Gestion de l’eau : quelles solutions pour l’été et après ?


Malgré les pluies de mai et de juin, les réserves en eau ne sont pas suffisantes. Cet été devrait être plus dur que l'an dernier, selon l'Agence de l'eau Adour-Garonne. Quelles sont les solutions mises en place pour faire face à la situation ?

trois robinets publicsDomaine public

28 arrêtés de restriction sont d'ores et déjà mis en place sur le bassin Adour-Garonne, dont trois au niveau "crise"".

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 12/07/2023 PAR Manon Gazin

Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine et du Comité de bassin Adour-Garonne, insiste : « Il faut que l’on soit très vigilants. Nous sommes dans une espèce de paradoxe », expliquait-t-il en amont une assemblée du Comité du bassin, le 7 juillet dernier, à l’Hôtel de Bordeaux Métropole. « La pluie est tombée. On va avoir des résultats en matière de production agricole vraisemblablement très bons. Pour autant, le mois de juin a été un des mois les plus chauds depuis une dizaine d’années. L’état de nos réserves en eau n’est pas bon », détaille-t-il, alors que les nappes phréatiques sont déjà sous surveillance depuis plusieurs mois.

« Les réserves étaient pleines à 88% l’an dernier. Elles le sont à 80% cette année« , ajoute de son côté Pierre-André Durand, préfet de la région Occitanie et préfet coordonnateur du bassin Adour-Garonne. Il précise également que « 28 arrêtés de restriction » sont d’ores et déjà mis en place sur le bassin, dont trois « au niveau « crise ». En conclusion, cet été devrait être « plus difficile » encore que l’année dernière. 

 

Augmenter le budget de l’Agence de l’eau

Quelles solutions sont donc envisagées pour faire face à cette situation? En 2022, 16 communes des Landes, de Charente, Corrèze et Pyrénées-Atlantiques s’étaient faites fournir en eau potable. Cette dernière avait été livrée en bouteilles, par des interconnexions de secours ou une remise en service des captages d’eau.

Pour éviter, entre autres, que cette situation ne se reproduise cette année, Alain Rousset souhaite que le budget de l’Agence de l’eau soit augmenté. « Le budget de l’Agence est de l’ordre de 220 millions d’euros en investissements. Il faudrait que l’on arrive à 300″, explique-t-il, faisant référence au Plan eau, lancé par Emmanuel Macron en mars dernier. « Il faut que le budget augmente si l’on veut répondre à la feuille de route du gouvernement. Et en même temps que le Comité du bassin soit plus actif. Parce que c’est aussi celui qui a le plus de défis à relever », affirme-t-il. 

Renforcer les interconnexions et la réutilisation de l’eau

55 arrêtés de restriction avaient été mis en place en 2022 en Nouvelle-Aquitaine, et 75 communes avaient été concernées. Pour ces dernières, l’Agence de l’eau Adour-Garonne affirme que les démarches de sécurisation sont engagées. 15 auraient déjà été lancés, ou sont en passe de l’être par des travaux d’interconnexion. Pour les autres, des études sont en cours, permettant d’ici 2024 d’identifier les projets de sécurisation à mettre en œuvre, toujours selon l’Agence.

Pour faire face au gaspillage, le Comité de bassin a également fixé à 60 millions de m3 le taux d’eaux non conventionnelles à réutiliser pour réduire le déficit annoncé en 2050. À ce jour, seulement 2,8 millions de m3 d’eaux
usées traitées sont réutilisées sur le bassin. 23 projets pilotes ont ainsi émergé, grâce à l’appel à projets Ec’eau lancé conjointement par l’Agence avec les Régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. L’objectif : atteindre 200 projets d’ici 2030.

 

Améliorer la qualité de l’eau potable

Pour ce qui est de l’eau potable, l’Agence affirme que « le suivi démontre que la qualité des eaux s’améliore sur les 95 captages prioritaires ». Sur ces derniers, les plus dégradés par les nitrates et/ou les pesticides, des plans d’actions de réduction des pollutions diffuses d’origine agricole et des stratégies régionales ont été mis en place. Une « montée en puissance » est cependant à opérer : 230 captages « sensibles » supplémentaires, sur lesquels il faudrait agir pour sécuriser la qualité de l’eau, ont été identifiés. Le Comité de bassin a ainsi délibéré
pour mettre en œuvre un suivi permettant une anticipation des risques de pollution.

« Il faut qu’on accélère la transition agro-écologique », affirme Alain Rousset. « Un travail important aussi à réaliser sur la qualité de l’eau, la lutte contre les pollutions diffuses […] ll s’agit de ne pas laisser nos agriculteurs sans solutions ». 

« Certes, les prises de conscience se font. Mais on a encore un certain nombre d’acteurs sur le territoire qui n’ont pas tout à fait compris que l’on va vivre un été très singulier », conclut Pierre-André Durand. 

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1 Commentaire

Un commentaire

  • Elpi, le 13/7/2023 à 18h32

    J’invite chacun à installer l’application mobile française Omijo. Elle permet de recevoir des informations comme celle-là sur l’eau


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