Halte de nuit 33 – Une réouverture dans l’apaisement


Claire Sémavoine

Halte de nuit 33 - Une réouverture dans l’apaisement

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 24/09/2012 PAR Claire Sémavoine

@qui! : Les salariés dénonçaient en juillet dernier l’augmentation rapide et exponentielle de la fréquentation de la Halte de nuit, des solutions ont-elles été trouvées ?
V. H. :
Tout d’abord, il était primordial pour l’ensemble de l’équipe de recentrer son travail sur l’accueil des grands marginalisés. En effet, depuis 2006, nous étions confrontés à l’apparition massive d’un public de sans-abris, essentiellement des migrants économiques, qui ne nous permettaient plus d’effectuer un accompagnement correct de notre public prioritaire. C’est pourquoi nous avons décidé depuis la reprise, de fournir sous certaines conditions (moins de 25 ans, plus de 60 ans, avec un animal, trouble psychiatrique, addiction, etc.), l’accès à environ 300 sans-abris parmi les 2000 personnes qui fréquentaient jusqu’en juillet la structure. Au moyen d’une carte qui leur est délivrée par le SAMU (115) et avec l’accord de ce dernier, ils peuvent se présenter à la Halte de nuit et bénéficier d’un fauteuil, d’une douche et d’un repas dans la limite des 45 places disponibles chaque nuit.

@! : Entre 2007 et 2012, la fréquentation de la Halte de nuit était passée de 45 à 115 personnes par nuit. Depuis la réouverture, seuls 45 SDF peuvent jouir des locaux et d’un accompagnement. Savez-vous ce que deviennent les 70 autres sans-abris ? Où dorment-ils ? Comment s’alimentent-ils ?
V. H. : 
Pas du tout. Cependant, je sais que le SAMU (115) refuse d’ores et déjà l’accès à plus de 200 personnes détentrices de la carte. Le contexte social est extrêmement tendu et périlleux. Depuis le démarrage des travaux du Centre d’accueil d’urgence Leydet et jusqu’au plan hivernal qui je l’espère sera décrété par les pouvoirs publics début novembre, des centaines de gens n’ont à Bordeaux, aucun lieu où passer la nuit. L’alimentation des SDF est elle aussi très préoccupante puisqu’il n’y a pour l’instant, aucune distribution trois soirs par semaine. En quelque sorte, une double peine…

@!: En dépit de votre satisfaction, vous évoquez un contexte social tendu, pourquoi ?
V. H. :
 En effet, même si la Halte de nuit renoue avec ses objectifs grâce à une équipe disponible et plus à l’écoute de son public, il n’en reste pas moins que de plus en plus de personnes vivent dans la rue. Je constate avec inquiétude que les structures associatives et les travailleurs sociaux n’ont plus suffisamment de moyens pour soutenir les sans-abris qui relèvent du droit commun. Une situation au coeur des préoccupations des membres du collectif CAUSE (Diaconat de Bordeaux, Médecins du monde, Secours catholique, Foyer fraternel, CIMADE, Habitat et humanisme, Société de Saint-Vincent-de-Paul, Halte33) qui alerte régulièrement les pouvoirs publics tout en étant force de propositions.

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Gironde
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles