Influenza aviaire : vers la fin de l’épizootie après un pic ?


archives Claude Hélène Yvard

Influenza aviaire : vers la fin de l'épizootie après un pic ?

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 19/12/2015 PAR Claude-Hélène Yvard

 Depuis vendredi soir, on dénombre 42 foyers d’influenza aviaire : 18 foyers dans les Landes, 12 en Dordogne, 6 dans le Gers, 4 dans les Pyrénées-Atlantiques, 1 en Haute-Vienne et désormais 1 dans les Hautes-Pyrénées. Selon les experts scientifiques, cette maladie animale, virale, très contagieuse, affectant les oiseaux, a atteint son pic.  Nous sommes à une période de l’année, où les élevages de canards et de volailles tournent à plein. Et le nombre de cas devrait se stabiliser, pour diminuer dans les prochaines semaines. « Ce nombre de foyers est important et inquiète. Mais ce chiffre est à mettre en relation avec le nombre d’exploitations avicoles présentes sur l’Hexagone. Il y a 20 000 dont les trois quarts sont concentrées dans les départements du Sud Ouest et de l’Ouest de la France, précise Christophe Barailh, éleveur de canards gras à Aire sur Adour et surtout président du CIFOG (comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras) depuis 2014. 

Nouvelles mesures  Avec l’apparition de nouveaux foyers, le ministère de l’Agriculture a imposé vendredi de nouvelles mesures visant à « assainir les zones de production de volailles » dans une « zone de restriction » englobant toute l’Aquitaine, les départements voisins du Gers, des Hautes-Pyrénées et de la Haute-Vienne, ainsi que quelques communes du Lot et de Charente. Dans ce périmètre, des « mesures de biosécurité » doivent dorénavant être appliquées pour l’élevage, le transport et l’abattage des volailles. Ces mesures de bio sécurité draconiennes devraient faire reculer l’épizootie. 

Le consommateur n’a rien à craindreDepuis le premier foyer d’influenza aviaire confirmé en Dordogne, le 24 novembre dernier, et la déclaration à l’office international des épizooties (OIE), la maladie a progressé très vite, mais l’Office estime que la maladie va s’arrêter assez vite. « La première réaction de certains pays tiers a été de fermer leurs portes aux volailles et produits de volailles aux exportations françaises dont le Japon qui est devenu le premier client étranger pour le foie gras cette année devant l’Espagne. Cette réaction est logique, c’est le principe de précaution qui devait s’appliquer. Aujourd’hui, grâce aux efforts du ministère des Affaires étrangères et des services de l’Etat, il y a de vraies avancées pour que nos produits reprennent le chemin des exportations, surtout pour ceux confectionnés avant la confirmation du premier cas. Certaines frontières devraient donc se rouvrir,« précise Christophe Barailh.  L’enjeu est de taille. Pour la filière, les exportations représentent 120 millions d’euros. Le président du CIFOG rappelle que le consommateur n’a rien à craindre. « Le risque de transmission du virus de la grippe aviaire à l’homme est nul par ingestion de produits de volailes cuits ou crus. Cela a été encore confirmé par les experts de l’agence nationale de santé, et par une déclaration commune du ministère de l’Agriculture et celui de la Santé en début de semaine. » 

 Pas ou peu d’impact sur la consommationEn cette période de fêtes, moment de l’année où se réalisent 70 % des ventes,  la filière aurait pu s’attendre à une baisse drastique de la consommation. « Pour l’instant, sur l’export, grâce aux efforts des services de l’Etat, il n’y a pas ou peu d’impact sur la commercialisation. Sur le marché intérieur, un récent sondage démontre que plus de 90 % des personnes interrogées sont informées de l’épisode d’influenza aviaire et 84 % ont l’intention d’acheter de la volaille ou du foie gras pour les fêtes de fin d’année.  Ce chiffre est même en progression par rapport à l’an passé. Sur le marché de Périgueux, en Dordogne, les producteurs de canards gras et de foie gras ne ressentent pas globalement une baisse des achats. « Il y des questions légitimes. Mais ici, les gens font confiance à leur producteur local. Pour nous, éleveurs, il y a une vraie inquiétude. Pour ceux touchés par le virus, c’est une catastrophe économique. »  

Accompagner les éleveurs touchés« Actuellement, notre priorité est d’accompagner les éleveurs touchés par le virus. Notre devoir est de les accompagner sur le plan technique, financier pour qu’ils fassent repartir leur production au plus vite, poursuit Christophe Barailh. Au niveau des indemnisations, l’Etat prend en charge l’abattage, les frais de nettoyage, et la période de vide sanitaire. Les pertes commerciales ne sont pas prises en compte.  Pour compléter les indemnisations de l’état, les professionnels ont constitué le 15 décembre un fonds de mutualisation sanitaire et environnementale (FMSE) pour l’aviculture. Ce fonds existe dans d’autres filières agricoles touchées par des crises sanitaires ou climatiques. « On parle beaucoup des consommateurs, mais en tant qu’organisation professionnelle, il nous faudra aussi accompagner ces agriculteurs sur le plan humain pour qu’ils puissent rapidement tourner la page,‘ insiste le président du CIFOG


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