« C’est une justice de classes, de riches », dénonce Me Pierre Landete, avocat réputé du barreau de Bordeaux, fondateur de l’Institut de défense des étrangers. Alors que nous sommes en pleine crise économique et sociale, que les inégalités augmentent, il ne comprend pas cette décision soudaine du pouvoir politique de « rendre payant l’accès à la justice ». En off, des magistrats reconnaissent eux aussi que cela est « inadmissible » et « qu’aujourd’hui, pour nos concitoyens la somme de 35 euros est loin d’être négligeable ». Officiellement, il s’agit de financer la réforme de la garde à vue. En effet, depuis le 15 avril, les avocats sont désormais présents auprès des personnes mises en cause lors des interrogatoires policiers. Et, selon la Chancellerie, cela coûte 158 millions en année pleine.
Une taxe impopulaire
En clair, aujourd’hui, si vous souhaitez déposer plainte pour un vol, injures, non paiement de salaires…, il vous en coûtera d’abord 35 euros… Ceci étant, le gouvernement a décidé d’exonérer les victimes d’une infraction pénale. De même, les justiciables qui bénéficient de l’aide juridictionnelle en raison de la faiblesse de leurs revenus ou les sans papiers seront dispensés de ce versement. Le rendement attendu de la taxe est estimé à 87,5 millions d’euros. Mais, l’image de la justice en ressortira à nouveau écornée.
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