En Gironde, les conditions d’accueil des étrangers en préfecture se sont dégradées, selon les associations


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En Gironde, les conditions d'accueil des étrangers en préfecture se sont dégradées, selon les associations

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 27/03/2012 PAR Nicolas César

C’est un travail immense. Ce rapport est un résumé de collectes de témoignages et d’observations de bénévoles associatifs et d’avocats pendant 18 mois. « Il est né d’une mobilisation citoyenne d’organisations et de défenseurs des droits face à la dégradation constatée de l’accueil et du traitement des dossiers des étrangers aux guichets de la préfecture de la Gironde », est-il expliqué en préambule. Le rapport dénonce de « nombreux dysfonctionnements » : « les obstacles à l’enregistrement des demandes », « la difficulté d’obtenir un rendez-vous pourtant obligatoire », « des arrestations en préfecture avant même que le dossier n’ait été examiné » ou « au guichet, dans l’enceinte de la préfecture, menottes aux poignets, à la vue de tous les usagers ». « La préfecture doit rester un lieu, où l’on accueille et renseigne clairement le public. Ce n’est plus le cas », s’indigne Me Uldrif Astié, avocat et président de l’Institut de défense des étrangers à Bordeaux. « Les renseignements peuvent différer d’un guichet à l’autre », déplore-t-il, en citant l’exemple d’un étranger à qui l’on venait d’indiquer que son titre de séjour n’était pas encore prêt et qu’il lui fallait attendre un courrier. « Un titre qu’il a récupéré en venant avec moi à un autre guichet quelques minutes plus tard… », raconte l’avocat. « Dans d’autres préfectures, comme à Tours, le traitement est plus « humain », avec des systèmes de rendez-vous avec les étrangers », a souligné Janine Guerra, de l’Asti Bordeaux.

« Le droit n’est plus forcément respecté par la préfecture aujourd’hui »
Ce rapport a pour objet de « faire la démonstration que les textes applicables (…) ne sont toujours pas appliqués par le service des étrangers de la préfecture ». Me Uldrif Astié a décrit une « administration à cran, qui se dit performante, car elle remplit des quotas, mais dont la qualité d’accueil se dégrade de mois en mois ». Pire, selon cet avocat, « le droit n’est plus forcément respecté par la préfecture aujourd’hui ». Il n’ en veut pour preuve qu’une famille a été renvoyée en Roumanie avant même que le juge se soit prononcé sur leur sort. Des faits que l’on retrouve dans le rapport. Loin de se limiter à une simple critique, les associations font des recommandations pour qu’il soit mis fin à ces pratiques et que le respect des droits des étrangers soit assuré. La préfecture, soumise au devoir de réserve en période électorale, ne peut pas répondre publiquement à ce rapport. « La balle est désormais dans le camp de la préfecture. Nous attendons que le préfet nous reçoive pour évoquer le rapport, nos recommandations et améliorer la situation », a lancé Olivier Brès, président du groupe local de la Cimade à Bordeaux.

Nicolas César

Crédit photo : NC


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