Des contrats d’insertion pour remettre le pied à l’étrier


Dans le cadre du contrat de performance signé entre Limoges métropole et Suez pour la collecte des déchets, des contrats d’insertion sont proposées à des personnes éloignées de l’emploi. Avec à la clé des embauches en CDI, et de belles réussites.

collecte déchetsSuez

Grâce au contrat de collecte de déchets signé entre Limoges Métropole et Suez, des heures d'insertion sont proposées à des personnes éloignées de l'emploi. Après 6 mois en intérim, Koffi a signé un CDI le 1er juin.

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 22/07/2024 PAR Corinne Merigaud

Un guichet unique est ouvert pour encourager cette dynamique avec quatre facilitatrices d’insertion qui incitent les entreprises à franchir le pas. Si Samia Riffaud, conseillère communautaire déléguée en charge des dispositifs d’insertion à Limoges Métropole reconnaît que « ce n’est pas un réflexe pour toutes les entreprises », la démarche s’accélère. Voilà un an, Suez a remporté le marché de collecte des déchets. 

« Suez est un magnifique partenariat s’enthousiasme-t-elle. Cela nous a permis de raccrocher des partenaires très pointus sur l’accompagnement social. C’est un partenariat gagnant gagnant qui a du sens pour Limoges Métropole, pour les personnes éloignées de l’emploi et aussi pour les partenaires. »

19 100 heures/an pour Suez

Suez s’est engagée sur 19 100 heures d’insertion par an auprès de Acto Insertion, Aléas, Still, Intérim Handicap, ESAT La Ribière et l’ENSIL ENSCI via une alternance. Cet engagement a été récompensé, le 18 mars, lors de la journée des clauses sociales en Nouvelle-Aquitaine, pour son approche globale insertion et développement économique.

Ainsi, des personnes recrutées par l’association Aléas ont distribué des kits biodéchets. « En un an, 52 408 h d‘insertion ont été réalisées par 95 participants comptabilise Hortense Dugay, facilitatrice clauses sociales. Ce sont des embauches directes par Suez, des mises à disposition de salariés auprès d’Acto Insertion et Still ou encore Intérim Handicap, entreprise adaptée de travail temporaire ou de la sous-traitance avec Aléas.» Des personnes de l’ESAT La Rivière ont assuré le nettoyage des locaux et de la base de vie de Suez.

« Ce n’est pas figé car d’autres partenaires peuvent se greffer précise-t-elle. Suez joue le jeu en travaillant avec l’ensemble des structures et pour des publics différents. » Les contrats sont à la semaine, au mois en fonction du souhait de la personne et du besoin de la structure. « C’est du cas par cas et cela dépend du projet professionnel de la personne » remarque-t-elle.

camionSuez

Durant sept ans, Suez va proposer 19 100 heures d’insertion par an aux structures partenaires. Les postes sont ouverts aux femmes y compris sur le poste de ripeur.

Ces contrats permettent à des publics non diplômés de renouer avec le monde du travail. « Cela leur permet de remettre le pied à l’étrier, de faire des rencontres et d’avoir une vie sociale mais aussi de repêcher des gens en difficulté de logement, de santé ou de nourriture » constate Samia Riffaud. Cinq personnes ont ainsi été recrutées en CDI par Suez surtout sur des postes de chauffeurs ou ripeurs. Un métier masculin ouvert aux femmes. « Il faut casser les codes lance l’élue, c’est notre objectif aussi d’ouvrir les clauses sociales aux femmes. »
Sur les 95 bénéficiaires, les 26-40 ans sont les plus nombreux (37 % de contrats). Seulement 13 % de femmes ont été embauchées dont trois ripeuses.

« Briser le mythe »

Parmi les personnes recrutées, Koffi Kpante 35 ans a signé un CDI le 1er juin après 6 mois d’intérim avec « Intérim et Handicap ». Arrivé de Lille voilà un an et reconnu travailleur handicapé, ce technicien méthodes, exploitation et logistique venait de terminer son alternance. Il est désormais chef d’équipe chez Suez. « Je voulais rester dans la logistique sans porter préjudice à ma santé confie-t-il. La fiche de poste correspondait à ce que je cherchais. »

Il assure l’interface entre la direction, Limoges Métropole et les équipes de collecte de terrain en termes de sécurité des biens et des personnels. Il gère les imprévus du quotidien et aucune de ses journées ne se ressemble. « Derrière ce poste, il y a aussi du social car il faut créer une bonne ambiance de travail, être patient, dialoguer et beaucoup communiquer. Avoir aussi du sang froid pour gérer les imprévus » signale-t-il. Koffi gère 20 à 30 personnes selon les tournées. Comme ceux qui ne connaissaient pas ce milieu, il est arrivé avec des a priori qui ont vite été balayés. « Cela m’a permis de briser le mythe avoue-t-il. Pour moi c’était l’éboueur derrière le camion qui pue l’été et vous réveille à 4 h du matin ! Ce n’est pas du tout ça. Le marché de la valorisation évolue. On récolte beaucoup de données avec les outils embarqués dans les véhicules, c’est de la plus-value pour moi. »

« Un tremplin pour l’emploi »

Koffi apprécie le contact avec les équipiers, l’esprit d’entraide et la cohésion. « Les échanges ne restent pas que professionnels, un équipier m’a indiqué par exemple un chemin de rando, utile comme je ne suis pas d’ici. J’apprécie aussi la motivation sans cesse renouvelée de la part de mes responsables. C’est le poste idéal pour moi.»

L’interface avec les structures partenaires est primordiale pour trouver les profils compatibles. C’est la mission d’Aymeric Chassain, chargé du projet d’innovation sociale. « Mon rôle est de faire le lien entre Limoges Métropole et les structures d’insertion pour que les métiers du déchet deviennent un tremplin pour les personnes éloignées de l’emploi. C’est méconnu bien que ce soit une véritable opportunité, complète-t-il. Ces métiers sont accessibles sans forcément un niveau de qualification élevée. Pour un poste de ripeur, la motivation et l’envie de bien travailler suffisent. » Le niveau de qualification est supérieur pour des postes d’encadrement.

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