Pour eux, ce sera donc François Hollande. Pourquoi ? Pour les thèmes qu’il défend, sa vision du progrès social, mais aussi parce qu’il « représente une certaine crédibilité », selon Ludovic Freygefond. Une opinionpartagée par sa collègue Isabelle Boudineau, qui a vite vu en lui quelqu’un « qui était prêt », « quelqu’un qui est volontaire et qui a énormément travaillé sur l’emploi, les jeunes ou encore la fiscalité », des sujets (notamment le dernier) qui lui sont chers. Et, comme elle l’ajoute plus tard, pendant longtemps, pour elle, « Martine Aubry n’avait pas l’intention d’y aller, au contraire de François Hollande ». Quant au président de la CUB, il estime que pour concourir aux élections présidentielles, il faut avoir un « rapport particulier à la France », rapport qu’a d’après lui François Hollande. Par ailleurs, il insiste sur les conditions de déroulement de ces primaires, qui sont « aussi, voire plus importantes que leur résultat ». Des primaires qui se veulent avant tout ouvertes à tous les Français. « Nous ne sommes pas dans un congrès du Parti Socialiste », souligne Ludovic Freygefond. Et si le résultat de cette consultation nationale est encore incertain, une chose est sûre : ils soutiendront unanimement celui ou celle qui sortira vainqueur des urnes.
Dans « l’affaire DSK », deux mots d’ordre : prudence et retenue
Mais ce vendredi, l’actualité internationale a vite repris le dessus ; en effet, les nouvelles révélations dans « l’affaire DSK », et surtout les conséquences politiques qu’elles pourraient avoir au Parti Socialiste et sur ces fameuses primaires sont rapidement revenues au coeur de la discussion. Du côté de Ludovic Freygefond, c’est la prudence qui prime. Pour lui, la question politique pourrait se poser si l’innocence totale de Dominique Strauss-Kahn était prouvée, et si bien sûr ce dernier en éprouve encore l’envie après tout ce qui s’est passé. A titre personnel, il se dit quand même plutôt satisfait, lui qui a soutenu successivement l’ex-directeur général du FMI et le député Pierre Moscovici. Vincent Feltesse, lui, reprenant l’expression utilisée par Lionel Jospin ce matin sur RTL, parle de « coup de tonnerre ». Mais même s’il espère également que Dominique Strauss-Kahn puisse être totalement disculpé, il estime cependant que « le temps politique n’est pas encore venu ». En revanche, il précise que le « temps de l’analyse » est indispensable, par rapport à la présomption d’innocence, à la rapidité de la justice américaine, mais également par rapport aux femmes, et aux dérives sexistes qui ont eu lieu ces dernière semaine. En somme, la consigne pour le moment semble être « wait and see », pour ne surtout pas prendre de décisions hâtives dont on pourrait par la suite se mordre les doigts.
Bérénice Robert
Crédit photo : Bérénice Robert, Aqui!