Comment mieux informer et parler des violences faites aux femmes ?


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Comment mieux informer et parler des violences faites aux femmes ?

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 27/11/2012 PAR Nicolas César

400 000 femmes. C’est le nombre de victimes de violences conjugales déclarées au cours des deux dernières années selon une enquête menée entre 2008 et 2012 par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales auprès de 66 920 personnes. Un chiffre, qui sous-estime forcément la réalité. Combien sont-elles à se taire ? Comment leur venir en aide ? Par exemple, phénomène méconnu, la grossesse est une période à risque. Mais, « c’est également un moment propice pour repérer les violences conjugales », souligne Laetitia Franquet, sociologue bordelaise, spécialiste de ces questions.

Des professionnels de santé mal formés à la détection de violences conjugalesProblème, « les professionnels de santé ne sont pas formés à la détection », regrette le Dr Hélène Maillet, obstétricienne à la polyclinique des quatre pavillons à Lormont. « On ne sait pas comment réagir, à qui s’adresser », rapporte-t-elle. Ceci étant, certains signes peuvent éveiller les soupçons. « Les vomissements graves de la grossesse sont souvent liés à des problèmes psychologiques », explique le Dr Hélène Maillet. Elle n’hésite donc pas à interpeller la femme sur sa situation de couple lorsqu’elle suspecte des violences conjugales. Mais, ce « réflexe » est loin d’être le cas de la majorité des praticiens. En 2000, une enquête révélait que sur 60% des médecins interrogés déclarant avoir reçu en consultation au cours des 12 derniers mois, des patientes de plus de 18 ans, battues, violées ou victimes de violences de la part de leur conjoint, seulement 7,7 % d’entre eux ont effectué un dépistage actif. « La principale difficulté pour intervenir est la dissimulation par la femme de sa situation, ou encore le refus de la patiente d’être aidée », précise le Dr Hélène Maillet, qui se retrouve parfois impuissante. « En augmentant de un euro le budget des politiques de prévention des violences conjugales, l’État, l’assurance maladie ou encore les collectivités locales pourraient économiser jusqu’à 87 euros de dépenses sociétales, dont 30 euros de dépenses directes », a mis en avant une étude de Marc Nectoux en 2006. Le coût des violences est estimé à 2,5 milliards d’euros par an.

Comment mieux médiatiser les violences conjugales ?Autre enjeu majeur : la médiatisation. « En période de médiatisation les appels passés auprès du 3919 (numéro national d’écoute sur les violences conjugales) doublent et le profil des appelants est conditionné par l’orientation des messages des campagnes de prévention », met en exergue Jean-Louis Roux Salembien, directeur de l’Apafed. Problème, les médias ne parlent guère des violences conjugales en dehors des deux journées événement de l’année sur le sujet le 8 mars et le 25 novembre. « Les médias fonctionnent beaucoup avec des marronniers. Pour faire en sorte que le sujet soit retenu, il faut une dimension d’originalité ou d’exemplarité », justifie Claudia Courtois, correspondante du Monde et du Point en Gironde. La donne pourrait changer. Dimanche dernier, le président de la République, François Hollande, a promis un « plan global » pour les femmes victimes de violences visant à la fois à mieux prendre en charge les auteurs, « informer » et accompagner les victimes.


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