L’AFPA, DIOTA, l’Institut de Formation Industrielle, Priority 1 Air Rescue, l’Institut de soudure… Le cluster Aérocampus lancé 2 ans après la création de la structure compte désormais plus d’une trentaine de membres. Sa particularité : réunir les acteurs de la formation gravitant autour du monde aéronautique et spatial. Sa méthode : parier sur la mise en réseau et la complémentarité des compétences de chacun des membres plutôt que sur leur mise en concurrence. Et les résultats sont concrets. Illustration avec le projet de VMT, Virtual Maintenance Trainer (ou entrainement virtuel à la maintenance) développé par Telespazio en partenariat avec Airbus Helicopters et Aérocampus Aquitaine. Objectif : former mieux et pour moins cher les techniciens en maintenance grâce à la réalité virtuelle.
Telespazio est un membre « historique » du cluster Aérocampus, présent à Latresne dès son lancement. « On travaillait avec le monde aéronautique depuis une dizaine d’années, donc venir sur ce site de formation aéronautique permettait d’amener une cohérence à notre démarche », explique Eric Chauvineau, chargé de projet Telespazio France. Parmi ces partenaires aéronautiques figurait Airbus Helicopters pour la création, déjà et à l’échelle internationale, d’un simulateur pour la formation à la maintenance pour l’hélicoptère NH 90 du constructeur.
« Un projet précurseur »
Mais quand en 2016 Airbus Helicopters (alors AHTS) vient à son tour installer une antenne sur le Cluster Aérocampus, les relations s’affirment et le partenariat prend un nouveau tournant, tout en embarquant Aérocampus Aquitaine dans l’aventure. « L’idée alors, c’est que Telespazio développe un VMT pour plusieurs appareils d’AH. Un développement pour Airbus Helicopters avec une mise à disposition sur le site d’Aérocampus », précise Eric Chauvineau. Une idée témoignant certes du bon voisinage des membres du cluster et de l’intelligence économique collective qui s’y crée, mais surtout aussi un projet « précurseur » insiste le responsable. « On ne partait de rien. Aérocampus a créé une salle de formation virtuelle spécifiquement dédiée au VMT ». Une initiative alors inédite, remarquable et remarquée, dans le monde de la formation aéronautique.
Quant à la répartition des rôles autour de ce projet : pendant qu’Aérocampus équipait son site, AH a fourni les éléments permettant la modélisation 3D des pièces et composants ainsi que les procédures de maintenance, et Telespazio a développé les logiciels donnant vie au simulateur. Ont ainsi été développées sur ce même VMT, des plate-formes pour 5 hélicoptères de la flotte Airbus Helicopters que sont le H130, le H135, H145, AS 365 (dit « le Dauphin ») et le H225. Désormais, rentre aussi dans la “collection” de cet outil high-tech le H160, la nouvelle génération d’hélicoptères d’AH, « notre nouvelle coqueluche », reconnaît Jean-Jacques Chenelat, responsable formation AH à Latresne.
Sur le site d’Aérocampus, sont mises à disposition les plate-formes VMT AS 365, H 145 et H 225. « Mais rien n’empêcherait d’avoir une extension plus large », ajoute Eric Chauvineau.
Moins coûteux
Concrètement, le VMT, « c’est vraiment le pendant d’un simulateur de vol. Sauf qu’ici il s’agit de monter et de démonter des pièces, de suivre des procédures complexes et précises pour apprendre la maintenance des machines. Et de les répéter autant de fois que nécessaire » , explique le chargé de projet pour Telespazio France. Le but : améliorer la formation des techniciens en maintenance, le tout à moindre coût. Si selon Jean-Jacques Chenelat, « le passage par la pratique sur un véritable hélicoptère reste un incontournable de la formation pour des mécaniciens », apprendre d’abord à s’entraîner en virtuel, c’est forcément moins coûteux que de mobiliser de véritables appareils et « c’est aussi moins de risque de créer une véritable panne, si l’élève ou le stagiaire commet une erreur… », souligne Eric Chauvineau. Côté Aérocampus, se prévaloir d’une salle de réalité virtuelle, en complément d’une formation sur de véritables aéronefs, on peut difficilement faire mieux en termes d’innovation et donc d’attractivité…
Et le succès de cette innovation made in Aérocampus est plus qu’au rendez-vous. 5 ans après la signature du partenariat, l’outil est désormais largement diffusé dans la dizaine de centres de formation d’Airbus Helicopters à travers le monde, au-delà d’Aérocampus qui a pu être le premier à en bénéficier. De quoi rendre fier le responsable du projet chez Telespazio.
Quant à la relation de proximité entre les trois acteurs au sein du cluster, elle est toujours d’importance, selon Eric Chauvineau. « C’est une proximité qui fait véritablement sens. Nous avons besoin d’avoir cette proximité avec AH et Aérocampus, car, cela nous permet d’avoir un retour sur nos logiciels, et de savoir comment faire évoluer le produit, ou l’adapter aux nouvelles technologies et aux nouveaux besoins ». En d’autres termes le VMT, c’est une belle aventure qui se poursuit !
Focus sur Telespazio France :
Telespazio est un grand nom de l’aérospatial. Opérateur satellite ayant participé notamment à la diffusion européenne des images des premiers pas de l’Homme sur la lune, le groupe italien a depuis diversifié ses activités, et ses filiales. Telespazio France est l’une de celles-là, avec plus de 450 salariés travaillant aux quatre coins de la planète : du centre spatial guyanais de Kourou à celui de Toulouse en passant par Latresne, au sein du cluster Aérocampus.
Dans un premier temps, le nid girondin, occupé depuis 2013, a permis au groupe d’étoffer une activité de géo-information, à savoir le développement de services autour du traitement des données et des images satellitaires. C’est avec l’arrivée d’AHTS en 2016, que s’est ensuite développé le projet autour du VMT.