Interview: Les projets de Philippe Lassalle Saint-Jean, nouveau Président d’Arbio Aquitaine


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Interview: Les projets de Philippe Lassalle Saint-Jean, nouveau Président d'Arbio Aquitaine

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 29/04/2011 PAR Solène MÉRIC

@qui ! : Avant d’évoquer votre élection à la présidence d’Arbio et en guise de présentation, pouvez vous expliquer aux lecteurs d’Aqui pourquoi, et depuis quand, avoir personnellement fait le choix du bio pour votre entreprise de sirops et jus de fruits ?
Philippe Lassalle Saint-Jean
: Cela fait 15 ans que la Maison Meneau que je dirige est entrée dans une démarche d’agriculture biologique. L’entreprise a 132 ans, et je pense que mon père avant moi faisait déjà des produits biologiques. La différence, c’est qu’il n’y avait pas de label. Dans les premiers pas de notre vie professionnelle, on a fait comme on nous l’avait appris. Mais le marché nous échappait pour une question de prix, c’était bon mais trop cher. Le bio est venu par ma sœur, la première à entrer dans une AMAP qui assurait donc une consommation bio et locale. On lui a emboîté le pas. On s’est fourni chez des producteurs bio, mais on a gardé les recettes et les proportions. Nous avons alors enregistré une progression de 20% : c’était bon et en plus labellisé. La « philosophie » bio a aussi amené un certain nombre d’engagements en matière de commerce équitable avec nos fournisseurs, c’est une dimension à laquelle nous tenons beaucoup. Dans la même logique nous nous efforçons d’améliorer les conditions sociales, en travaillant par exemple sur l’aménagement des postes de travail. Au total en 15 ans, notre production est passée de 1 à 2% en bio à 60 % de bio aujourd’hui.

@! : Pour en revenir à Arbio et à votre récente élection au poste de Président, quels sont vos ambitions et prochains chantiers pour l’interprofession bio d’Aquitaine ?
P. L.S-J :
Mon ambition est celle qui a toujours été portée par Arbio : aller vers une structuration toujours plus forte de la filière entre amont et aval. Par ailleurs, je suis le premier Président à faire du bio majoritairement et du conventionnel. Je souhaite donc aussi pouvoir parvenir à pousser les entreprises qui font du bio à passer majoritairement en bio. Dans les prochains mois, trois grands chantiers attendent Arbio. Le premier d’entre eux commence dès aujourd’hui, c’est l’implication de l’interprofession Bio dans le projet de marque régionale portée par la Région Aquitaine. Autres chantiers au programme, la mise en oeuvre des préconisations de l’audit régional sur la restauration collective, ainsi que la participation active au projet de pôle de conversion du Conseil Régional d’Aquitaine, en vue d’une amélioration du parcours à la conversion vers la bio. Une autre grande ambition, connaître au mieux les besoins des producteurs locaux pour permettre une production bio locale plus importante, afin de pouvoir davantage transformer des produits locaux.

@ ! : Le rapprochement que vous évoquez entre producteurs et transformateurs locaux n’est d’ailleurs pas étranger à la nomination à vos côtés de Benoît Granger, éleveur de bovins bio et responsable de la SCA le Pré Vert à Périgueux, comme premier Vice-président ?
P. L.S-J :
Au sein d’Arbio, j’appartiens au collège des transformateurs. Je voulais donc un Premier Vice-Président qui soit producteur. Il fallait un référent, quelqu’un qui soit très proche du terrain et qui permette que les trois collèges (production, transformation et distribution, ndlr) soient vraiment ensemble dans une relation horizontale. Grâce à un premier Vice-président issu de la production, les producteurs et exploitants doivent pouvoir nous dire quels sont leur besoins localement pour qu’ensuite les transformateurs bio d’Aquitaine puissent s’approvisionner au mieux, et au plus chez eux, et qu’au final les distributeurs aquitains distribuent ainsi un maximum de produits de la filière bio aquitaine. Nous voulons que l’amont produise une économie qui va obligatoirement répondre à un besoin, à savoir celui de transformer et vendre localement à des consommateurs bio de plus en plus nombreux.

Photo : Aqui.fr

Solène  Méric


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