Interview: Patrick Volpilhac directeur de l’ARPEL « les éditeurs régionaux sont de véritables chefs d’orchestre »


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Interview: Patrick Volpilhac directeur de l'ARPEL "les éditeurs régionaux sont de véritables chefs d'orchestre"

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 27/02/2008 PAR Joël AUBERT

Aqui! : Vingt sept maisons d’éditions d’Aquitaine présentes au salon du Livre de Paris avec l’aide de l’ARPEL… C’est un record. Comment sont-ils retenus ?

Patrick Volpilhac : C’est un record, c’est vrai, parce qu’avant tout le Conseil Régional a décidé de doter l’ARPEL et par delà, les éditeurs Aquitains, d’un nouveau stand, 230 m2 au service de la valorisation de la production éditoriale. Notre nouvel espace « L’Aquitaine l’esprit livre » permet d’accueillir plus d’éditeurs que les années précédentes; c’est un choix de l’ARPEL, car nous voulions répondre à la demande croissante des éditeurs.
Concernant l’éligibilité des éditeurs, le principal critère retenu, au-delà de la réponse dans les délais à l’appel à candidature, est le respect de la charte nationale des éditeurs en région. En voici quelques critères : avoir une ligne éditoriale claire, travailler à compte d’éditeur, contractualiser avec l’auteur, établir et mettre à jour son catalogue, disposer d’un système diffusion – distribution, assurer la communication de ses productions éditoriales … voici des éléments que nous prenons en compte mais nous observons, aussi, la pertinence d’une venue à Paris pour un éditeur : nous sommes attentifs à la préparation, en amont, des rencontres avec les professionnels (diffuseurs, libraires, bibliothèques…) aux nombres de nouveautés envisagées au moment du salon, et, bien sûr à la réelle prise en compte des coûts d’une telle opération. En effet, au-delà de la prise en charge du stand et de nombreux services par l’ARPEL, la participation au Salon du livre de Paris pour les éditeurs, est un coût important dans une économie fragilisée.
Par ailleurs, la présence des éditeurs au salon peut changer d’une année sur l’autre, il n’y a pas d’abonnement à Paris mais nous comprenons la volonté d’y être présents. « Éditer en région » demeureun acte majeur de la création culturelle, il mérite d’être présent au cœur de cette vitrine qu’est le salon du livre de Paris.

Patrick Volpilhac directeur de l'ARPEL


@! : En découvrant leur travail, on se rend compte qu’ils ont beaucoup de mérite à créer des collections originales mais dont le tirage est parfois limité. Quel avenir peut-on imaginer pour cette famille d’éditeurs ?


P.V. : Les éditeurs, grands ou petits, à Paris ou en Aquitaine ont, en commun, d’être des entrepreneurs, leur métier est devenu, au fil des évolutions,protéiforme. Du culturel à l’économique la liaison est permanente ; ce sont de véritables chefs d’orchestre : ils prennent le risque financier et juridique, ils doivent décider des nouveautés ou des réimpressions, assurer la commercialisation, organiser la diffusion et la distribution… et ceci dans un contexte de fragilité économique récurrente. Précaire par nature, un éditeur, et plus particulièrement en région, doit sa force à son intuition, à sa capacité à construire une ligne éditoriale cohérente, identifiable, quelquefois unique. Leur avenir s’alimente de l’incertitude et quelque fois du doute.
Faire exister des textes, faire revivre un patrimoine, émerger des talents artistiques, c’est un métier et une passion portés par des maisons d’éditions de conviction qui participent au foisonnement de la création littéraire en France. La garantie de la pérennité des structures n’existe évidemment pas. Une agence, telle que l’ARPEL, se doit de préserver les conditions de leur développement en particulier en respectant et surtout en faisant respecter les enjeux de la « chaîne du livre » ; cette alchimie particulière entre économique et culturel où chaque acteur professionnel doit respecter des règles déontologiques qui garantissent leur propre développement.

@! : Comment votre action de soutien, au-delà du temps de salons, peut-elle s’organiser ?

P.V. : Répondre à cette question, c’est expliquer l’ARPEL !
La mission d’une agence telle que la notre est de s’efforcer d’être un lieu où chaque éditeur peut trouver une ressource pour l’aider dans son projet. De la mise en place d’un service juridique en ligne, à la présence d’éditeurs aquitains à la Frankfurter Buchmesse (1) en passant par un programme de formation décentralisé avec l’Asfored (2) : la gamme des services est large, nous sommes une agence de service public qui se doit de construire les conditions du développement. Aux éditeurs de s’en emparer et de conduire leur propre programme pour être présents dans les vitrines de nos libraires indépendants.
Je souhaite profiter de cette question pour annoncer une nouvelle initiative de l’Arpel. Nous venons de réaliser un catalogue de valorisation des Fonds d’éditeurs Aquitains « Voyages de près, Voyage de loin », 16 éditeurs traduisant cette thématique sont présentés à travers leurs ouvrages. Nous diffusons, nationalement, ce très beau catalogue, «et je pèse mes mots ». Nous proposons des journées de découverte de ces fonds pour les librairies et bibliothèques d’Aquitaine.(3)

Voici une nouveauté qui s’inscrit dans l’ensemble des actions que l’Arpel et le Conseil Régional d’Aquitaine mènent pour promouvoir le travail de nos éditeurs. Comme le salon de l’Agriculture, le salon du Livre salue les filières de qualité de notre région, car l’édition en est une !

http://arpel.aquitaine.fr

Propos recueillis par Joël Aubert
1.Plus grande vente de droits au monde
2.Organisme de formation du Syndicat National de l’Edition
3.le 6 mai à la Bibliothèque de Prêt de Gironde et le 3 juin à la Médiathèque d’Anglet
 
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