« Eau et agriculture des destins liés » : un forum


Dans le contexte du changement climatique, et pour permettre l'adéquation entre eau et agriculture, l'Agence de l'eau Adour Garonne veut passer des mots aux actes en matière d'agroécologie.

eau agriculture irrigation - image d'illustrationAqui.fr

irrigation maïs - image d'illustration

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 12/11/2021 PAR Solène MÉRIC

Le 18 novembre prochain, un forum, « Eau et agriculture du Grand Sud-Ouest, des destins liés » est organisé par l’Agence de l’eau Adour-Garonne et l’ensemble des partenaires du monde agricole du bassin : les deux Régions qu’il couvre (Nouvelle-Aquitaine et Occitanie), les deux Chambres régionales d’agriculture, la coopération agricole et enfin les services de l’Etat. Avec pour sous-titre « Quelle transition durable pour nos territoires ? », l’ambition ici est de faire date. « L’enjeu de ce forum est de passer d’une phase de diagnostic à une phase opérationnelle de transition au sein de chaque entreprise » pose Guillaume Choisy, directeur général de l’Agence de l’Eau en présentant le forum à venir. Le rendez-vous, aussi retransmis en direct sur internet, est donné au Campus agricole d’Auzeville-Tolosane (31).

Avec 92 000 exploitations agricoles (soit un tiers des exploitations agricoles françaises), et 230 000 emplois directs ou indirects, l’agriculture est une force vive du Bassin Adour Garonne. Autre chiffre : la moitié de sa surface, soit 5.3 millions d’hectares, est exploitée par l’agriculture, signale le Directeur général de l’Agence de l’Eau.

La responsabilité du secteur agricole sur la préservation de la ressource en eau du bassin est donc proportionnellement importante à son poids économique sur ce territoire. Un enjeu de la protection de la ressource, qui n’est d’ailleurs plus ignoré. « Sur le Bassin Adour Garonne, les prélèvements entre 2003 et 2019, deux années records en termes de températures, sont ainsi passés de 2.7 milliards de m3 à 1.9 milliards de m3 en 2019, soit une économie de 800 millions de m3, dont la moitié, donc 400 millions de m3, sont attribuables aux effort du monde agricole », souligne Guillaume Choisy.

Le voie de l’agroécologie
Cela dit, au regard de l’addition des facteurs de vulnérabilité du Bassin (tels que son grand nombre de cours d’eau et son faible débit), et des conséquences du changement climatique, particulièrement prégnant sur le grand Sud-Ouest, ce mouvement de transition vers une agriculture moins gourmande en eau et à moindre impact environnemental doit se poursuivre, voire s’accélérer, sans remettre en cause son potentiel économique et social. L’adéquation entre préservation de ce potentiel économique agricole et qualité de l’environnement est bien le maître mot du rendez-vous du 18 novembre, insistent les organisateurs. Une adéquation qui veut prendre la voie de l’agroécologie.

Sur ce thème et parmi les temps forts du forum, seront présentés les résultats de l’étude Bag’ages, commandée à l’INRAE par l’Agence de l’eau afin d’évaluer scientifiquement les effets attendus de ces pratiques agroécologiques à l’ensemble du bassin Adour-Garonne. Après 5 ans de recherches et une étude technico-économique basée sur 59 exploitations, l’étude de l’INRAE montre que sur les parcelles conduites en agroécologie, le volume d’eau des sols est augmenté de 10 à 15% selon les territoires et les systèmes mis en œuvre.

« Ce meilleur stockage de l’eau dans le sol permet, une plus grande disponibilité en eau dans le temps et notamment en période de sécheresse, une meilleure régulation de la saturation des sols en eau et des inondations à l’aval, mais aussi une meilleure absorption des polluants et notamment des intrants chimiques », souligne le directeur général de l’agence de l’eau Adour Garonne.

Les haies, un indispensable des systèmes agroécologiquesConservatoire végétal régional

Les haies, un indispensable des systèmes agroécologiques

Avec 92 000 exploitations agricoles (soit un tiers des exploitations agricoles françaises), et 230 000 emplois directs ou indirects, l’agriculture est une force vive du Bassin Adour Garonne. Autre chiffre : la moitié de sa surface, soit 5.3 millions d’hectares, est exploitée par l’agriculture, signale le Directeur général de l’Agence de l’Eau.

