L’agriculture biologique française en danger


Répondant à l'appel de "Nature et Progrès" Belgique les producteurs bios de ce pays avec le renfort de ceux d'autres agriculteurs européens

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L'agriculture biologique française en danger

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 27/02/2007 PAR Gilbert Garrouty

Les produits bios seront-ils encore bios demain? Le consommateur qui se plongerait dans le maquis des dispositions techniques du nouveau règlement européen concernant l’agriculture biologiqueapplicable en 2009 aurait le droit de s’interroger. C’est pourquoi les tenants de la bio qui de, plus ont été placés plus ou moins devant le fait accompli, ont vite senti le danger devant un texte imposé par la présidence finlandaise, qui, sous couvert d’harmonisation européenne, laisse s’infiltrer des éléments qiu vont plus dans le sens des intérêts des multinationales et de l’agroindustrie que dans celui des consommateurs et des tenants de l’agriculture biologique. Aussi l’association Nature et Progrès de Belgique a-t-elle pris les devants à l’occasionde la réunion mardi 27 février de la Commisison européenne à Bruxelles, avec le soutien de la FNAB (Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique) et d’autres organisations bios européennes. Dans le sud-ouest de la France, région à forte densité de production agricole bio, on appuie cette actionet on ne cache pas que l’on va aussi devoir à son tour se mobiliser sur le sujet.

Pesticides et OGM

Le plus incompréhensible de l’histoire, et cela illustre bien le mode fonctionnement de l’Europe, c’est que personne dans l’UE ne semble vouloir de cette réforme, et que celle-ci a été concoctée sans véritable concertation avec les professionnels. C’est du moins ce qu’assure le président de Bio d’Aquitaine Jon Harlouchet. « Le plus aberrant, dit-il, c’est la méthode employée, le sentiment d’impuissance devant lequel nous sommes placés. Sous couvert d’harmonisation, cela nous est tombé dessus ». La responsable de la communication de Bio d’Aquitaine, Angela Mallaroni, qui a analysé les dispositions négatives de ce règlementadopté par le conseil des ministres de l’agriculture du 19 décembre dernier, indique qu’il comportedes points « inacceptables » tel que le relèvement à 0,9% du seuil de la présence d’OGM, « ce qui contribue à multiplié par 10 celui qui est actuellement en vigueur ». « En fait, on aligne la bio sur l’autre agriculture, et on rend ainsi plus souple la culture des OGM ». Une autre disposition rendrait possiblle le recours « aux produits de synthèse » aussi bien en élevage qu’en culture, alors qu’actuellement seules sont prévues des dérogations en faveur des animaux. Ce pourrait être la porte ouverte au recours aux pesticides. Par ailleurs les contrôles alignés sur les règles européennes seraient indaptés, les importations plus laxistes, les règles par rapport au hors-sol et à la mixité (présence d’agriculture conventionnelle et bio sur la même exploitation) assouplies. De plus, « l’absence de subsidiarité interdirait aux producteurs des Etats de faire mieux que ce qui est stipulé dans le règlement ». Jon Harlouchet remarque que le ministre français Dominique Bussereau avait abondé dans le sens des bios lors de la période -tardive- de consultation, mais qu’à Bruxelles il ne s’estpas opposé à l’adpotion du texte. Aussi le président régionalconsidère que si le règlement devait être apliqué en 2009 « on pourrait s’interroger sur la crédibilité de la bio ». Mais les producteurs aquitainscomme ceux de France et de Belgique n’ont pas l’intention de laisser se réduire à néant 40 années de foi et d’engagement. Ils songent « à créer quelque chose d’autre » pour en quelque sorte maintenir les acquis de la bio fondatrice pour laquelle le naturel est la vrai raison d’être.

Gilbert Garrouty

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