Gestion de l’eau : Les conférences Cycl’eau s’ouvrent


Trois jours de débats et d’échanges sur la ressource en eau s’ouvrent ce mercredi 7 avril à Bordeaux en présence d’experts et d’acteurs politiques.

Yoan DENECHAU | Aqui

Alain Dupuy, Benoît Wibaux et Guillaume Choisy pendant le premier débat des journées Cycl'eau 2021 à Bordeaux.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 07/04/2021 PAR Yoan DENECHAU

Re-re-confinement oblige, le salon professionnel de la gestion de l’eau sur le Bassin Adour-Garonne – couvrant la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie – se déroule à distance jusqu’au 9 avril. Aqui! a suivi le premier débat de Cycl’eau, ayant trait à l’impact du changement climatique sur la ressource en eau et les solutions envisageables, ou déjà expérimentées, pour en minimiser les effets en Nouvelle-Aquitaine.

« Du fait du réchauffement climatique, les étiages [baisse des eaux d’un cours d’eau, NDLR] seront plus sévères et plus longs ». Ce constat est effectué par Alain Dupuy, directeur de l’ENSEGID (École nationale supérieure en environnement, géoressources et ingénierie du développement durable à Bordeaux) et membre du comité scientifique sur le changement climatique Acclimaterra. D’après le spécialiste, cette aggravation des phénomènes d’étiage aura plusieurs conséquences : la baisse de 20 à 40% des débits de rivière, la surexploitation des eaux souterraines et, en lien avec la hausse de la température, la surconsommation d’eau.

« Plusieurs solutions »

Pour faire face à ces évolutions « inquiétantes », le représentant d’Acclimaterra évoque plusieurs solutions, notamment locales. « Réinventer notre gestion et notre consommation de l’eau passe par des réflexions territoire par territoire, précise Alain Dupuy. Il n’y a pas une seule, mais des solutions ». Guillaume Choisy, directeur général de l’Agence de l’Eau Adour Garonne acquiesce. « Trop longtemps l’eau a été l’affaire de quelques uns, aujourd’hui elle est indispensable au développement des territoires », affirme-t-il.
Selon lui la température des cours d’eau a augmenté d’environ 5 % ces dernières années, ce qui pose plusieurs difficultés. « Cette hausse des températures pose problème sur le refroidissement des centrales par exemple. Autre point de vigilance : sur le bassin Adour-Garonne, 40% de l’eau potable des foyers provient des rivières », reprend le directeur de l’Agence de l’eau Adour-Garonne.

Parmi les solutions possibles, Guillaume Choisy évoque les zones humides. « En lien avec la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie, nous avons réhabilité 3 000 hectares de zone humide. Ces travaux permettent de stocker trente millions de mètres cube d’eau, soit trois fois la capacité qu’aurait eu le barrage de Sivens, dans le Tarn ». L’agence de l’eau Adour Garonne a l’intention de continuer ces travaux de réhabilitation, « sans pénaliser les territoires ». Guillaume Choisy prend un autre exemple, toujours sur les zones humides mais en Charente-Maritime. « En décembre 2019, sur le Marais de Brouage, nous avons travaillé avec la Région et le Département pour amener de l’élevage agricole, reprend-il. Cela nous a permis d’améliorer la qualité et le stockage de l’eau ».

Guide des bonnes pratiques

Ces solutions évoquées par les spécialistes figureront, entre autres, sur la plateforme des bonnes pratiques pour l’eau du Grand Sud-Ouest, appelée par les élus locaux en 2018, à l’occasion du lancement de l’Entente pour l’eau et créée en 2020. Cette association, dont le site internet est en construction, est un centre de ressources géant visant à une meilleure gestion de l’eau. « Elle va nous permettre de rapatrier les pratiques vertueuses menées en France et dans le monde pour les mettre en place sur le Bassin Adour-Garonne », raconte Benoît Wibaux, coordonnateur de l’association.

L’homme prend déjà plusieurs exemples régionaux et internationaux. Il cite notamment ce qui se fait à Poitiers en matière de détection des fuites d’eau, ou dans le Médoc, où des viticulteurs irriguent leurs vignes avec des eaux usées. Parmi les projets internationaux, Benoît Wibaux prend pour exemple Melbourne (Australie), où les usagers sont invités à limiter leur consommation d’eau en comparant les factures avec leurs voisins. « Personne n’aime payer plus que celui qui habite en face », décrit-il. Un dernier projet, en Nouvelle-Aquitaine pourrait figurer sur ce guide des bonnes pratiques : le programme de transition hydrique mené par Limoges Métropole, annoncé en décembre dernier et lancé officiellement en février 2021. Les premières expérimentations devraient voir le jour en septembre prochain, avec parmi elles la création d’un lotissement sur la commune d’Isle, récoltant et réutilisant l’eau pluviale sans la rejeter. Le début des travaux est prévu pour septembre 2021.

Plus d’informations :

Les conférences Cycl’eau à Bordeaux peuvent être suivies en direct ou en replay sur le site internet ou la page YouTube de l’évènement.

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