La responsabilité du secteur agricole sur la préservation de la ressource en eau du bassin est donc proportionnellement importante à son poids économique sur ce territoire. Un enjeu de la protection de la ressource, qui n’est d’ailleurs plus ignoré. « Sur le Bassin Adour Garonne, les prélèvements entre 2003 et 2019, deux années records en termes de températures, sont ainsi passés de 2.7 milliards de m3 à 1.9 milliards de m3 en 2019, soit une économie de 800 millions de m3, dont la moitié, donc 400 millions de m3, sont attribuables aux effort du monde agricole », souligne Guillaume Choisy.

Le voie de l’agroécologie
Cela dit, au regard de l’addition des facteurs de vulnérabilité du Bassin (tels que son grand nombre de cours d’eau et son faible débit), et des conséquences du changement climatique, particulièrement prégnant sur le grand Sud-Ouest, ce mouvement de transition vers une agriculture moins gourmande en eau et à moindre impact environnemental doit se poursuivre, voire s’accélérer, sans remettre en cause son potentiel économique et social. L’adéquation entre préservation de ce potentiel économique agricole et qualité de l’environnement est bien le maître mot du rendez-vous du 18 novembre, insistent les organisateurs. Une adéquation qui veut prendre la voie de l’agroécologie.

Sur ce thème et parmi les temps forts du forum, seront présentés les résultats de l’étude Bag’ages, commandée à l’INRAE par l’Agence de l’eau afin d’évaluer scientifiquement les effets attendus de ces pratiques agroécologiques à l’ensemble du bassin Adour-Garonne. Après 5 ans de recherches et une étude technico-économique basée sur 59 exploitations, l’étude de l’INRAE montre que sur les parcelles conduites en agroécologie, le volume d’eau des sols est augmenté de 10 à 15% selon les territoires et les systèmes mis en œuvre.

« Ce meilleur stockage de l’eau dans le sol permet, une plus grande disponibilité en eau dans le temps et notamment en période de sécheresse, une meilleure régulation de la saturation des sols en eau et des inondations à l’aval, mais aussi une meilleure absorption des polluants et notamment des intrants chimiques », souligne le directeur général de l’agence de l’eau Adour Garonne.

 

Les haies, un indispensable des systèmes agroécologiques Les haies, réservoirs de biodiversité fonctionelle (si elle est bien étudiée) et un « incontournable » des systèmes agroécologiques
 

Un pacte d’engagement pour la transition
En complément d’un état des lieux sur les politiques publiques d’accompagnement, ainsi que des focus de pratiques d’entreprises et de filières exemplaires en la matière, les différentes informations scientifiques détaillées dans l’études Bag’ages, devront amener les décideurs et chefs d’entreprises des filières agricoles mais aussi acteurs de la transformation et de la commercialisation présents, à s’engager dans une démarche effective de transition. « Une nouvelle ère », espère Guillaume Choisy.

Pour concrétiser ce souhait, 4 ateliers aborderont les freins, les leviers et les conditions de déploiement de cette transition autour de 4 thématiques que sont la sécurisation économique, la sécurisation technique, de la sécurisation en eau, et enfin l’engagement des territoires sur cette dynamique de transition. Autant d’axes de réflexion qui se poseront comme les attendus d’un pacte d’engagement des acteurs dont les détails de la mise en œuvre opérationnelle au sein de chaque entreprises et filières devront être connus en mars prochain.

Réflexions sur les moyens d’accompagnement
Un délai nécessaire « pour laisser le temps aux acteurs économiques de pouvoir s’engager, de réfléchir dans chacune de leurs entreprises aux engagements qu’ils sont prêts à prendre pour cette transition », indique Guillaume Choisy. Mais le Directeur général de l’Agence de l’Eau indique aussi qu’au-delà des acteurs économiques, les acteurs institutionnels et politiques verront également lors de cette journée, l’occasion d’une réflexion sur les moyens d’accompagnement à mettre met en œuvre, voire à optimiser. Une réunion est d’ailleurs d’ores et déjà prévue dans ce sens à la mi-décembre entre les différents acteurs de l’Entente de l’eau sur le Bassin.

Autant d’échanges, de réflexions et de bonnes résolutions qui entreront aussi bien évidemment en écho avec l’actualité nationale du Varenne de l’Agriculture et du Climat dont une large part se consacre à la question de l’eau. Avec la présence annoncée de Julien Denormandie, Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation et de Bérangère Abba, Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre de la transition écologique, ce forum et ses acteurs aura pour le moins, l’oreille du Gouvernement.

 

Détails de la programmation et inscription : https://eau-agriculturesgrandsudouest.fr/

Ça vous intéresse ?
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Nouvelle-Aquitaine
À lire ! AGRICULTURE > Nos derniers articles