Débat: du pain demain pour tous les habitants de la planète?


La Foire de Barcelonne-du-Gers, c'est, certes, avant tout les affaires et la recherche de la bonne affaire dans le parc de matériel d'occasion ou le grand déploiement des camelots. Mais traditionnellement on y mange bien et on y pense. Cette année u

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Débat: du pain demain pour tous les habitants de la planète?

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 09/02/2008 PAR Gilbert Garrouty

Cela a été souligné plusieurs fois au cours du débat animé par Bernard Broustet, les temps changent, en particulier en agriculture et en alimentation: on est passé, dans les pays développés, d’une situation de surproduction avec des prix insuffisants à un contexte de forte demande qui entraîne une hausse des cours sans précédent. En particulier dans le secteur des céréales et du lait. Ce renouveau conduit un certain nombre de producteurs à se frotter les mains; « Ce n’est que justice après les années de vaches maigres que nous venons de traverser » affirment ces agriculteurs. Est-ce le paradis agricole qui s’annonce pour les paysans français? Si on en croit l’un des invités de cette table ronde, Hervé Guyomard (département économie de l’INRA) il ne faut cependant peut-être pas trop rêver. « Il y a aussi une question politique. Le prix du lait monte parce que les Chinois ont décidé d’en ‘acheter . Mais on peut se demander s’ils ne trouveront pas bientôt que cela leur coûte trop cher ».

 

Débat: du paindemain pour tous les habitants de la planète?

Libéralisme quand tu nous tiens….

Alors produire pour exporter, ou encourager les pays en voie de développement à développer leurs agricultures dans cette perspective de fort accroissement de la population de la planète ? Un vieux débat. « C’est une question de répartition. Il faut aider les agricultures vivrières » dit Frank Meymerit (Fédération Régionale des CIVAM). « Il est évident que notre production ne peut intéresser que les pays solvables » estime Frank Villeneuve (Jeunes Agriculteurs) tout en regrettant que ce soit là la seule perspective réaliste. En fait, rappelle implicitement le président du groupe Euralis, Christian Pées, les temps ont changé, et mondialisation et libéralisation font le jeu des spéculateurs. « Ils ont un fabuleux terrain de jeu ». Le président d’Euralis ne cache pas que cela ne correspond pas exactement à ses convictions personnelles, mais il ajoute « que ce serait faux de croire que tout est organisé d’en haut pas une main invisible ». En tout cas il était frappant de constater que dans le débat tout le monde, bon gré mal gré, semble s’en remettre au libéralisme et aux firmes pour nourrir les habitants de la planète.

Et le politique ?

Etonnant de voir que l’on ne croit pas (ou plus)au politique pour veiller aux équilibres. « Il ne faut pas attendre que les gouvernements puissent résoudre le problème alimentaire » lance Hervé Guyomard. On remarque aussi que la corruption des pouvoirs est fréquente dans les pays africains. On a pas entendu davantage la voix des jeunes agriculteurs qui, il n’y a pas si longtemps, prônaient une organisation mondiale des échanges à travers des marchés communs régionaux, option un temps adoptée par la FNSEA. Mais il paraît que les multinationales n’ont pas intérêt à ne pas veiller à la nourriture d’un maximum de Terriens. Dans leur grande largesse, elles concèderaient une espèce de minimum alimentaire, à l’image du minimum vieillesse. « Il faut éviter les jacqueries » affirme Bernard Conte (Université de Bordeaux-Montesquieu). En tout cas l’alimentaire, délaissé pendant longtemps, retrouve une réelle importance stratégique dont il faudra désormais tenir compte.
Au rayon des surprises, il faut aussi ajouter l’impasse qui a été faite à propos du dossier pourtant brûlant des OGM. Sans doute a-t-on préféré ne pas parler des sujets qui fâchent…

Gilbert Garrouty

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