Hier, Alain Rousset, le président du Conseil régional d’Aquitaine, Vincent Feltesse, président de la Communauté urbaine de Bordeaux, Hugues Martin représentant d’Alain Juppé, et John Fleming, le patron de Ford Europe étaient convoqués dans le bureau de la ministre de l’économie Christine Lagarde. Sur la table, le dossier de l’usine Ford à Blanquefort. Dans moins de deux ans, le site qui fabrique des boîtes de vitesses automatiques pour Ford, doit fermer. « Il y a urgence. Deux ans, c’est très court pour mettre en place un projet industriel » prévient Francis Wilsius, secrétaire du Comité d’entreprise. A ce jour, le comité de pilotage, chargé de trouver des solutions, piétine. Les négociations des élus locaux avec la direction de Ford sont au point mort. Au point que, dans une lettre commune à Ford, les ténors politiques de la région, ont évoqué leur mécontentement.
Le ministère de l’économie rappelle que Ford devra payer 500 millions d’euros en cas d’abandon du site de Blanquefort
En réponse, John Fleming, le patron de Ford Europe, a présenté quelques avancées hier. Comme l’avait demandé l’intersyndicale de Ford Blanquefort, un interlocuteur unique, un porte-parole du groupe, pourvu d’importants pouvoirs va être nommé par la direction de Ford. Ce sera Jim Tetreault, vice-président de Ford Europe. Par ailleurs, John Fleming a annoncé qu’il participerait lui-même au prochain comité de pilotage, en mars, sur l’avenir de Ford Blanquefort. Ce qui a amené Christine Lagarde à déclarer qu’elle serait, elle aussi, présente.Pourquoi de telles avancées ? Le ministère de l’économie a rappelé que Ford devrait payer 500 millions d’euros (comme nous vous l’avions révélé dans un précédent article sur aqui.fr) pour dépolluer le site, si aucun projet industriel n’est trouvé pour sauver les 1 600 employés de l’usine de Blanquefort.
Pour autant, les élus locaux restent méfiants. « Il n’y a rien de neuf sur le fond » confirme Francis Wilsius, secrétaire du CE de Ford Blanquefort.
Nicolas César