Escale du livre: embarquement immédiat


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Escale du livre: embarquement immédiat

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 04/04/2008 PAR Joël AUBERT

La petite salle du café littéraire offre un cocon chaleureux de bois et de pierre mêlés, chargés de mémoire…Les larges fenêtres ouvrent sur le monde rétréci de la rue Poquelin Molière, en écho à la difficulté du thème abordé : mourir dans la dignité. Au fond de la salle, derrière les quatre intervenants, (Jacques Lederer, la comédienne Suzanne Robert, Marwil Huguet, metteur en scène, et une représentante de l’ADMD) un miroir nous force à la réflexion.

« Mourir avant sa mort »

Lorsque Jacques Lederer rencontre Michèle Desbordes, celle- ci écrit déjà mais dans le secret d’elle-même. Secret dont elle entourera sa maladie, 40 ans plus tard, avant de demander à son ami de lui tenir la main dans ce choix qu’elle a fait de « mourir avant sa mort ».
Suzanne Robert lit un passage de Sa dernière journée : sa main tremble, mais sa voix est si claire. On pense à la beauté de Michèle Desbordes qu’elle conserve au milieu du chaos, à sa force dans le combat, « extraordinairement présente à elle-même ». La force et la fragilité se mêlent lorsque la voix de la lectrice se brise sur la lame des derniers mots lus. Grâce et émotion, bien loin du morbide. Odeur de café, bruits du monde; nous sommes dans la vie, malgré le tabou de la mort. Le sujet est lourdmais la voix est légère, sur le rythme de la conversation. L’écriture se fait passerelle au delà du temps, passeur d’émotions. L’écriture lue nous force à l’écoute, de l’autremais aussi de nous-même, tisse un lien entre celle ou celui qui écrit, celle qui lit, et notre propre résonance, ou peut-être bien raisonance…

Emportés par le flot des mots lus

Plus tard, au TnBA, deux femmes s’installent pour nous transmettre les mots d’une autre. Une table, deux chaises, nous sommes dans la réalité brute du texte qui nous est livré, en prise directe avec l’auteur, dont la voix renaît par le biais de celle des deux comédiennes. Et nous embarquons…Dans l’intimité où nous unit cette lecture, peu à peu la petite musique légère et impertinente de Françoise Sagandevient force, « extraordinairement présente à elle-même ». Emportés par le flot des mots lus, lorsque, après, la nuit nous reprend, les embruns des quais tous proches portentles promesses d’autres voyages littéraires. Escale en dehors du tempset pourtant bien ancrée dans le monde..La vie malgré tout


Anne DUPREZ.
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