Entre Bordeaux et le Quai d’Orsay Alain Juppé devra jongler


Grégoire Grange

Entre Bordeaux et le Quai d'Orsay Alain Juppé devra jongler

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 27/02/2011 PAR Joël AUBERT

Alain Juppé retrouve en pleine responsabilité le ministère des affaires étrangères au lendemain du séisme provoqué par les révolutions dans le monde arabe, la mollesse des réactions françaises et, pire, les faveurs dont  a bénéficié Michèle Alliot-Marie. Si l’on a bien compris l’hôte de l’Elysée, ce dimanche 27 février, les changements annoncés participent, non seulement de la volonté de réparer les erreurs et insuffisances de ces deux derniers mois, mais aussi d’accompagner les bouleversements intervenus au sud de la Méditerranée. Il y avait, d’ailleurs, une manière de dramatisation volontaire ( n’ayons pas peur) dans le propos sarkozyen:  bien sûr être attentif au cours de ces révolutions populaires saluées de façon appuyées – il n’est jamais trop tard- mais aussi être prêt à anticiper un possible nouveau flux migratoire. L’Europe va se voir proposer par la France de bâtir une stratégie de circonstance. En attendant on notera que ce remaniement qui touche trois ministères dits régaliens prend aussi des allures de dispositif de campagne présidentielle. Brice Hortefeux conseiller politique à l’Elysée, Claude Guéant ayant la haute main sur la préfectorale et Alain Juppé à l’international en cette année de G20… Nicolas Sarkozy va retourner a charbon pour réusssir l’impossible: retrouver la confiance d’un électorat, le sien en premier lieu, qui ces derniers temps le fuit à grande vitesse.

Reste que le jeu à droite redevient plus ouvert. Car l’homme de l’Elysée doit faire la preuve à sa famille politique, à l’UMP, qu’il n’est pas démonétisé, qu’il reste le meilleur candidat possible à sa propre succession. Et là ce n’est pas gagné. Alain Juppé qui devient l’homme fort du gouvernement, au point que sa nomination éclipse le rôle à venir du premier ministre, retrouve une position inespérée. 

Et Bordeaux dans tout cela? A cette question il répondra nécessairement la main sur le coeur qu’il ne quittera pas sa ville. Il lui faudra en tout cas plus que jamais jongler au gré des voyages qui seront de plus en plus nombreux. Et surtout s’assurer, qu’en son absence, sa majorité municipale restera soudée. C’est sans doute là, plus qu’à la Communauté urbaine, où il a établi une relation confiante avec le président socialiste Vincent Feltesse, qu’il pourrait connaître quelques difficultés. Mais après tout il sait que dans quatorze mois la présidentielle rebattra les cartes, quoiqu’il arrive. Deux ans avant les élections municiaples de 2014.

J.A

Photo : Grégoire Grange

Michèle Delaunay, députée de la Gironde, a réagi en ces termes à la nomination d’Alain Juppé: » les Bordelais sont dans une situation particulière. Leur maire qui avait « Bordeaux à coeur » en mars 2008 (son slogan de campagne municipale) n’a dorénavant « d’étrangères » que les affaires bordelaises. Occupé continûment de sa carrière nationale, il retrouve ajourd’hui un ministère prestigieux qui conforte sa position de numéro deux du gouvernement mais l’éloigne un peu plus des intérêts des Bordelais. »

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