Jean-Luc Gleyze, président du Conseil départemental de la Gironde réagit au Rapport Spinetta


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Gironde : un budget dans le vert mais des inquiétudes

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 27/02/2018 PAR Solène MÉRIC

« Le Premier ministre a annoncé hier qu’il ne suivrait pas le rapport Spinetta concernant les petites lignes. Pourvu que ces paroles soient rapidement suivies d’effet avec l’annonce d’engagements précis.

Le rapport Spinetta traduit en effet un mépris inacceptable pour toute une partie du pays. Tout se passe comme si les habitants vivant en dehors des espaces urbains ou périurbains étaient condamnés à faire du surplace. C’est un comble : aux conséquences du manque d’entretien des lignes de proximité par SNCF Réseau depuis des années, il s’agirait de répondre par leur abandon définitif…

Plus grave encore, ce rapport reflète une absence de vision globale concernant l’aménagement du territoire.
Pour ma part, je ne peux me résoudre à accepter ce « grand déménagement » du territoire. Les campagnes n’ont pas vocation à devenir des lieux de balade dominicale pour les urbains. (…)

Leur rôle est déterminant en termes de répartition démographique, de multiplicité des activités et d’allocation des ressources (agricoles, eau potable, espaces naturels, réserves foncières,…). De fait, opposer des territoires urbains rentables et des territoires ruraux non rentables est un non sens d’un point de vue humain mais aussi, puisqu’il en est aujourd’hui beaucoup question, en termes d’efficacité. (…) La vision de l’aménagement que je porte à la tête du Conseil départemental défend une complémentarité des territoires.

 » Le ferroviaire reste un moyen de transport d’avenir « 
Les infrastructures de transport doivent permettre aux travailleurs et aux entreprises de s’implanter dans des territoires périphériques, sans pour autant pâtir de l’éloignement des centres urbains. Il en va de l’équilibre économique et de la cohésion de notre société.

Les infrastructures de transport doivent aussi permettre une révolution écologique cohérente à l’échelle de tous les territoires. Nous avons un devoir de responsabilité dans l’accompagnement du changement des habitudes de déplacement. Ce devoir ne s’arrête pas aux limites des villes.

Enfin, les propos de Monsieur Spinetta laissent penser que le ferroviaire serait un mode de transport du passé. Je crois qu’il est grand temps pour l’ancien patron d’Air France d’atterrir.

Le ferroviaire reste un moyen de transport d’avenir. Néanmoins, s’agissant d’un service public, il paraît aberrant de juger de la pertinence d’une ligne de proximité sur la base des référentiels d’évaluation des grandes lignes. Héritage de notre histoire, les lignes de proximité sont aussi une opportunité à saisir. Il est nécessaire de garantir un réseau en bon état, un cadencement suffisant et un équipement adapté des trains. Plus de confort pour les usagers, c’est plus d’usagers demain.

Dans bon nombre de territoires, le ferroviaire reste le meilleur moyen de lutter contre le tout-voiture. C’est le cas de Ste-Foy-la-Grande (…). Pour se rendre à Bordeaux, il faut actuellement entre 1h30 et 2h en voiture, c’est 1h10 en train et demain ce sera 40 minutes une fois la ligne rénovée.

Pour conclure, défendre les lignes TER c’est s’opposer au sacrifice des territoires ruraux. Seul un changement de la perception à leur égard permettra de lutter contre le sentiment d’abandon et d’exclusion du monde rural sur lequel prospèrent les votes extrêmes. »

 

Lire aussi : La Gironde apporte sa contribution à rénovation de la ligne TER Libourne – Bergerac

 

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