Dans la lumière de Hans Seiler: nouvelle exposition au Musée des beaux-arts de Bordeaux


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Dans la lumière de Hans Seiler: nouvelle exposition au Musée des beaux-arts de Bordeaux

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 20/11/2009 PAR Piotr Czarzasty

Né en 1907 à Neufchâtel en Suisse, Hans Seiler passe son enfance à Berne. En 1924, il entre à l’école des beaux-arts de Lyon où il suit des cours de sculpture. Il se rend compte très vite cependant que sa vraie vocation réside dans la peinture. Ainsi, en 1927 il entre à l’Académie Ranson, à Paris, où il rencontre Roger Bissière pour la première fois. C’est précisément sous sa tutelle que Seiler aura l’occasion de découvrir de plus près le monde de la toile et du pinceau.

Recréer le monde à partir des sensations du regard
L’exposition est divisée en deux parties. Dans la première salle, le public pourra retrouver des oeuvres fidèles à l’esprit et au style de Bissière avec ses multiples formes géométriques, une panoplie de couleurs et l’abandon successif de la figuration. Seiler prend aussi à coeur les remarques de Bissière sur la distinction entre la peinture et la nature. « La peinture ne sert pas à copier la nature. », disait-il. « Elle est là pour recréer le monde selon des formes nouvelles que l’artiste invente à partir des sensations que son regard fait naître en lui. »

Des « paysages mentaux »
Seiler commence donc à se servir de cette nature, ou plutôt de la manoère dont il la voit, pour « transcrireHans Seiler et cristalliser des paysages qui deviennent des paysages mentaux », fruit d’un souvenir reproduit sur une toile, comme l’explique Thierry Saumier, commissaire de l’exposition. « Il ne peignait jamais sur place. », se rappelle Katy Drieu Seiler, la fille de l’artiste. « Mon père revenait toujours dans son atelier où il se mettait à peindre d’après ce qu’il avait gardé en tête. » Seiler aura gardé une préférence particulière pour les paysages de Dordogne, où il est d’ailleurs resté une partie de sa vie, ainsi que ceux de Charentes et de Tolède.

La rupture avec Bissière
Contrairement à Bissière et nombreux de ses élèves, Seiler ne se laisse pas séduire par la non-figuration ou l’abstraction totale. Mais sa peinture n’arrête pas d’évoluer pour autant. Dans sa période d’épanouissement, dont les oeuvres sont présentées dans une deuxième salle, Seiler abandonne les couleurs criardes et les formes géométriques. On parle même des « gris Seiler ». L’artiste s’amuse avec la lumière, en « déchirant même des surfaces » du fond de la toile (que ce soient celles d’un ciel gris ou nuageux) afin de faire transparaître dans le ciel quelques tâches blanches ou même des flammes. Une autre particularité de la peinture de Seiler réside dans l’absence d’êtres vivants. La nature, vierge troublée seulement par les nombreux édifices laissés par l’homme, garde une rôle privilégié.

« Inclassable »
« C’est un artiste inclassable. », observe M. Saumier. « Il n’a jamais cessé de se servir de la figuration même si ses tableaux revêtent un caractère quelque peu métaphysique. » Certains ont néanmoins essayé d’« étiqueter » la peinture de Seiler. « On parle soi de naturalisme abstrait, soi de figuration poétique. », rappelle le commissaire. « Je crois que ce que mon père a toujours cherché dans ces paysages, c’est plus de lumière et d’espace. », ajoute Mme Drieu-Seiler. « Au fond, je pense qu’ il ne se posait pas de questions sur son style; la peinture c’était toute sa vie. Il ne pouvait pas imaginer de passer une seule journée sans sa toile et son pinceau. »

Piotr Czarzasty

Renseignements:

Dans la lumière de Hans Seiler

Dates / Horaires :
Jusqu’au dimanche 28 février 2010
Tous les jours de 11h00 à 18h00
sauf mardi et jours fériés.

Visites commentées
le deuxième jeudi de chaque mois à 16h

Musée des Beaux-Arts 
Salles des Essais
20 cours d’Albret
33000 Bordeaux

Tél. : 05 56 10 20 56


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