Coworking, colocation de bureaux, les travailleurs indépendants se regroupent


« Il y a trop de distractions à la maison. » Un constat qui revient souvent dans la bouche de ces travailleurs indépendants, pigistes, auto-entrepreneurs, artistes, « freelance » qui, las de travailler seuls depuis chez eux, ont opté pour le coworkin

Elodie Barthélémy

Coworking, colocation de bureaux, les travailleurs indépendants se regroupent

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 28/02/2011 PAR Audrey Chabal

« C’est motivant, on se recrée une petite équipe même si on travaille dans des domaines différents. » Pauline, rédactrice et journaliste de 25 ans a aménagé son bureau rue Bouffard en septembre dernier. Pour 170 euros par mois, la jeune femme dispose d’un espace de travail qu’elle partage avec cinq autres personnes, et d’un cadre. « Ce serait très difficile de retourner travailler à la maison » avoue-t-elle.

coworkingLa colocation de bureaux est en pleine expansion depuis quatre ans environ. Las d’entrecouper leur temps de travail par des séances lessive, télévision, appels téléphoniques à caractère personnel, et afin de sortir de leur isolement, de plus en plus de travailleurs indépendants optent pour le partage de bureaux. « J’ai vraiment pris cela comme un investissement, je suis beaucoup plus productif depuis que je viens tous les jours au bureau » raconte Anthony, organisateur de tournées de 31 ans, ayant pris ses quartiers rue Bouffard à la même époque que Pauline. Mais au-delà de l’aspect professionnel, c’est aussi le côté humain que viennent trouver ces travailleurs.

Dans cet ancien cabinet d’architectes, la bonne ambiance règne et il n’est pas rare que ces colocataires sortent déjeuner ensemble ou prendre l’apéritif après leur journée de travail. « Pas de requins ici » ajoute Anthony, soulignant la nécessaire compatibilité des caractères et des métiers pour la cohésion du groupe.
Nathalie est arrivée à Bordeaux il y a cinq ans. Après deux années à écrire depuis chez elle, la journaliste a ressenti le manque de l’ambiance d’une salle de rédaction. En janvier 2008 elle prend ces bureaux avec deux autres personnes. En trois ans, douze colocataires se sont succédés rue Bouffard et Nathalie considère cet endroit lumineux et chaleureux comme « une bouffée d’oxygène ».

Un espace de coworking « un peu sélect » aux Chartrons
Autre ambiance, autre lieux. Rue Darbon, au dessus de la pépinière éco-créative dans le quartiers des Chartrons, un « open space » de 54 postes dont 24 réservés aux coworkers, s’est ouvert en septembre dernier. A l’origine de cette initiative, les jeunes dirigeants de l’agence web « Kaizen marketing », spécialisée dans le contrôle de la performance des campagnes média des annonceurs. Romain Didrich et David Eymé, ont lancé leur agence en 2005 depuis chez eux d’abord puis, après divers déménagements, ils ont acquis cet espace aux enchères pour la somme de 800 000 euros, meubles compris. Leur société commerciale comprenant une vingtaine de collaborateurs, ils décident de développer dès leur arrivée aux Chartrons, une société immobilière afin de proposer un espace de coworking.

coworking chartrons

Téléphone, internet, ménage quotidien, hébergement du siège social des activités des locataires, tels sont les services offerts par Kaizen Marketing. Mais les avantages qu’y trouvent les indépendants vont bien au-delà de ces seuls aspects pratiques. Jennifer, Julien et Davy, respectivement développeurs et infographiste trouvent rue Darbon « un cadre, une synergie » nécessaire à leur efficacité. Le tout pour 350 euros par mois. « Un espace de coworking un peu sélect » de l’avis même de Romain Didrich qui met en lumière le caractère sérieux de cet espace qui « rassure les clients lorsqu’ils viennent ». Et en effet, l’espace est doté d’une salle de réunion, d’une salle de conférence et d’une ambiance studieuse. Pour faire honneur à son nom, « Kaizen », de cette théorie japonaise de l’amélioration continue, a également mis à disposition de ses collaborateurs et de ses coworkers, un espace de détente avec machine à café, canapé et babyfoot.
Avec cette initiative, Romain Didrich a devancé les associations Bordeaux coworking et coworking Bordeaux, restées injoignables, dont la CUB devait être un facilitateur de mise en place de projet.

Bientôt un nouvel espace sur Bordeaux
Les idées sont donc nombreuses, mais leur réalisation prend du temps. Trop de temps selon Claire Collet, rédactrice et journaliste pigiste de 27 ans. « Je voulais séparer ma vie privée de ma vie professionnelle » explique la jeune femme qui est retournée travailler chez elle après avoir gouter à la colocation de bureau durant huit mois. « Je souhaite retrouver un espace de coworking, mais j’ai peur d’avoir à attendre longtemps avant qu’un projet se mette en place. »

Si l’intention des associations de coworking est pour l’instant en suspens, la mairie de son côté réfléchit depuis un an à son espace de coworking. La concrétisation de ce projet se fera en mars autour de la semaine digitale (le 21 mars). Un appel d’offres sera lancé par la mairie qui laissera des locaux quartier Saint Pierre à disposition d’un opérateur privé qui aura pour mission de faire vivre le lieu. « Le choix de l’opérateur se fera en fonction des prestations et des événements proposés en sachant que cet espace de coworking sera entièrement dédié à la sphère du web » détaille le collaborateur de Michel Duchène et Josy Reissers. Affaire à suivre.

www.location-bureau-bordeaux.fr

Crédit photo : Aqui.fr

Audrey Chabal

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