Covid-19 : à Cenon un labo-drive pour dépister


DR

Covid-19 : à Cenon un labo-drive pour dépister

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 19/03/2020 PAR Sybille Rousseau

@qui ! : Qu’observez-vous au sein de votre laboratoire depuis ces derniers jours ?
Antoine Busse :
La semaine dernière nous avons été confrontés à la psychose de la population. Beaucoup souhaitait être dépisté sans même ressentir les symptômes du Covid-19. Les gens avaient besoin d’être rassurés. Ils nous posaient un grand nombre de questions, s’ils pouvaient continuer de vivre aux côtés de leurs enfants par exemple. Le confinement renforce d’autant plus cette angoisse ambiante.

@ ! : Comment réagit le personnel de santé que vous accueillez ?
A. B. :
Le personnel de santé commence, lui aussi, à être inquiet. Nous recevons des médecins, des infirmiers, du personnel soignant…, bref tous les professionnels du secteur. Certains viennent nous voir car ils ressentent les premiers symptômes. Ils se demandent alors s’ils peuvent retourner exercer et mettre en danger la vie de leurs patients en cas de contamination. Eux aussi s’inquiètent fortement.

@ ! : En quoi consiste concrètement le test PT-PCR ?
A. B. :
Ce test que je réalise quotidiennement consiste à prélever des cellules nasales profondes à l’aide d’un écouvillon spécifique que j’insère dans les cavités nasales. Une fois effectué, ce test est envoyé dans un laboratoire à Paris. Si aujourd’hui, le délai pour obtenir les résultats est assez court, 24h en moyenne, demain il en sera tout autrement très certainement car le nombre de cas risque d’augmenter significativement.

@ ! : Comment faites-vous pour éviter la contamination entre vos patients et vous-même ?
 A. B. :
J’ai mis en place un drive. Les patients sont dans leur voiture, sur le parking et je les dépiste par la fenêtre. Vêtu notamment de gants, d’une blouse et de sur-lunettes je prélève ainsi les cellules nasales nécessaires pour diagnostiquer ou non le Covid-19. Certes cela prend du temps mais c’est indispensable pour assurer la sécurité de tous.

« Même le 15 m’envoie des patients »
@ ! : Quels sont les patients sur lesquels vous effectuez ce test actuellement ?
A. B. :
Je réalise ce test sur tous les personnels de santé, mais également toutes les personnes à risque pouvant développer des formes sévères comme les femmes enceintes (3ème trimestre), les personnes touchées par des maladies respiratoires chroniques (asthme, bronchite chronique…), des insuffisances respiratoires chroniques (mucoviscidose), des insuffisances cardiaques toutes causes, des maladies des coronaires, des antécédents d’accident vasculaire cérébral, de l’hypertension artérielle, des insuffisances rénales chroniques dialysées, les diabètes de type 1 insulinodépendant et diabète de type 2, les personnes avec une immunodépression, les pathologies cancéreuses et hématologiques, les transplantations d’organe et de cellules souches hématopoïétiques, les maladies inflammatoires et/ou auto-immunes recevant un traitement immunosuppresseur, les personnes infectées par le VIH, les malades hépatiques chroniques avec cirrhose et les personnes touchées par l’obésité avec un indice de masse corporelle (IMC) égal ou supérieur à 40.

@ ! : Quotidiennement, vous réalisez une quarantaine de tests et vous êtes le seul laboratoire sur toute la Métropole à pouvoir le faire. Pourquoi ?
A. B. :
Il est vrai que je suis le seul à réaliser ces tests. Et du reste, la semaine dernière, j’ai contacté les autres laboratoires pour qu’ils m’épaulent dans cette mission. Apparemment, ils n’étaient pas encore tout à fait prêts, certains biologistes ont même exercé leur droit de retrait. Mais bon, aujourd’hui, c’est en train de s’organiser et j’ai bon espoir. Car c’est vrai, je suis dépassé par la situation. Dès le début de l’épidémie j’ai informé les personnels de santé que j’étais en capacité à effectuer ce test de dépistage. Depuis, c’est l’affluence au sein de mon laboratoire. Même le 15 m’envoie des patients.

@ ! : Qu’attendez-vous concrètement aujourd’hui pour ne plus être seul ?
A. B. :
Nous, nous avons su réagir. Tous les laboratoires du groupe Synlab Aquitaine que ce soit chez moi à Cenon, ou à La Réole, Libourne, Castillon-la-Bataille, Bergerac et Montpon-Ménestrol, nous dépistons tous. Je souhaite que nos confrères en fassent de même afin de pouvoir répondre à toutes les demandes et éviter de prioriser notre patientèle. Egalement, accueillant quotidiennement un très grand nombre de médecins, je les forme et leur remet des kits de test de dépistage afin qu’il fasse de même auprès de leur patientèle.

Rappel – Conduite à tenir Vous avez des symptômes (toux, fièvre) qui vous font penser au Covid-19 : restez à domicile, évitez les contacts, appelez un médecin avant de vous rendre à son cabinet (vous pouvez également bénéficier d’une téléconsultation). Si vos symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires et des signes d’étouffement appelez le 15 et ne vous déplacez surtout pas chez votre médecin ou aux urgences.Le numéro vert national pour toutes questions non-médicales : 0800 130 000 (appel gratuit)
La source de référence pour des informations fiables sur la situation : site du Gouvernement : www.gouvernement.fr/info-coronavirus

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Gironde
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles