Interview : « On a une esthétique et on s’y tient. » Pendentif


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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 28/11/2011 PAR Thomas Guillot

@aqui – Ça fait combien de temps que vous existez en temps que groupe ?
Mickael –
Le groupe, ça fait huit mois qu’il existe sous sa forme actuelle. On a sorti un EP quatre titres au mois de février chez La Bulle Sonore, un label indé de Dijon. Suite à ça, on a eu une très bonne presse parce que Renaud de la Bulle Sonore est très très bon. Il nous a booké dans plein d’endroits.
Mathieu – C’est vrai que ça nous a vachement motivé. Quand on a vu que ça réagissait un peu au niveau des médias. On a été contacté rapidement par certaines salles pour faire des concerts

@ – C’est quand même assez soudain pour un groupe de huit mois.
Mickael –
Alors pas vraiment, on avait quand même un an d’expérience en amont. En fait le groupe a un tout petit moins de deux ans. On a l’impression qu’on débarque depuis six mois mais réellement le premier morceau éponyme, Pendentif, a deux ans. Si tu veux pendant une année on a été complètement dans la cave. On a fait des morceaux, on s’est cherché, on a recherché une esthétique qui nous allait à tous. On est quand même un combo de beatmakers/compositeurs/songwriters, on sait tous faire des morceaux.
Mathieu – On est vraiment quatre compositeurs : Mickaël, Thomas, Benoit et moi.
Mickael – Le but c’était d’avoir une intention collective sur les morceaux. Ce n’est qu’ensuite qu’on a fait le premier petit live acoustique du Stadium à Paris et deux mois après notre premier live amplifié à Barbey.

@ – Ça fait du bien de gagner le tremplin régional du Printemps de Bourges ?
Mathieu –
On n’y croyait pas trop parce que c’était notre premier vrai concert en formation complète. Il y avait des bons groupes donc c’était pas gagné. Mais on a réussi notre coup. Après, il y a un jury donc je pense pas qu’on ait volé notre place.
Mickael – C’était une bonne polémique. Parce qu’apparemment, c’était très serré. Le fait de chanter en français, c’était un atout par rapport à tout le plateau qui lui chanter en anglais.
Mathieu – Allez à Bourges c’était chouette parce qu’on a rencontré pas mal de monde. On a fait les Francofolies la semaine dernière.(1) C’est vrai qu’on a eu un parcours assez rapide mais on avait bien préparé notre coup avant.

@ – Vous chantez en français exclusivement.
Mickael –
Oui quasiment, on a des petits mots en anglais de temps en temps, il y en aura peut-être en espagnol.

Benoit et Thomas pénètrent joyeusement et bruyamment dans la caravane presse.

@ – Et pourtant vous avez des influences très anglo-saxonnes.
Mickael –
On n’a pas vraiment d’influences.
Benoit – Tout le monde vient d’univers musicaux assez différents. On est curieux. On écoute tous les groupes qui sortent.
Mickael – Les nouveautés hip hop, les nouveautés pop, les nouveautés rock. J’adore le funk, la soul, la musique noire américaine. Donc oui, finalement l’anglo-saxon ça fait partie d’une de nos influences. Mais Mathieu il kiffe à fond le reggae aussi. Voilà, il n’y a pas de règles en la matière.

@ – Vous ne vous fixez pas des barrières quand vous écrivez ?
Mickael –
On a une esthétique et on s’y tient. On a envie qu’un jour, quelqu’un dise « Tiens ça, c’est génial, ça sonne comme Pendentif ». Avoir une identité sonore, c’est hyper important.
Benoit – L’identité sonore elle vient des instruments qu’on utilise…
Mathieu – La manière qu’on a d’en jouer.
Mickael – Et la manière qu’on a d’écrire. Donc même s’il y a des influences avec le co-branding de nous tous, on arrive à faire notre propre truc.
Thomas – Après c’est pas non plus le fruit du hasard, on a quand même réfléchi à l’esthétique.
Mathieu – On va pas non plus balancer un morceau de métal.
Benoit – Voilà, les guitares sont souvent cristallines, le son est clair. On a quelques sons de clavier qu’on réutilise.

@ – C’est justement pour travailler ça que vous êtes resté un an en cave comme vous disiez.
Mickael –
Non, c’est surtout que la formation du groupe n’était pas telle qu’elle est aujourd’hui. On avait pas encore le batteur. On était pas sûr de travailler véritablement avec notre chanteuse. Plutôt que de faire de suite un concert, tenter un live avec huit morceaux fait à la va-vite, ça nous a permis d’avoir un projet un peu plus réfléchi.
Mathieu – Cindy n’a pas fait partie du groupe au début. On l’avait fait chanter sur notre premier titre mais elle n’a pas fait les premiers concerts avec nous.

@ – Une question un peu esthétique. Vous êtes très attaché au littoral, ne serait-ce que par le titre Presqu’île. Est-ce que vous faites du rock de plage ?
Benoit –
Non pas du tout, il se trouve qu’on aime bien dans nos chansons parler de paysages, de géographie. On habite près de la mer, c’est un endroit où on aime aller.
Mickael – Jean Louis Murat ne fait pas de la chanson de montagne alors qu’il habite en Auvergne ! Forcément, on parle de ce qui nous entoure. On va parler de Bordeaux, on va parler de l’urbain mais on va aussi parler comme des gens de tous les jours qui vont à la plage. On allie souvent l’océan, les beaux paysages et l’amour, on essaye d’y incorporer des choses un peu poétiques.
Thomas – Ça marche aussi par époque ou par période.
Mathieu – On fera peut-être du rock campagnard l’année prochaine.
Mickael – Un groupe céréalier.

@ – Du coup, l’album il sort quand ?
Mickael –
Peut-être en octobre 2012.

@ – Pas de sortie précipitée donc.
Mickael –
Non mais sûrement des EP qui sortiront dans l’année. Un premier EP entre Noël et février et un deuxième EP qui sortira au printemps 2012 avant une éventuelle sortie d’album.

@ – La scène bordelaise est en plein boum niveau pop, entre les Crane Angels, Botibol et compagnie. Vous avez conscience de faire partie d’un truc ou c’est juste le hasard géographique ?
Mickaël –
Il y a des associations, des structures, plein de petites choses. On est dans une vieille mairie de droite donc forcément on est livré à nous-même. Du coup, il y a une émergence. Un petit peu à l’inverse de Nantes qui est une ville socialiste où il ne se passe rien. C’est que des projets ultra-séducteurs, soutenus à mort et subventionnés. Et effectivement, il y a un bouillon qui se crée dans Bordeaux et on a conscience d’être dans une ville qui a un terrain favorable pour faire ça. C’est beaucoup plus facile qu’à Marseille ou une ville comme Périgueux à côté.

Propos recueillis par Thomas Guillot

1. interview réalisée en juillet dernier à Ribérac 

Baxter Dury + Pendentif
Le jeudi 1er décembre à 21h à la Rock School Barbey (33)
Prix : 15 euros
Crédit photo : Aqui

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