700 millions d’euros disponibles pour mieux gérer l’eau


L'Agence de l'Eau Adour-Garonne met plus de 700 millions d'euros sur la table pour pousser les collectivités des régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie à l'action pour une bonne gestion de l'eau. Elles ont deux ans pour monter des projets.

Un lac d'irrigation où le niveau d'eau est très basSolène MÉRIC | Aqui

Cet été face à la sécheresse les lacs collinaires ont joué leur rôle à plein, atteignant des niveaux historiquement bas.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 20/02/2023 PAR Solène MÉRIC

Ils sont près de 900 élus et collaborateurs de collectivité territoriales des deux régions à avoir participer début février au webinaire organisé par l’agence de l’Eau Adour-Garonne. C’est dire si le sujet de l’eau préoccupe bel et bien les territoires. Il faut dire que l’été 2022, a largement fait toucher du doigt le caractère limité et précieux de la ressource.

Plus de 200 collectivités en tension sur l’eau

80 communes ont en effet subi des ruptures d’alimentation en eau potable, se trouvant dans l’obligation de « faire rouler l’eau par camion, jusqu’en janvier pour certaines », rappelle Alain Rousset, en tant que président du Comité de bassin Adour Garonne. Plus de 200 autres collectivités ont vécu des tensions sur l’eau en quantité ou en qualité, et 30% des rivières du bassin ont connu des assecs, ce qui n’est pas sans conséquence sur l’environnement et les espèces qu’elles abritent.

« Presque partout nos réserves et notamment dans les Pyrénées, sont dans un état assez dramatique et il n’est pas sûr que les pluies ou la neige réussissent à les remplir », avertit Alain Rousset qui rappelle aussi que « le déficit d’eau dans le bassin Adour-Garonne est de l’ordre de 220 millions de m3 en période d’étiage ». A 2040-2050, il devrait être « selon les scientifiques » à 1,2 milliard de m3.

Pour les acteurs publics, il est donc l’heure de se retrousser les manches et multiplier les projets structurels ou les initiatives plus locales pour relever ce défi, tant à l’échelle du bassin versant que des huit sous-bassins qui le composent. Une urgence climatique doublée d’une opportunité financière à ne pas manquer. Comme l’explique Aude Witten la directrice générale adjointe de l’Agence de l’Eau Adour Garonne, la structure cumule « un reste à engager de 714 M€ d’ici 2024 », année qui marquera la fin du programme pluriannuel d’intervention de l’Agence. « Les crédits non consommés à cette date, ne pourront pas bénéficier au programme pluriannuel suivant », avertit-elle. A l’image de l’eau, il serait dommage de gaspiller les fonds obtenus en ne les utilisant pas. L’objectif est de réussir à faire des économies d’eau à hauteur de 850 millions de m3 dans le bassin.

C’est le moment de monter des projets nouveaux, les solutions sont là !

Ce montant exceptionnellement important par rapport aux années précédentes (de l’ordre de 250M€ par an d’engagement) s’explique aussi par l’arrivée du Fonds vert, mis en place par l’Etat autour de la performance environnementale des collectivités territoriales (pour 30 M€), par la négociation de capacités de dépenses en plus pour ces deux dernières années et la mise en place pour 68M€ d’avances remboursables permettant de « lancer des projets d’envergure ayant un retour sur investissement de long terme, » précise-t-elle. Sans oublier la possibilité de soutien des collectivités en ingénierie de projet, au-delà des seuls financements d’études ou de travaux. « C’est le moment de monter des projets nouveaux, des solutions de portage et des solutions financières sont là !», encourage-t-elle.

L’eau potable, un enjeu « prioritaire »

Et les champs d’action sont larges. Il y a bien sûr l’enjeu « prioritaire » dixit Alain Rousset, de l’eau potable de qualité et en quantité. Celui de l’assainissement, aussi, dont « plus de 500 systèmes, ont déjà été identifiés comme ayant des rejets qui pèsent sur l’état qualitatif des masses d’eau ». Éligibles également, les actions permettant de diminuer les tensions entre usages de l’eau et bon état des milieux naturels, à l’image de la restauration des zones humides. Seront aussi pris en compte les projets développés autour du « re-use » (l’utilisation d’une goutte d’eau pour plusieurs usages), des solutions fondées sur la nature, comme la restauration des rivières, la renaturation des villes, ou encore les différentes actions menées dans le sens de la transition agroécologique dans le cadre notamment des Plans alimentaires territoriaux.

Enfin, Alain Rousset précise que « deux démonstrateurs sur deux sous-bassins vont être mis en place avec des scientifiques et spécialistes autour d’une stratégie totalement intégrée de protection des milieux, et de protection de la quantité et la qualité de l’eau ». Là encore les candidatures sont ouvertes.

Infos pratiques !

Pour revoir le webinaire « Des solutions pour l’Eau du Grand Sud Ouest » organisé par l’Agence de l’Eau Adour-Garonne : https://eau-grandsudouest.fr/actualites/webinaire-solutions-pour-eau-grand-sud-ouest

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