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PUBLIÉ LE 23/10/2011 PAR Solène MÉRIC« S’il y a de plus en plus de femmes en politique, notamment dans le milieu urbain, l’engagement politique féminin reste beaucoup plus difficile en milieu rural. Un engagement dont la difficulté va grandissante encore, lorsqu’il s’agit de se présenter à des scrutins uninominaux » constate Pascale Got, Députée de Gironde et Présidente la toute nouvelle association AFEG. Autant les femmes sont présentes dans la vie associative, autant l’élection politique est « un cap qu’elles n’osent pas franchir » analyse Marie Recalde, Vice Présidente du Conseil général et adjointe eu Maire de Mérignac. La raison de cette frilosité : « l’autocensure qui se nourrit de la culpabilisation » que l’entourage, familial et professionnel, fait peser sur la femme » répondent clairement les quatre élues. « Un peu comme si dans l’esprit général, il y avait une hiérarchisation entre engagement associatif et politique, et que le second n’était pas accessible aux femmes » ajoute Martine Jardiné, conseillère général. Pourtant, et pour le vivre au jour le jour, elles l’assurent avec force « concilier vie familiale, vie politique et vie professionnelle, c’est possible ! ».Une question de l’engagement politique féminin d’autant plus d’actualité et à défendre au regard du futur élu « conseiller territorial » qui aurait pour conséquence selon elles d’amoindrir la présence féminine.
Une vision différente pour une diversité des échanges
Pour autant, les représentantes de l’association insistent : « il ne faut pas voir dans la création de cette association un positionnement féministe, ce serait stupide ».Si elles cherchent à inciter davantage de femmes à entrer en politique, c’est qu’elles pensent profondément que « les femmes ont des choses à dire, avec une vision du service aux autres qui est différente et qui enrichit la vision multiséculaire des hommes ». Une présence politique féminine qui plus est, bien perçue par les citoyens. « Notre présence est appréciée sur le terrain. La manière d’appréhender les choses ou de dialoguer sera différente si l’élu et un homme ou une femme». Au total, selon Anne-Eugénie Gaspard « plus il y aura de mélanges hommes femmes chez les élus, plus il y aura de dialogue et de diversité dans les échanges auprès de la population. »
Croiser les expériences
Mais outre l’incitation à l’engagement politique, l’association a aussi pour objectif d’être un lieu de dialogue entre élues elles-mêmes. D’ailleurs la porte est grande ouverte : « il n’y a pas ici de connotation politique » insiste Pascale Got qui compte bien augmenter le nombre et la diversité des membres. De droite, de gauche, du milieu rural ou urbain, l’association prône la mixité et l’échange afin de croiser des expériences, des problématiques de terrain, etc… Une manière aussi pour ces femmes élues de faire avancer les choses de l’intérieur dans un monde politique qui conserve tout de même un machisme latent et quelques pratiques peu favorables à l’engagement électif des femmes. C’est par exemple le cas, lorsqu’on réserve à une femme une circonscription pas forcément gagnable, ou quand on les cantonne à des dossiers dits « féminins »…
Très prochainement dotée d’un site internet, l’association va également organiser une réunion de lancement suivie de plusieurs temps de dialogue autour de l’engagement politique.
Photo: Aqui.fr
Solène Méric
contact : afeg33@gmail.com
