Cure de jouvence prescrite pour le thermalisme néo-aquitain


En amont des Rencontres nationales du thermalisme qui se tiennent ces jours-ci à Rochefort, les acteurs néo-aquitains ont fait part de leur volontarisme en matière d'innovation pour réussir le rebond post Covid. Masque 3D compris dans la cure.

Julien Bazus, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine délégué au thermalisme, Arnaud Laborde, président d’AQUI O Thermes, et Laurence Delpy, sa directrice.Solène MÉRIC | Aqui

Julien Bazus, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine délégué au thermalisme, Arnaud Laborde, président d’AQUI O Thermes, et Laurence Delpy, sa directrice.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 16/11/2022 PAR Solène MÉRIC

Avant la crise sanitaire, le thermalisme néo-aquitain barbotait peut-être un peu trop tranquillement sur ses acquis. Classé au top 3 des régions thermales de France, 1ère en nombre d’entreprises thermales privées (28), 2ème en fréquentation, le secteur régional avait, presque, la belle vie. Avec 3 fermetures administratives des établissements et stations en moins de 2 ans, « nous avons eu des dégâts », reconnaît Arnaud Laborde, Président d’Aqui O Thermes, l’association (pour ne pas dire le cluster) qui fédère l’ensemble des acteurs du thermalisme régional. La fréquentation estimée pour 2022 est « entre 110 et 115 000 curistes  pour un CA de 67 M€», avance Laurence Delpy, directrice d’Aqui O thermes. Ils étaient 150 000 en 2019 pour un chiffre d’affaires de 96 M€ .

La thérapie digitale

Le secteur se remet « petit à petit », il veut saisir aussi l’opportunité de la crise pour rebondir. Car la pandémie a apporté son lot de changements d’habitudes. « Les curistes réservent désormais plus tard dans l’année, et optent davantage pour des réservations de dernière minute », constate Laurence Deply. Confinement et pass sanitaire obligent, les seniors, qui forment le gros des troupes des curistes, ont aussi appris à mieux utiliser les outils numériques. Le moment ou jamais d’innover pour les membres d’Aqui O Thermes, qui ose la thérapie digitale. Le masque de réalité virtuelle Bliss, « déjà testé dans le milieu hospitalier », vise à réduire la douleur et l’anxiété. Il s’apprête à être déployé auprès des membres du cluster pour un budget de 25 600 €.

Autre pari innovant lancé par le cluster : une plateforme en ligne pour « améliorer l’accueil et le séjour des curistes ». Dejà testée cette année auprès de 3 000 curistes, dans 3 établissements pilotes (Evaux-les-Bains, Saujon et les Thermes à Dax), Thermassist sera proposée à tous les membres du cluster en 2023 sous forme d’application. « Le curiste pourra avoir accès à son planning de cure, à la vente de produits, à ses ordonnances numérisées, à des informations touristiques du territoire, ou encore aux moyens de transports pour se rendre à sa cure » précise Julien Bazus conseiller régional délégué au thermalisme. Cette application permettra aux établissements de « fidéliser les curistes tout au long de l’année » est pour « une grosse moitié » financée par le Conseil régional sur un budget de total de 92 000 €, précise-t-il.

Pour attirer les actifs, il faut pouvoir réaliser les cures de manière fragmentée et qu’elles soient prises en charge par la Sécurité sociale

Un rebond recherché aussi par la création de « nouveaux formats de cure », afin de séduire de nouveaux clients, et prioritairement les personnels marqués par la pénibilité de leur travail. S’adressant alors à des actifs, « il faut pouvoir réaliser les cures de manière fragmentée et non sur 3 semaines consécutives comme c’est actuellement le cas », précise la directrice. Mais la Sécurité sociale, elle, ne prend en charge que la deuxième option.

Le cluster a lancé une étude clinique sur l’efficacité d’une cure fragmentée, condition incontournable pour leur prise en charge. Résultat dans 2 à 3 ans. Autre sujet pour Aqui O thermes la prévention des chutes des seniors grâce au travail en couloir de marche. Là aussi une étude démarrera en 2023.

Les ressources humaines, le nerf de la guerre

Deux autres défis de taille attendent les établissements thermaux néo-aquitains pour assurer leur « consolidation ». La transition énergétique et écologique et « le nerf de la guerre, les ressources humaines » souligne la directrice. Tous niveaux et tous secteurs (administratif, technique, et soin) les personnels manquent à l’appel. Les formations sont là, reste surtout à convaincre les jeunes de se diriger vers ses métiers. Des opérations séductions ont été lancés l’an dernier dans les collèges et lycées.

Un plan régional en soutien

Afin « de renforcer le leadership de la Nouvelle-Aquitaine en matière de thermalisme de santé/médecine thermale », le Conseil régional s’apprête à voter son nouveau plan régional du thermalisme 2023-2028, dont le cluster Aqui O Thermes sera « le bras armé ». Selon Julien Bazus, Conseiller régional délégué au thermalisme, ce plan s’articulera autour de 5 axes : le maillage des stations ; le modèle thermal (format de cure, prévention) ; la transition environnementale et énergétique ;  la formation et les emplois ; l’innovation et la recherche.


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