Eva Joly à la rencontre des militants écologistes à Bordeaux


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Eva Joly à la rencontre des militants écologistes à Bordeaux

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 02/07/2011 PAR Aymeric Bourlot
« On attend le deuxième tour avec impatience et sérénité », annonce-une Eva Joly souriante « il ne faut pas se démobiliser et tous ceux qui ont voté pour moi doivent bien penser à mettre leur bulletin dans l’urne avant de partir en vacances ». Le résultat du second tour des primaires l’opposant à Nicolas Hulot sera donné le 12 juillet, mais si elle n’est pas encore officiellement la candidate EELV à l’élection présidentielle c’est tout comme. En déplacement à Bordeaux la Franco-Norvégienne n’a pas oublié, avant d’aller au contact des militants sur les Quais dans l’après midi, de faire un détour par la presse. Fidèle au rendez-vous et accompagnée de Noël Mamère, Eva Joly n’esquive pas l’occasion de marquer un peu plus son territoire, défendant ses positions, nées d’un parcours atypique qui ne l’a mené que récemment en politique.

« Le choix de l’ouverture »
Elle rend tout d’abord un hommage à Nicolas Hulot, son adversaire des primaires, avec qui « le combat a peut-être été un peu rude mais est resté dans les limites de ce qu’on observe dans le monde politique » avant d’ajouter « Il nous a assuré qu’il serait à nos côtés. Le temps des différences est fini, les écologistes doivent être unis ». Rebondissant sur le sujet, Noël Mamère rappelle la nécessité pour le parti de ne pas se diviser « La situation économique sociale et écologique est trop grave pour que nous retombions dans les délices empoisonnées de nos bagarres anciennes » annonce le maire de Bègles qui souligne « La chance qu’ont les écologistes d’avoir deux candidats qui ne sont pas des historiques du parti. » et réaffirme son soutien à Eva Joly « Quand j’entends dire qu’Eva c’est le choix du repli, je tombe par terre ! Au contraire c’est le choix de l’ouverture. Si je la soutiens depuis le début, c’est qu’elle incarne aujourd’hui des valeurs qui sont en faillite dans notre pays ! ».

« Le marché des énergies renouvelablesreprésente 10 fois plus que celui du nucléaire»
Arrive ensuite le sujet économique sur lequel la candidate reste inflexible « L’écologie politique ne sera prise au sérieux que s’il y a des mesures économiques et fiscales qui vont avec. Il faut renforcer les contrôles, lutter contre les paradis fiscaux et supprimer les niches fiscales allant à l’encontre des principes écologiques. Il y a également tout un système fiscal à refonder, le nôtre est contreproductif et injuste puisqu’il fait tout peser sur les classes moyennes et les PME.»
Sur la question du nucléaire, l’ex-juriste se montre aussi très claire. « Nous devons sortir totalement du nucléaire d’ici à20 ans pour conduire la reconversion écologique de la société et réduire les consommations. Nous pouvons commencer, avec les Allemands, par instaurer une taxe sur les transactions financières et la reverser aux Etats pour qu’ils mènent des politiques de recherche et développement. Le nucléaire est en perte de vitesse, le marché des énergies renouvelablesreprésente 10 fois plus que celui du nucléaire. Il faut engager le France dans l’avenir» Elle est rejointe sur ce point par Noël Mamère qui ajoute « Il faut peu à peu investir ce qu’on consacre aujourd’hui au nucléaire dans l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.»
 

« La victoire écologiste doit s’inscrire dans celle de la gauche »
Interrogée enfin sur la question de l’ouverture vers les autres forces politiques et notamment le centre, où l’ancienne ministre de l’Environnement Corinne Lepage tend à se rapprocher d’elle, Eva Joly explique « Notre mouvement est absolument ouvert si Corinne Lepage souhaite nous rejoindre ». « La question du centre est nulle et non avenue » affirme de son côté Noël Mamère « Si des centristes veulent nous rejoindre et bien  » bienvenue au club », mais ce n’est pas nous qui allons les chercher sur leur terrain ». Le député précise ensuite sa position par rapport à la gauche « Eva est très claire sur le fait que l’écologie politique ne peut être de droite car l’écologie c’est le partage, la redistribution, la tolérance et que l’histoire de l’écologie s’inscrit dans des batailles sur la question des libertés, des droits, de la lutte contre les discriminations et les ségrégations. La victoire écologiste doit s’inscrire dans celle de la gauche pour que nous puissions négocier avec le PS une sortie progressive et programmée du nucléaire ». Une réponse sur laquelle Eva Joly acquiesce de manière appuyée.

 

Crédits Photo : Aqui.fr

Aymeric Bourlot

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