Cancérologie : le CHU diffuse son expertise en Gironde


Lors de la conférence de presse de rentrée du CHU de Bordeaux, c'est la performance de la structure dans la lutte contre le cancer qui a eu la vedette. Une expertise bordelaise dont la vocation est de s'étendre dans les hôpitaux du département.

l'hôpital pellegrin à BordeauxP.A.

L'hôpital Pellegrin au sein du CHU de Bordeaux

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 26/01/2024 PAR Solène MÉRIC

Remonté à Paris, en tant que directeur adjoint du cabinet de la ministre de la Santé Catherine Vautrin, Yann Bubien laisse son siège par intérim à Alexis Thomas. Celui-ci connaît bien la grande maison hospitalière bordelaise puisqu’il en était jusque-là le directeur adjoint. Une confirmation de son interim dont la nouvelle est tombée lors de la conférence de presse de rentrée de la structure qui avait choisi en ce début 2024 de mettre en avant un de ses points forts tant sur la recherche, la formation, le soin et l’accompagnement des malades : la lutte contre le cancer.

Le CHU de Bordeaux est en effet l’un des plus importants sites hospitaliers de traitement du cancer. « Plus de 30 % des hospitalisations au CHU est en lien avec un cancer, soit 15 700 patients en file active au sein de la structure, c’est loin devant toutes les autres activités », précise Pierre Dubus, Président de la fédération de cancérologie du CHU de Bordeaux. Et ce « dans la totalité de la diversité des cancers et dans tous les âges de la vie, de la pédiatrie à la gériatrie, de la prévention, jusqu’aux soins palliatifs », précise-t-il. Plus de 40 types de cancers différents sont ainsi traités selon le CHU, véritable centre d’expertise en la matière.

Regroupement à Haut-Lévêque en 2030

Une large activité pour l’heure un peu éparpillée sur les différents sites et services du CHU. A horizon 2030, toute cette activité se verra concrétisée à Haut-Lévêque avec la construction « d’un grand centre de cancérologie qui regroupera des activités qui sont à la fois à Saint-André, à la fois à Pellegrin et à la fois à Haut-Lévêque, juste à côté des bunkers de la radiothérapie pour laquelle d’ailleurs deux nouveaux bunkers vont également être construits », rappelle le directeur par intérim.

Dès 2027, un nouvel institut de biologie pathologie avec des missions d’enseignement de recherche et d’analyse biologique, va également voir le jour sur ce même site. Au total, dans le cadre du renouvellement du CHU « nous aurons un grand centre de cancérologie hospitalo-universitaire, un investissement de 300 millions d’euros », synthétise-t-il.

Un « grand centre » qui aura, et a déjà avec l’organisation actuelle vocation à faire rayonner son expertise sur tout le territoire, permettant au patient de rester au plus près de son domicile et d’avoir recours aux équipes expertes du CHU. Parmi les dispositifs mis en place au sein du Groupement hospitalier territorial, qui rassemble tous les hôpitaux publics de la Gironde, trois postes sont partagés dans le domaine de l’oncologie.

70 patients traités à Arcachon

Parmi ces médecins oncologues en temps partagé, le Dr Baptiste Sionneau, travaille à la fois au CHU de Bordeaux et au CH d’Arcachon. Depuis 2018, avec une autre de ses collègues, ils assurent ainsi une présence de 4 journées par semaine à Arcachon pour des consultations en cancérologie mais aussi pour assurer la chimio ambulatoire de plus de 70 patients.

Des patients orientés par les services au sein du pôle santé d’Arcachon lorsque les diagnostics sont posés, via le CHU de Bordeaux dont les services spécialisés connaissent l’activité d’oncologie sur Arcachon, ainsi que par les médecins généralistes du bassin d’Arcachon.

Autre patientèle, propre à l’activité touristique estivale du Bassin d’Arcachon, « pas mal de vacanciers sous chimiothérapie connaissent nos services et viennent se faire traiter au pôle durant leurs vacances », note l’oncologue.

Prochaine étape à Libourne

Une démarche « gagnante-gagnante » tant pour les patients que pour le CHU de Bordeaux, qui peut, lorsque les soins peuvent être faits sur un autre site, libérer des lits à Bordeaux. « Outre une plus grande proximité avec leur domicile, les patients du bassin d’Arcachon, évitent ainsi des déplacements, potentiellement couteux, fatigants, et polluants. Ils sont rassurés de bénéficier de l’expertise des professionnels du CHU de Bordeaux et peuvent aussi être éligibles aux essais thérapeutiques menés par le CHU, au même titre qu’un patient suivi à Bordeaux », explique l’oncologue.

Une organisation « décentralisée » qui suppose tout de même aussi quelques impératifs, prévient le praticien : « avoir un soutien institutionnel, des conventions pour que l’exercice sur place soit le plus encadré possible et se déroule dans de bonnes conditions ». Enfin, un poste partagé, supposant des temps d’absence une organisation particulière est aussi à mettre en place ente collègues. « Même en notre absence, il y a une continuité des soins à assurer et donc il faut réellement travailler en binôme, pour pouvoir compenser ces absences de l’autre. »

Le même type de démarche est en cours de développement avec d’autres hôpitaux publics du département. « Les choses sont lancées avec l’hôpital de Libourne, et d’autres discussions engagées, l’idée est de véritablement tissé un réseau sur le territoire », précise Nicolas Grenier, Président de la Commission Médicale d’Etablissement du CHU de Bordeaux.

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