est le rapport entre la valeur du temps et l’homme dans l’entreprise ? », lance Christophe de La Chaise, directeur général du CECA aux centaines de décideurs présents à l’ouverture de cette Université homme-entreprises. « Il est important de consacrer du temps à ses collaborateurs. L’un des sens du mot autorité, c’est de faire grandir, c’est ce qu’il y a de plus noble dans le management », poursuit-il. « Aujourd’hui, s’il y a bien une valeur inattaquable, c’est le temps », enchaîne, le patron de presse, Jean-Louis Servan-Schreiber, premier intervenant de cette Université. Le temps est une question cruciale de nos contemporains. Pour tout le monde, les journées font 24 heures. La différence est simplement dans l’usage que l’on en fait. Chaque soir, Jean-Louis Servan Schreiber fait sa propre introspective et écrit sur cette question du temps. Et face à cette question, il est nécessaire de prendre de la hauteur, de ne pas céder au « court termisme, la maladie endémique du XXIème siècle ».
Le défi du XXIème siècle pour un patron : allier action et spiritualité
De nos jours, « l’irruption et la généralisation du numérique ont chassé la question centrale jusque là du déplacement. Les choses viennent à nous et nous sommes appelés à faire plus de choses dans un temps atrophié », décrit-il. « Conséquence : notre présent est encombré et nous réflichissons de moins en moins au XXIème siècle », analyse Jean-Louis Servan-Schreiber. Du plan à 5 ans, les entreprises sont passées à 3, puis 2 ans. Comme l’a résumé Isabelle Sorente, polytechnicienne, physicienne et essayiste, autre intervenante, les patrons sont aujourd’hui confrontés à un défi fondamental : comment allier à la fois l’action et la spiritualité ? Un défi, loin d’être insoluble, à condition de commencer par se poser la question. Les conférences se poursuivent demain avec entre autres l’historien Jean-Noël Jeanneney, l’acteur Jacques Weber et l’économiste Caroline Puel.
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