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PUBLIÉ LE 27/06/2024 PAR Solène MÉRICParce que selon l’organisation internationale, les MEPME ont un rôle « crucial » pour une transition réussie vers le monde de demain, le 27 juin a été choisi par l’ONU comme la Journée des microentreprises et des petites et moyennes entreprises.
A travers la planète, elles sont les indispensables maillons des économies locales et nationales, à la fois créatrices d’emplois, garantes de la sécurité alimentaire mais également outils de la lutte contre les effets du changement climatique. Autant d’objectifs de développement durable posés par l’ONU. Et, l’organisation internationale est loin d’être la seule à le penser. C’est même le plaidoyer de l’association Agrisud international basée à Libourne, qui a choisi de lutter contre la pauvreté et la précarité dans le monde en créant ou en soutenant de Très Petites Entreprises (TPE) agricoles dans leur transition agro-écologique.
Une approche agricole, économique et sociale
Concrètement, l’action d’Agrisud International en lien avec ses partenaires, repose sur une approche à la fois agricole, économique et sociale et sur le parcours de professionnalisation des agriculteurs et des agricultrices qu’elle accompagne. Objectif : que « ces microentrepreneurs et TPE agricoles acquièrent la capacité à gérer leurs activités de façon autonome et durable, et à assurer la sécurité alimentaire de leurs familles », explique Karine Vial, directrice de la communication d’Agrisud International.
L’association et ses quelques 230 collaborateurs à travers le monde, agit certes d’un point de vue technique auprès des agriculteurs, mais élargit aussi son champ d’action au niveau des filières locales, et des territoires lorsque ceux-ci peuvent connaître des blocages empêchant le bon développement des TPE soutenues, tels que l’accès à l’eau ou au foncier. A l’échelle des territoires « on travaille avec des collectivités et acteurs privés, dans le cadre de groupes multi-acteurs pour essayer de résoudre ces facteurs bloquants et permettre de dynamiser le territoire dans sa totalité », décrit Karine Vial.
Production, transformation, commercialisation
Parmi la trentaine de projets en cours que déploie l’association dans 14 pays d’Afrique, d’Asie du Sud Est et des Caraïbes, elle porte notamment le projet PROFIT (Promotion de Filières Agricoles Territorialisées) en Côte d’Ivoire, en partenariat avec le Fonds Pierre Castel. Depuis Bordeaux, celui-ci soutient en effet « des initiatives agricoles et agroalimentaires innovantes portées par de jeunes entrepreneurs et des organismes d’intérêt général œuvrant sur le continent africain ».
Le projet PROFIT porte sur la filière attiéké (semoule de manioc fermentée) dans le district autonome d’Abidjan. « Nous accompagnons les producteurs qui produisent le manioc autour du développement de dynamiques agro-environnementales, mais aussi les femmes qui, elles, transforment ce manioc en attiéké. Nous les accompagnons aussi sur la commercialisation et écoulement de leur produit sur les marchés locaux » détaille Karine Vial.
180 TPE agricoles directement concernées
Lancé en 2021, ce projet pilote avait donc pour ambition de structurer et professionnaliser la filière. Porté à l’échelle du village d’Adattié, il a également permis de travailler avec le comité villageois sur un plan d’aménagement, face à la ville qui s’étend et des zones agricoles menacées par l’urbanisation. « Le travail que l’on mène avec le Fonds Pierre Castel, le District Autonome d’Abidjan et tous les acteurs locaux, vise donc à sauvegarder l’agriculture péri-urbaine autour de la ville. »
Un projet qui a directement concerné 180 TPE agricoles, pour un budget de 387 000 euros sur la période 2021-2023. Désormais, face à ses résultats probants, le projet est en train de changer de taille : ce sont 1200 petites exploitations agricoles qui vont être concernées pour un budget dix fois plus important et l’intervention de nouveaux partenaires.
Ce type d’initiatives est loin d’être anecdotique. Agrisud International et le Fonds Pierre Castel en sont convaincus, ces projets doivent être davantage connus et poursuivis. Sur le seul continent africain, les TPE agricoles et de l’agroalimentaire occupent une place centrale et représentent 80 % des exploitations agricoles en Afrique subsaharienne, fournissant des emplois à plus de 175 millions de personnes… Décidément ces petites entreprises aux impacts planétaires méritent bel et bien le coup de projecteur de la communauté internationale ce 27 juin.
Agrisud International côté chiffres
Chaque année, près de 17 000 TPE agricoles sont accompagnées et plus de 80% sont toujours viables après 3 ans.
En 2023, cela représente 77 millions d’euros de chiffre d’affaires, 25 000 emplois créés ou préservés et 85 000 personnes sorties de la précarité.
