Coup de froid chez les viticulteurs


Depuis presque une semaine, l'appellation Saint-Emilion, en Gironde connaît une véritable vague de froid. Entre les vignes gelées et les terrains glacés, les viticulteurs s’attendent encore au pire.

Jean-Pierre Toxé

Une parcelle de vigne détruite par le froid, dans le vignoble de Jean-Pierre Toxé

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 23/04/2024 PAR Artur Bucaille

Entre 15 et 20%, c’est le pourcentage de perte qu’a connu Jean-Pierre Toxé, viticulteur à Saint-Emilion. “Sur mes 10 hectares, j’en ai deux qui ont été durement touchés par le gel, notamment mes vignes”, explique-t-il. Cet événement climatique n’est pourtant pas si nouveau que ça. En 2021, Jean-Pierre Toxé avait déjà perdu une partie de son vignoble pour les mêmes raisons. “Aujourd’hui, c’est plus compliqué qu’il y a 3 ans (…) les plantations ont été touchées trop en avance. Ça va être difficile de sauver ce qui a été gelé”, déplore-t-il. 

Personne n’est vraiment à blâmer dans cette histoire. Les centres météorologiques avaient averti sur cette nouvelle période de froid, presque une semaine avant qu’elle n’apparaisse. “Le changement de température a été trop brutal”, développe le viticulteur, “deux jours avant, on était à la plage et on profitait du beau temps. Quand on est rentré, le temps avait radicalement changé”. 

Des pertes évitables, mais à quel coût

Pourtant, Jean-Pierre Toxé a tout fait pour se prémunir de ces gelées. “Je n’ai que l’équivalent d’un hectares de bougies antigels pour protéger mon terrain. J’ai dû choisir de protéger les jeunes parcelles, au détriment des plus anciennes”, souligne-t-il. Vendues à 16€ l’unité, les bougies antigel protègent contre les gelées dans les vignes, mais pour une durée limitée de 10 à 12 heures. “J’aimerais pouvoir faire installer des éoliennes pour m’éviter ce genre de problèmes. Mais au prix de 40 000€ l’unité, je dois avouer que c’est un peu compliqué”, explique Jean-Pierre Toxé. 

Ces grands coups de froid ont une incidence sur le court, et le long terme. Pour assurer un goût d’exception, les viticulteurs attendent deux années entre la fin de création, et la mise en vente de leur bouteille. A cause de cette période de gel, les viticulteurs doivent décaler leur production de vin d’une quinzaine de jours, impactant ainsi leur rendement sur deux ans. “Le client est directement concerné par ce genre de coup de froid. Il voit ses vins sortir avec du retard”, déplore Jean-Pierre Toxé.

Un problème pas forcément couvert par les assurances. Si elles assurent les revenus des employés, elles ne permettent pas forcément d’amortir les pertes sur le long terme. Le viticulteur se retrouve donc démunie face à ces changements brutaux de climat.

Une nouvelle vague de gel est prévue dans les jours à venir à Saint-Emilion, mais les viticulteurs le promettent : le vin restera de très bonne qualité.

Ça vous intéresse ?
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Saint-Emilion / Gironde
À lire ! AGRICULTURE > Nos derniers articles