Un urbaniste « révolutionnaire »
« Les matériaux de l’urbanisme sont le soleil, l’espace, les arbres, l’acier et le ciment armé, dans cet ordre et dans cette hiérarchie. » ces paroles, prononcées au Congrès international d’architecture moderne en 1933 à Athènes, montrent bien que Le Corbusier présentait une vision de l’urbanisme qui dépassait, à l’évidence, son temps. Ses principes pouvaient se résumer dans les règles du purisme: simplicité des formes, économie de l’espace, une planification soigneusement calculée; nul droit à l’erreur ou au hasard.
L’architecture – expression de la modernité
L’acquisition de l’indépendance par l’Inde en 1947, vient donner un élan important au secteur de la construction et de l’urbanisme sur la péninsule. Les dirigeants du nouvel Etat indien le veulent plus moderne et performant, démarqué des images « clichés » ne cessant de décrire le pays depuis des siècle. C’est à cette logique que devaient répondre, selon le premier ministre indien Jawaharlal Nehru, la construction de 100 villes nouvelles dans le cadre d’un vaste plan de modernisation. Parmi elles – Chandigarh. « Que ce soit une ville nouvelle, symbole de la liberté de l’Inde, affranchie des traditions du passé, expression de la foi de la nation en l’avenir. » affirmait Nehru.
60 ans après – des idées toujours vivantes
Le Corbusier, associé avec Maxwell Fry, Jane Drew et Pierre Jeanneret, commence à travailler, à partir de 1951 jusqu’à sa mort, sur les plans de Chandigarh. Ceux-ci seront élaborés dans le respect de quatre fonctions principales – le logement, le travail, la circulation ainsi que la culture du corps et de l’esprit. Dans un premier temps le « Chowk » – le parvis de la Bibliothèque municipale, mais aussi de l’Hôtel de Ville et d’un cinéma; un espace destiné à recevoir toute l’activité que peut générer un centre commercial. Ce concept n’est devenu cependant réalisable que très récemment. Il a fallu un changement de pratiques commerciales indiennes en faveur des « shopping malls » pour que l’idée du Chowk bénéficie d’un regain d’intérêt.
La nature – élément structurant de la ville
Dans une ambiance tout à fait différente – la Vallée des loisirs. Un lieu de repli et d’isolement où les bruits de la ville ne parviennent pas. C’est la nature qui y règne. Selon Le Corbusier, elle devait être omniprésente et constituer un élément structurant de la ville en passant d’une de ses extrémités à l’autre. L’université était censée de son côté, constituer un complexe varié de bâtiments scolaires, administratifs, culturels, lieux de restauration, de service, de loisirs et de santé, ainsi que des habitations et des commerces. Enfin, un centre culturel était conçu comme lieu de rassemblement des arts. Plus précisément un musée à croissance illimitée autour duquel s’organisent des espaces architecturaux et urbains – esplanade, théâtre spontané – prônant une pratique de la culture moderne, libre, affranchie des lieux traditionnels de représentation artistique.
Ces projets, et bien d’autres encore, présentés dans tous leurs détails, accompagnés de nombreuses informations additionnelles sont à découvrir jusqu’au 28 mars prochain.
Piotr Czarzasty
infos pratiques:
Exposition Le Corbusier – 103 maisons et la ville de Chandigarh
jusqu’au 28 mars prochain du lundi au vendredi 10h-12h30/14h-18h
La maison de l’architecture – 2, place Jean Jaurès à Bordeaux
Visite/conférence par le commissaire de l’exposition Rémi Papillault
jeudi 21 février à 18h30