Jean-Marie Le Pen et Marine n’ont pas du pouvoir la même vision


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Jean-Marie Le Pen et Marine n'ont pas du pouvoir la même vision

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 21/11/2011 PAR Olivier Darrioumerle

Jean-Marie Le Pen n’a jamais pensé à structurer un parti pour participer au gouvernement. Il ne tirait du pouvoir qu’un bénéfice symbolique et matériel. Sa biographie montre un homme narcissique devenu celui par qui le scandale arrive sans pour autant se priver de l’argent et du luxe attachés au pouvoir. Mais il ne veut pas les responsabilités. En 2002, un journaliste lui demande : vous êtes proche du pouvoir, et lui de répondre : Dieu nous en préserve ! « C’est l’homme qui se mouche dans les rideaux de la bourgeoisie, résume Alain-Gérard Slama, il n’est pas intéressé pas les responsabilités, c’est le candidat anti-système. »

Fin 1970 début 80, sa colère rencontre le ressentiment du peuple. Il refuse l’alliance avec la droite classique. Au contraire, « infréquentable », son jeu politique divise la droite et profite à la gauche. Le Pen s’autodiabolise avec délice et Mitterrand crée SOS racisme. « Cet accord tacite avec la gauche a empoisonné la droite », explique Grégoire Kauffmann. Aujourd’hui installé dans un appareil puissant représenté dans tous les départements la question de la participation au gouvernement se pose. Le Front national ne serait donc plus le parti anti-système, éternellement d’opposition ?

Marine Le Pen vise à gauche
«  La majorité de ses électeurs pensent qu’il ne ferait pas un bon président, c’est de la protestation », explique Pascal Perrineau, en s’appuyant sur des statistiques. Mais le 15 janvier 2011, à Tours, lorsque Marine Le Pen succède à son père à la tête du FN, les militants ont été désarçonnés, raconte le directeur du centre de recherche de Sciences po. « Son discours laïc, plein de valeurs républicaines, avec des références à Jaurès, à la DDHC, en passant par la Résistance et les Hussards noirs de la République, s’est clairement attaqué au noyau dur de la gauche » , ajoute-t-il. Marine Le Pen dédiabolise le FN pour réintégrer le jeu politique, se déverrouille du carcan des maurassiens, royalistes et catholiques traditionnels en se rapprochant d’une « certaine idée de la France » gaullienne contre le libéralisme économique, sans désavouer son père pour conserver sa base électorale.

« 1/3 des ouvriers et 1/4 des employés votent FN. Et une bonne partie de l’électorat FN se tourne vers le PS au second tour, c’est l’alliance de la boutique et de l’atelier. Pour le marxisme, Marine Le Pen a repris ce thème de la modernité pour séduirela classe opprimée qui, à l’heure du marxisme, portait en elle l’avenir de l’Humanité » , analyse le directeur du centre de recherche de sciences po, qui ne manque jamais de consulter les résultats électoraux de Noyelles-Godault, dans le Pas-de-Calais, ville de naissance de Maurice Thorez, chef du PCF au temps de son apogée, et où la présidente du FN a frôlé la barre des 50 % lors des législatives de 2007.C’est dans la 14ème circonscription du Pas-de-Calais que Marine Le Pen a choisi de s’implanter au côté de Steeve Briois, responsable local du Front national et conseiller municipal de la ville voisine d’Hénin-Beaumont.

« L’enjeu n’est pas les présidentielles mais les législatives pour fédérer un grand parti populiste. Elle mise sur l’échec de Sarko et l’implosion de l’UMP pour être au centre et ramasser les morceaux » , prédit Grégoire Kauffmann. Une stratégie perdante selon Alain-Gérard Slama, éditorialiste au Figaro, même s’il admet que l’UMP a cherché à plumer la volaille FN. « La force de la droite est de disposer d’un électorat discipliné qui n’est pas prêt de s’égarer. »

crédit : ESJ

Olivier Darrioumerle

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