« Les chevaux dans l’agriculture, ça se développe, » estime Jérôme Mouret, éducateur comportementaliste équin à la Société Française des Équidés de Travail (SFET). « Ça s’était un peu perdu, mais cela revient au goût du jour. » Dans le travail de la vigne ou dans le maraîchage, par exemple, le cheval permet une alternative aux machines. Equipés d’outils adaptés, les équidés exécutent, à la place des machines, des tâchent comme le labour ou le hersage, qui consiste à travailler la couche superficielle du sol en brisant les mottes pour égaliser la surface. Ils peuvent également s’atteler à la tonte ou au semis.
A la SFET, il est possible de retrouver des races comme l’Ardennais, le Percheron, le Trait du Nord, le Comtois ou encore le Boulonnais. La Société Française des Équidés de Travail regroupe les 9 races françaises de chevaux de trait, les races d’âne, les deux races de mule et les races de chevaux de territoire. La société valorise ces races d’équidés et leur élevage, et les a notamment présentées au Salon de l’Agriculture de Nouvelle-Aquitaine. En qualité d’éducateur comportementalisme équin, Jérôme reçoit et éduque les poulains de l’Ecole Nationale du Cheval Vigneron. « On y forme des chevaux et des hommes au métier du labour de la vigne, » résume-t-il. « Pour ce travail, il nous faut un cheval calme, fort et endurant qui n’a peur de rien. »
Complémentaires aux machines, et plus sympathiques
Les équidés de travail tirent des outils (tondeuse, décavaillonneuse, etc.) ou porte-outils, sur lesquels il est possible d’accrocher les mêmes éléments que sur un tracteur. « Souvent, les Châteaux viticoles qui nous contactent nous demandent d’intervenir sur des jeunes plantations de vignes avec les chevaux, » relate Jérôme Mouret. « Le cheval est beaucoup plus précis que les machines, il provoque moins de casse et de tassement du sol. » Ce sont des ânes ou des chevaux de trait qui exécutent les tâches agricoles.
Si les chevaux peuvent exécuter certaines tâches à la place des machines, « ils ne sont pas là pour prendre la place des tracteurs, » assure Jérôme Mouret. « Ils sont plutôt complémentaires. » Cette alternative aux machines, d’autant plus intéressante face aux enjeux environnementaux actuels, s’étend au-delà de l’agriculture : les équidés peuvent aussi aider à la collecte de poubelles ou au ramassage scolaire. En plus d’être écologique, la présence des chevaux favorise le lien social. « J’ai travaillé sur un projet de ramassage de poubelles avec un cheval et une voiture, » raconte Jérôme Mouret. « Le premier matin, les gens commencent à se retourner. Le deuxième matin, ils vous disent bonjour, au troisième ils amènent une carotte au cheval et au quatrième, ils vous paient le café ! »