« L’apprentissage est une filière royale », Christian Stalter, président des Chambres de métiers


Félix Dufour

"L'apprentissage est une filière royale", Christian Stalter, président des Chambres de métiers

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 02/12/2019 PAR Felix Dufour

@qui! : Votre visite à Bayonne illustre-t-elle les objectifs que vous attendez des Centres de formation professionnels?

Christian Stalter: Je pense qu’ici vous avez un centre de formation d’apprentis où il y a tout. L’apprenti et la culture normale de l’apprenti, des mineurs non accompagnés, des jeunes en reconversion, d’autres qui font des formations courtes… Et pour moi il était important, vital, que je voie sur le terrain ce qui se pratique, ce qui se fait afin d’être le porte-parole des Centres de formation.
Deuxième sujet, on va recevoir l’ensemble des directeurs de CFA, les centres de formation d’apprentis. Ils seront cent cinquante, venus de toute la France pour discuter, car pour moi l’objectif est de porter la réforme proposée dans la mesure où elle facilite et simplifie le recrutement de ces apprentis pour les former. Il est temps de mettre fin au déficit d’appréciation dont ils sont l’objet, quand la conjoncture économique démontre le nombre de secteurs économiques qui leur tendent les bras aujourd’hui.

« Etre payés, d’avoir un pied à l’étrier et de s’épanouir dans le travail »

@!: Elle est un aboutissement pour le président des Chambres de métiers que vous êtes?

C.S.: Cela fait 25 ans, je dis bien 25 ans que l’on dit que l’apprentissage est une filière royale et on ne nous a jamais écouté donc je me mobilise avec les directeurs de CFA pour transformer l’essai et que, demain, l’apprentissage soit une voie royale comme la filière universitaire avec laquelle nous n’avons pas de concurrence à avoir. Il faut juste être épanoui dans ce que l’on fait. Et l’alternance, qu’elle soit à 15 ans ou à 25 ans, permet aux apprentis d’être payés, d’avoir un pied à l’étrier et de s’épanouir dans leur travail. Nous avons fait le tour de tous les ateliers avec la ministre du Travail, Muriel Penicaud, et elle a constaté comme moi, qu’ils étaient tous passionnés.

@! : Il y en a qui le sont moins dans d’autres domaines universitaires?

C.S.: Regardez, le 14 juillet, vous aviez sur Parcours Sup 60 000 étudiants qui ne savaient pas ce qu’ils voulaient faire. 60 000!! Chez nous ici, on a bien constaté aujourd’hui qu’ils étaient passionnés et ne connaissaient pas ce genre d’angoisse du lendemain, confirmant que le Centre de formation de Bayonne était exceptionnel. Au-delà des chiffres de possibilités d’embauche, il y a la considération humaine qui doit être prise en compte.

@! : On a pourtant l’impression que la promotion de l’apprentissage semble plutôt confidentielle…

C.S.: Pardon! Mais on est quand même associé. Notamment sur la réforme. Les 54 élèves qui sont proposés en quatrième, en troisième, en seconde et en première, c’était une proposition des réseaux de la Chambre de métiers. C’est dans la loi. L’Éducation nationale va avoir l’obligation de proposer chaque année à tous les élèves, 54 heures de découvertes de métiers. Nous y serons fortement associés d’autant plus que c’est la volonté de l’ensemble des Chambres de métiers. Que la ministre discute avec les directeurs de CFA qui avaient quelques inquiétudes est une bonne chose car nous sommes en train de préparer les CFA du futur. Je pense qu’aujourd’hui, nous devons faire rêver les jeunes quand ils viennent chez nous. Le CFA c’est être par la tradition et devenir par l’innovation et on est en plein dedans.

@! : La ministre s’est aussi entretenue avec deux jeunes qui semblaient être de jeunes migrants, cette forme d’intégration a-t-elle un sens particulier pour vous et pour l’Etat?

C.S. : Peu importe à qui tout cela bénéficie. Ça peut être pour tout le monde. Tout d’abord pour le jeune, pour ces jeunes donc, qui ont vécu des drames, après pour l’entreprise qui cherche des collaborateurs, après pour la branche, mais après aussi pour l’artisanat. Aujourd’hui, 100 000 emplois ne sont pas pourvus dans l’artisanat; alors pourquoi ne travaillerait-on pas intelligemment sur un système qui permettrait à tout le monde d’y trouver son bonheur? Le jeune, l’entreprise, la branche qui cherche du personnel et, vous l’avez dit, l’État. Parce que nous avons une culture dans l’encadrement des jeunes dans un pays où l’on n’a pas forcément cette culture-là. Et la culture que nous avons, c’est tout simplement de former pour l’intérêt général. On ne travaille pas pour une entreprise, mais pour toutes. Les 1 300 000 entreprises artisanales.

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