Créer de meilleurs vins grâce aux robots, c’est possible ?


Afin de rendre le vin toujours plus goûtu, une entreprise de vinification néo-aquitaine, Biolaffort s'est dotée d'un nouvel outil technologique pour démultiplier ses recherches autour de nouveaux produits et itinéraires œnologiques.

un robot doté d'un bras autonome pour la vinification du vin rougeBiolaffort

Le cobot dans lequel vient d'investir Biolaffort est robot unique de vinification de vin en rouge en petit volume. Il permet le suivi des différents paramètres de la fermentation. Objectif : analyser et maîtriser les paramètres de vinification des vins rouges pour répondre aux défis de la filière.

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 15/05/2024 PAR Artur Bucaille

Pour faire du bon vin, il y a plusieurs paramètres à prendre en compte. La sucrosité, le gras ou encore la dureté des tanins. Tout cela forme ce qu’on appelle un itinéraire oenologique duquel dépend le profil des vins. Afin d’étudier l’ensemble de ces paramètres sur le vin rouge, la filiale de recherche oenologique du groupe Laffort, nommée Biolaffort, située à Floirac, s’est dotée d’un robot permettant d’accélérer et d’améliorer la production vinicole à l’échelle du laboratoire.

Pour le vin blanc et le rosé, le raisin est pressé pour être fermenté sous forme de jus. Mais pour faire du vin rouge, ce sont les raisins entiers qui doivent être vinifiés et fermentés. “En laboratoire, c’est relativement difficile de faire de la fermentation en grains de façon reproductible. Pour l’heure, il n’y a pas d’outils adaptés pour faire cela”, explique Virginie Moine, directrice scientifique de la société de vinification Biolaffort.

Virginie Moine

Virginie Moine, directrice scientifique de la société Biolaffort l’assure, “Ce nouvel équipement va permettre d’étudier avec beaucoup de rigueur la fermentation en phase solide”.

 

Le robot plus efficace que l’être humain ?

Soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine à hauteur de 300 000€, le projet “Rapid Red” vise à proposer un vin de qualité créé en laboratoire, tout en testant l’efficacité d’un outil innovant, un cobot. Ce dernier est un robot, prenant la forme d’un bras articulé autonome, capable de faire fermenter 1kg de raisin dans 60 cuves de fermentation à la fois. “Ce nouvel équipement va permettre d’étudier avec beaucoup de rigueur la fermentation en phase solide”, soutient Virginie Moine.

Tout le mécanisme de vinification en laboratoire est normalement effectué manuellement. Mais l’utilisation de ce cobot vise à “remplacer ce qu’on ne fait pas très bien humainement” souligne la directrice scientifique de Biolaffort, “robotiser ce processus permet d’être certain qu’il sera rigoureusement exécuté. Quand on le fait manuellement, le rendement et la qualité peuvent varier d’une personne à une autre”. 

ici, il est donc plus précis de parler de collaboration entre l’Homme et la machine, plutôt que de remplacement. Il ne faut en effet pas surestimer ce cobot. Dans les faits, si les cuves ne sont pas alimentées, il ne sert pas à grand chose. “Il y a une logistique de préparation très importante, que cet outil ne peut pas effectuer. Pour que ce cobot fonctionne toute l’année, il faut congeler des poches de 1kg de raisin, puis les acheminer vers les cuves”, assure Virginie Moine. 

Rapidité et qualité

De part sa rapidité le cobot, permet une production 4 fois plus importante que ne le ferait la main d’œuvre humaine, c’est en tout cas ce qu’assure la directrice scientifique de Biolaffort. “On va pouvoir faire au moins 5 ou 6 campagnes de fermentation, soit 360 fermentations par an contre une centaine aujourd’hui. C’est un gain de temps de folie !

Au delà du gain de temps, l’autre intérêt du projet “Rapid Red” réside dans la réussite gustative et sensorielle du vin. Plus la société peut multiplier les vinifications, plus elle peut étudier et tester des variations différentes de vinification et caractériser de façon scientifique leurs impacts
organoleptiques. “Nous voulons réaliser de nombreux vins dans différentes conditions qui nous permettront, peut-être, de comprendre les meilleurs conditions de production nécessaires à la réalisation des vins rouges”, confirme Virginie Moine. Autant de pistes ouvertes pour accélérer la recherche oenologique dans un contexte de changement climatique impactant la qualité des raisins ou de diminution des intrants oenologiques dans les vins.

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