Déficit vaccinal en Aquitaine : les professionnels s’inquiètent


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Déficit vaccinal en Aquitaine : les professionnels s'inquiètent

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Publication PUBLIÉ LE 24/09/2015 PAR Romain Béteille

En 2014, le nouveau vaccin contre la grippe avait fait polémique, affichant un taux de couverture de seulement 13%. Cette année, les professionnels de santé prévoient une efficacité qui remonterait à 50%, mais la méfiance est toujours là, et les décès augmentent en conséquence. Au niveau national en 2014, on compterait plus de 12 000 décès imputables à la grippe, soit 20% de plus que la normale. La couverture vaccinale régionale est loin de montrer l’exemple. Ainsi, en Aquitaine, 53,5% des personnes de plus de 65 ans se seraient faites vacciner en 2013-2014 et seulement 33,6% des moins de 65 ans (contre respectivement 54,9% et 32% en 2012-2013). Les départements les plus touchés par ce déficit vaccinal sont le Lot-et-Garonne et la Dordogne (48,3% et 50,8% en 2013-2014 pour les plus de 65 ans). La défiance suite au scandale politico-sanitaire de la grippe A en 2009 ne sont sans doute pas étrangers à cette baisse. 

Une pénurie inquiétante« C’est un problème de santé publique qui commence vraiment à nous préoccuper », affirme Bernard Capdeville, Président de l’URPS (Union Régionale des Professionnels de Santé) des pharmaciens d’Aquitaine. « La population se vaccine de moins en moins, notamment depuis le scandale 2009 sur la grippe A ». En avril dernier, L’URPS a donc lancé une grande campagne de sensibilisation à destination des pharmaciens et du grand public et au slogan accrocheur, « Je peux pas j’ai vaccin », déployé dans les officines régionales. La région a mis en place une cellule de veille interdépendante pour faire face à la pénurie de vaccins, et a lancé le site mesvaccins.net, une nouvelle plateforme d’information et de communication. A cette adresse, l’utilisateur peut ouvrir gratuitement un carnet de vaccination électronique sécurisé. Nous lançons ce nouveau plan régional en toute indépendance avec les labos pharmaceutiques parce qu’il y a une nécessité de renforcer l’adhésion de tous face à la défiance de la parole publique », souligne à son tour Nicolas Brugère, adjoint à la mairie de Bordeaux en charge de la santé et des seniors.

D’autres vaccins concernésCe déficit vaccinal ne concerne d’ailleurs pas uniquement la grippe. Ainsi, la couverture vaccinale du DTP (diphtérie-tétanos-poliomyélite) était de 90,2% en Aquitaine en 2012, contre 91,7% en France. Le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéoles) affiche un pourcentage régional de vaccination plus inquiétant : 66,7% contre 72% au niveau national. Pour la coqueluche, le taux de vaccination régional se situe entre 82,1% et 91,5% (en fonction des départements) en 2010 pour les enfants de 24 mois, alors que la couverture nationale moyenne est de 90,5%. En 2011, entre 50,9% et 64,5% des aquitains ont reçu les deux doses du vaccin contre la rougeole : il faudrait que ce taux remonte à 80% pour que la maladie disparaisse. Conséquences directes de la régression de la vaccination des enfants dans les pays occidentaux : certaines maladies réapparaissent, comme la diphtérie en Espagne. Depuis le début de l’année, le pays compte près de 200 cas de rougeole, dont 150 rien qu’en Alsace. Une action d’information vers le grand public est prévue en 2016 dans l’hexagone, et le sujet devrait être le moteur principal de Grande Conférence de Santé en janvier prochain. La campagne régionale de communication, elle, devrait rester en l’État jusqu’au mois de janvier prochain, le passage à la grande région augurant un potentiel changement d’échelle. 


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