Combien de 8 mars avant l’égalité femmes-hommes ?


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Combien de 8 mars avant l'égalité femmes-hommes ?

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 08/03/2017 PAR Matthias Hardoy

La première table-ronde est consacrée au rapport des femmes à l’espace public. Jean Galand, conseiller départemental délégué à l’égalité femmes-hommes ouvre les débats en rappellant que les départements se doivent d’être paritaires et qu’ils ont l’obligation de référer à l’Etat chaque année de leurs actions concrètes allant dans le sens de l’égalité.

Johanna Dagorn, sociologue, spécialiste de la lutte contre les discriminations et Yves Raibaud, géographe spécialiste de la géographie du genre ont été invités à faire état de leurs recherches dans le domaine des inégalités et du rapport des individus à la Ville selon leur sexe. Selon Johanna Dagorn, « les femmes vivent un véritable  »terrorisme sexuel ». Elles sont sous la crainte permanente d’un viol possible, leur rapport aux déplacements n’est donc pas le même que ceux des hommes. Elles doivent mettre en place des stratégies d’évitement, de contournement! ». Du regard insistant au viol, les femmes subissent dans la rue ou dans les transports les divers degrés de la violence sexiste. Qu’elles soient considérées comme trop ou pas assez désirables, les femmes peuvent être victimes d’injures, d’incivilités ou d’attouchements.

Des actions pour promouvoir l’empathie
La solution est dans la prévention et l’éducation pour la sociologue. « Il faut faire évoluer les témoins qui ne réagissent presque pas quand une femme est agressée. Une campagne mise en place par TBM dans le tram récemment essaye justement de sensibiliser ces voyageurs à cette question.» Johanna Dagorn voudrait qu’à l’école et dans l’ensemble de la société des actions visant à  »promouvoir l’empathie » soit mis en place. « Les auteurs d’agressions ou d’incivilités n’ont pas toujours conscience de la gravité de leurs gestes et de l’impact sur les victimes. Ils faut qu’ils arrivent à s’imaginer ce que ressent l’autre!»

 Le géographe Yves Raibaud met en garde les politiques « les ¾ des lieux de loisirs construits (skatepark, terrains de foot , stades…) ne sont utilisés quasiment que par des hommes puisque les activités qui y sont pratiquées sont accaparées par un seul genre et associées clairement à la virilité. Les décideurs politiques doivent réfléchir à ne pas construire uniquement  »des maisons des hommes ». La ville doit être faite pour toutes et tous !» Malheureusement, les interrogations portées par les femmes sont souvent méprisées selon Yves Raibaud. «J’ai assisté à un grand colloque sur la mobilité où les femmes étaient sans cesse interrompues. Quand elles parlaient de discriminations ou de leurs difficultés à gérer vie professionnelle et privée dans la Ville, les hommes ne les écoutaient pas!»

Rompre l’isolement et agir ensemble
Les femmes sont pourtant porteuses de solutions concrètes. L’association « Nos quartiers ont des elles» representée par Dounia, Gabrielle et Mathilde, est venue de Limoges pour le prouver. Avec l’aide du Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles Limousin, des femmes de quartiers défavorisés se sont regroupées pour rompre l’isolement et agir ensemble. Elles ont créé un journal, réfléchit à la manière d’embellir leurs quartiers, organisé des initiations sportives ( rugby, foot, boxe, marche nordique..) pour les femmes et des repas collectifs pour débattre et améliorer la cohésion sociale entre hommes et femmes, jeunes et anciens. Dounia dit «avoir gagné en courage» en rejoignant cette association tandis que Gabrielle appelle les jeunes «à s’engager, à militer pour changer le quotidien!» comme le fait l’association limogeoise. Ce sont d’ailleurs, des jeunes engagés en service civique, garçons et filles, qui ont clôturé cette matinée avec la diffusion d’un court-métrage drôle et bien construit qui tourne en ridicule les harceleurs. Combien de 8 mars avant l’égalité ? La réponse est entre leurs mains!

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