Des randos en joëlette pour s’immerger dans la nature


Depuis huit ans, l’association H. Cap Nature propose des sorties en joëlette, un engin à une roue qu’on pousse et tracte en côte. Les personnes en situation de handicap peuvent ainsi se balader et randonner partout.

Une balade en joëlette permet aux personnes en situation de handicap de goûter aux plaisirs de la randonnéeCorinne Merigaud | Aqui

C'est parti pour deux heures de rando en joëlette dans le parc des sauvages, à Grandmont,, grâce à l'association H. Cap Nature.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 31/05/2023 PAR Corinne Merigaud

Rendez-vous devant la jolie chapelle de Grandmont à Saint-Sylvestre. Le minibus de la Fondation Delta Plus arrive avec des résidents en situation de handicap encadrés par trois moniteurs éducateurs. « Allez Christian, on descend maintenant, la sieste est finie lance Dominique, tu vas profiter de la balade en joëlette. »

Christian prend place dans l’engin à une roue, posé sur ses trois béquilles, le temps qu’il s’installe. La ceinture de sécurité est bouclée, les pieds sont calés dans les repose-pieds. Les résidents se tartinent de crème solaire, le thermomètre affiche 24° en ce début d’après-midi. Frédéric Farge, le président de l’association H. Cap Nature, déplie les bras de la joëlette. Les béquilles sont relevées et le départ donné.

C’est alors parti pour deux heures de balade en pleine nature, ponctuée par une pause goûter à mi-chemin. Les résidents, habitués à randonner, partent à fond en tête tandis qu’Oliver, le moniteur, pousse la joëllette. À la première côte, son collègue s’équipe d’une corde et se place devant pour tracter. « La joëlette permet de rendre la randonnée accessible aux personnes en situation de handicap constate Dominique, elles découvrent de nouveaux espaces que ce soit au niveau sonore et visuel. Certains peuvent même prendre les commandes. »

Les balades en joëlette sont organisées par H. Cap Nature, présidée par Frédéric Farge.

« Sortir du train-train quotidien »

L’association intervient en tant que prestataire de service dans le cadre d’un partenariat. Elle organise des balades sur-mesure dans des chemins impossibles d’accès à certains. « Cela permet de lutter contre la sédentarité, de sortir ces résidents de leur milieu de vie et d’aller en pleine nature remarque Frédéric. On n’ose pas trop sortir les personnes en fauteuil pour ne pas les brusquer, mais elles sont en demande d’activité physique. Et c’est physique, avec les vibrations du chemin et la perte d’équilibre à compenser.» Dans le parc des sauvages, les randonneurs en prennent plein les yeux et les oreilles avec les dégradés de vert des forêts et les chants des oiseaux.

Ce club créé fin 2014 comptait s’adresser aux familles ayant des enfants en situation de handicap. Pas facile de les convaincre. « C’est toujours notre intention affirme le président, les parents sont plus réticents pour déléguer les sorties à une tierce personne alors que les enfants sont demandeurs. On le voit lors des initiations en institutions. » Il intervient aussi dans des collèges pour sensibiliser les élèves au handicap.

Au Championnat du Monde

L’association reconnue d’utilité publique compte une vingtaine de membres et organise une randonnée par mois sur les trois départements du Limousin. De 5 à 10 km l’hiver et de 8 à 15 km l’été. « Tout dépend du nombre de randonneurs qui tractent car c’est physique, il ne faut pas avoir mal au dos » prévient-il. En Limousin, quatre personnes se relaient quand il en faudra six pour une rando dans les Pyrénées. « Cela dépend du dénivelé et du poids de la personne. » La joëlette pèse déjà 28 kilos ! Elle est très maniable et passe partout, munie d’un frein pour sécuriser l’équipage.

L’association a participé pour la première fois, l’an denier, au Championnat du Monde à Saujon en Charente-Maritime. « On a fini, mais on manquait d’entraînement. Sur 80 équipages, on était dans les 60èmes. » Ils ont jeté l’éponge cette année, faute d’équipiers disponibles le 20 mai, week-end de l‘Ascension.

Des membres adeptes de trail ont aussi remonté la rivière Dordogne sur 180 km, en Corrèze, pendant une semaine. Ils ont participé au Téléthon et au trail des myrtilles et fait une marche nordique dans le Vercors. « Si des randonneurs ont envie de faire une bonne action, ils peuvent nous rejoindre propose Frédéric, nous sommes toujours à la recherche de partenariats pour participer à des activités différentes. » L’appel est lancé…

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