Changer le regard sur les métiers et le handicap


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Changer le regard sur les métiers et le handicap

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 27/03/2016 PAR Laure-Hélène Bonenfant

« Venez changer votre regard sur le handicap » tel était le slogan de cette 9e édition afin de démontrer les compétences des candidats en situation de handicap, qu’il soit moteur, psychique, mental ou sensoriel. Chaque personne, quelle qu’elle soit, quel que soit son handicap, possède un, voire même plusieurs talents qui peuvent s’exercer dans le monde professionnel.

A l’occasion du lancement des deux compétitions, étaient présents Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, et Alain Rousset, président de la région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes. « Cette compétition des Abilympics est une formidable vitrine, vitrine de talents, de savoir-faire, et surtout l’occasion de changer le regard sur le handicap. C’est une manière de lutter contre les discriminations que subissent les personnes en situation de handicap » a déclaré la ministre. Ce ne sont pas moins de 600 candidats de 35 pays différents qui ont participé aux 49 épreuves organisées au cours de ce concours dans les cinq pôles de métiers : artisanat, alimentation, TIC, industrie et services.

Double challengeLes visiteurs déambulent d’allée en allée, s’arrêtent, curieux, aux différentes épreuves de chaque pôle des métiers. Il est possible de lire la concentration sur les visages des candidats, chacun veut montrer ce qu’il sait faire et surtout partager cette passion avec le public. Les Olympiades des métiers et les Abilympics sont l’occasion pour les jeunes ou même les entreprises de discuter avec les participants afin de découvrir certains métiers oubliés, révéler des passions et se rendre compte des compétences de ces candidats.

Certains connaissent parfaitement les règles des compétitions puisqu’ils n’en sont pas à leur premier concours. Le jour J enfin arrivé pour tous les concurrents, chacun, dans toutes disciplines confondues, découvre le thème imposé par les membres du jury. Bien qu’ils soient très bien entraînés, les candidats des Abilympics doivent redoubler d’effort dû à leur handicap pour relever ce challenge, confient certains d’entre eux. Ayant un handicap, qu’il soit moteur, psychique, mental ou sensoriel, le concurrent affronte un double défi : montrer aux autres que c’est possible mais aussi se prouver à soi-même qu’un tel challenge est réalisable.

« Certains pensent qu’on simule notre handicap »Yann Adingra, candidat dans la discipline pâtisserie, fait partie de ceux-là. Le jeune français de 22 ans est un habitué des concours. Il est 9h, le jury annonce le sujet. Les candidats ont cinq heures pour créer une pièce artistique en chocolat et en sucre sur le thème du printemps avec certaines pièces de décoration exigées. Très concentré sur son épreuve, cela n’empêche pas Yann d’esquisser un sourire lorsqu’il relève la tête et découvre les personnes de son entourage ou même les visiteurs qui viennent le soutenir. Des « allez garçon ! », « accroche-toi ! » ou encore « ne lâche rien ! » sont lancés tout au long de l’épreuve à l’ancien meilleur apprenti de France. Les encouragements et la foule agglutinée autour du candidat français ont parfois attiré l’attention des collégiens et lycéens qui venaient assister aux compétitions. « Oh regarde, c’est comme dans Top Chef ! » s’exclament-ils, amusés en se rapprochant des épreuves pâtisserie et cuisine. Et comme dans l’émission Top Chef, un seul candidat l’emporte. Grâce à sa technique, son organisation, sa créativité et les qualités gustatives de sa pièce montée, Yann remporte la médaille d’or dans sa discipline. « C’est un jeune super agréable, très gentil et passionné. Il ira loin dans sa profession » confie un ancien professeur venu soutenir Yann.

Dans certains esprits, la notion de handicap se limite au handicap moteur. En voyant les candidats aux côtés de Yann, les jeunes s’interrogent sur leur handicap. « Les gens qui ne me connaissent pas ignorent que je suis en situation de handicap et parfois certains pensent qu’on le simule parce qu’ils pensent qu’un handicapé doit être en fauteuil » indique le jeune pâtissier. Après avoir passé un BEP Cuisine, un Bac pro Restauration et un CAP Pâtisserie, le jeune homme s’illustre à nouveau et réussit à prouver, tout comme ses adversaires, que malgré son handicap il est capable d’exercer sa passion et ce avec brio.

 Yann Adingra

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