Agriculture biologique: l’avenir est devant


Sylvain Desgroppes

Agriculture biologique: l'avenir est devant

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 05/07/2017 PAR Sylvain Desgroppes

Le président d’Interbio Nouvelle-Aquitaine Philippe Lassalle Saint-Jean a tôt fait de résumer l’ensemble des aspects entourant l’agriculture biologique en une phrase résonnant comme une véritable feuille de route : « Il faut continuer à développer des filières bio régionales porteuses de valeurs sociales et environnementales et trouver le bon équilibre économique entre agriculture, production alimentaire, territoires et consommation ».

Le grand intervenant de cette journée de travail était Christian Renault, gérant d’AND International, bureau d’études spécialisé dans l’agro-alimentaire. Celui-ci s’est attaché à dresser l’état des lieux de la filière bio en région et la stratégie de développement à mener pour prolonger et renforcer la dynamique actuelle.

Une dynamique ressentie au quotidien, et qui se traduit dans les chiffres. Du côté de la profession tout d’abord. L’association Interbio Nouvelle-Aquitaine compte désormais deux cents adhérents. De la même façon, la barre des 5000 agriculteurs bio a été dépassée au mois de mai 2017.

Du côté du marché aussi, les signes sont positifs. « On observe une croissance exceptionnelle de la filière bio dans un marché alimentaire global peu dynamique. Entre 2006 et 2016, le marché alimentaire bio des ménages a été multiplié par 3,7 », détaille Christian Renault. En 2015, 25 % de la croissance du marché alimentaire s’explique par la seule hausse de la filière bio. En 2016, ce pourcentage monte à 37 %.

Quel modèle ?Une dynamique encourageante, motivante pour la filière, même si l’expert d’AND International lance très vite un message d’alerte à l’assemblée : « Par le passé, on a parlé de la bio comme d’un mouvement, entouré d’un concept et avec des idées. Mais aujourd’hui, on est plutôt dans une mode, attention à ce que cette mode ne détruise pas le mouvement initial ».

La solution, c’est évidemment dans les idées qu’elle se trouve. Plus les idées seront claires, plus les lignes directrices seront matérialisées et les volontés exprimées clairement, plus le mouvement sera fort pour résister aux effets de mode. Car pour le reste, les perspectives économiques sont très séduisantes.

« Le marché est particulier. La demande y est supérieure à l’offre, les bassins de production diversifiés, les relations amont/aval meilleures, et la  »préférence nationale » des consommateurs plus clairement exprimée », continue Christian Renault. Le potentiel de développement est donc là pour une région qui est déjà sur le podium français dans cette filière bio.

Ce développement doit impérativement se faire autour de valeurs fortes, au niveau social et environnemental, mais aussi au niveau économique. « Le consommateur est prêt à payer le bio plus cher, mais il ne faut pas d’abus », glisse le conseiller, qui ajoute que le modèle doit garder sa spécificité « de construction collective dans les relations commerciales et la transparence de la chaîne de valeurs ».

CommuniquerPour accompagner ce mouvement auprès des consommateurs finaux, une présentation a été réalisée de la marque Bio Sud Ouest France. Marque créée en 2012 par les ex-conseils régionaux d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées, qui peut aujourd’hui s’utiliser pour les deux régions, et qui a été étendue aux frontières de Nouvelle-Aquitaine.

Pour Jérôme Orvain, conseiller régional et délégué agroécologie et agriculture biologique, les objectifs sont multiples : « favoriser la recherche, donner priorité lors de l’accès au foncier, créer un observatoire, encourager la communication et la formation ». Des objectifs rejoignant le pacte régional signé entre la filière et la région.

De plus, à la suite de l’assemblée générale, la « Charte d’engagement des collectivités locales vers une alimentation bio, locale, et de qualité » a été signée entre le président d’Interbio Nouvelle-Aquitaine Philippe Lassalle Saint-Jean et Geneviève Barat, vice-présidente du Conseil Régional en charge de la ruralité.

Charte dont l’objectif est d’augmenter le pourcentage de produits issus de l’agriculture biologique proposés au restaurant collectif du Conseil Régional. « Si cette charte est une anecdote pour montrer l’engagement de la région, elle rappelle surtout la volonté de campagne d’Alain Rousset d’avoir 60 % de produits locaux et 20 % de produits bio dans tous les lycées », explique Geneviève Barat.

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