Gironde: La chambre d’agriculture a vu large: des formations aux produits phytos


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Gironde: La chambre d'agriculture a vu large: des formations aux produits phytos

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 10/03/2016 PAR Solène MÉRIC

Des grandes tendances de l’emploi agricole salarié en Gironde, mesurées sur la période 2009-2013 et présentées par Bruno Meunier, Directeur de l’ADEFA, on retiendra d’abord la diminution du nombre d’entreprises (12,8%) et d’employeurs (-5%), et l’augmentation de la masse salariale agricole. Si celle-çi « a plus profité aux hommes qu’aux femmes », elle est, analyse Bruno Meunier « davantage imputable au revalorisation de salaires qu’au nombre total de salariés, qui en cinq ans n’a augmenté que de 1,44% ».
Autre tendance, mais qui n’est pas réellement une surprise : le vieillissement de la population des salariés permanents entre 2008 et 2013, avec une baisse de 4% des moins de 25 ans. Quant au marché de l’emploi agricole salarié, les chiffres enregistrent sur la période une hausse de 115% des demandeurs d’emplois alors que les offres apparaissent en baisse de 25%. Des chiffres qui ont fait réagir l’assistance des professionnels employeurs présents. « De plus en plus de demandeurs d’emploi… ? Des salariés agricoles compétents, qualifiés et motivés, je n’en vois pas des masses. Quand on veut des gens compétents les entreprises doivent se regrouper pour les former…» a-t-on réagi dans la salle.

« La formation du terrain par le terrain »Une remarque qui renvoie, en effet, à une autre tendance forte en matière de formation agricole et d’emploi salarié : « la formation du terrain par le terrain ». « Des formations de professionnels, pour les professionnels et par les professionnels » explique Bruno Meunier qui cite Agri Cap Conduite, « qui depuis 3 ou 4 ans, forme les professionnels en conduite de tracteurs dont les entreprises ont besoin.». Autre exemple, l’Ecole de la Vigne, créée par groupement 8 Châteaux du Médoc, pour répondre à un manque de main d’oeuvre viticole.
Un thème sur l’emploi et la formation qui n’a pas non plus oublié de mettre l’accent sur la formation par apprentissage, qui si elle progresse, reste encore assez peu développée. Autre temps fort sur ces thèmes : la signature d’une convention pour la promotion des métiers agricoles et de la formation, entre la Chambre d’agriculture et l’ADEFA.

Signature de la convention entre la Chambre d'agriculture de Gironde et l'ADEFA pour la promotion des métiers et des formations agricoles

Une hausse des produits phyto en 2014Autre sujet largement évoqué en échos à l’émission Cash investigation diffusée début février sur France 2 : l’utilisation des produits phytosanitaires dans le vignoble, et la communication à avoir en la matière. Sujet sur lequel, Patrick Vasseur, en charge du plan Ecophyto sur la grande région est revenu le premier annonçant d’abord une mauvaise nouvelle officialisée la veille à Paris, lors du bilan Ecophyto 2014. « L’achat de produits phytosanitaires au niveau national en 2014 enregistre une hausse de 9,4% par rapport à 2013 ». Une augmentation que Patrick Vasseur explique principalement par « une année climatique 2014 humide, entrainant de fortes pressions des maladies causées par des champignons, pas tellement sur la vigne, mais beaucoup sur les céréales et les légumes, le colza et en arboriculture ».
Pour autant assure-t-il « les agriculteurs sont demandeurs de molécules moins impactantes sur l’environnement et la santé », soutenu en cela par Bernard Artigue insistant sur le fait que «les agriculteurs ont parfaitement conscience des sujets qui touchent à l’environnement, et à leur propre environnement (…), on ne peut être insensible aux conséquences de certains produits ou de leur mauvaise utilisation ».

« Parler tout en se montrant responsable »Quant à la réaction à avoir, il s’agit désormais « de parler tout en se montrant responsables », appelle Patrick Vasseur, qui pour ce faire propose aux professionnels de l’assistance « de rencontrer et d’organiser des débats » avec notamment, des personnalités de la recherche et de la médecine, afin d’avoir une vision claire des risques rééls et fantasmés. Depuis la salle, d’autres en appellent aussi à la science et à l’investissement des professionnels dans la recherche et l’innovation, ce qui pointe-t-on « a pendant longtemps était difficile à faire entendre. L’IFV est maintenant le bras armé de la filière viticole, mais globalement nous avons pris du retard… par exemple sur les maladies du bois. Il faut que la profession se mobilise !».
Le représentant de la Confédération Paysanne, Dominique Techer, a pour sa part fait lecture de la lettre ouverte de son syndicat aux institutions viticoles de Bordeaux, dénonçant le choix de ces dernière de ne pas communiquer. « Il faut élaborer une vraie réponse (…) il faut un plan de sortie des CMR », comprenant des évolutions à court et moyen termes, faisant notamment un belle place au bio, mais pas seulement, « on peut faire aussi un plan de traitement conventionnel correct sans produits CMR », concède -t-il.

« Conventionnel ou bio, le débat n’est pas là »De la question globale de l’utilisation des produits phytosanitaires à l’affaire de l’école de Villeneuve-de-Blaye, qui avait subi les dérives de traitements de deux exploitations (une bio et une conventionnelle) à l’été 2014, le pas fut vite franchi, faisant, pour quelques minutes, monter les échanges d’un ton. S’appuyant sur un rapport de l’ARS indiquant que les molécules ayant rendu les enfants et le personnel indisposés venaient de produits utilisés par l’exploitation conventionnelle, Dominique Techer, a mis « en demeure ceux qui ont propagé des rumeurs infondée (selon lesquelles la pollution venait de l’exploitation bio, ndlr) d’arrêter de le faire et de rectifier publiquement leurs affirmations ». Demande qui a fait réagir Patrick Vasseur, précisant qu’une seconde étude concernant aussi l’exploitation bio, non encore dévoilée, ne lui était pas plus favorable que le premier rapport à l’exploitation conventionnelle…
Un débat tranché par Hervé Servat, le Directeur adjoint de la DDTM, indiquant qu’en effet, au vue des symptômes aigus et de la réaction immédiate subie par les enfants et adultes de l’école après les traitements, ces malaises pouvaient provenir des produits, y compris bio, utilisés par chacune des 2 exploitations. « L’utilisation de produit bio, ne garantit pas l’absence d’incidence de symptômes aigus sur les enfants, quand ils sont à ce moment là dans la cour avec présence de vent. Conventionnel ou Bio, le débat n’est pas là, c’est tout simplement du bon sens que de ne pas traiter dans ces conditions ». Un « bon sens » qui fera tout de même, l’objet d’un arrêté préfectoral afin de définir des distances de précaution autour des établissements pouvant accueillir des personnes vulnérables, en fonction du matériel utilisé, de l’existence de haie, de vent,etc.

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