Bruno Le Roux à la rencontre des responsables du CAPRI


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Bruno Le Roux à la rencontre des responsables du CAPRI

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 27/01/2017 PAR Romain Béteille

Le schéma du premier « centre de prévention, d’insertion et de citoyenneté » ouvert à Beaumont-sur-Véron en septembre 2016 ressemble en effet beaucoup au CAPRI bordelais : des pensionnaires âgés de 18 à 30 ans, signalés par leurs familles, accueillis pendant dix mois au maximum, volontaires, non judiciarisés (autrement dit, non concernés par une procédure judiciaire en cours pour des faits de terrorisme ou de violence), ne faisant pas partie de la liste des fichés S ou de celle des candidats au djihad ayant déjà effectué le voyage jusqu’en zone de combat.

Fin septembre, un fiché S y était déjà attendu, ce qui a provoqué de vives émotions, renforcées par la découverte le 19 janvier dernier d’un jeune homme de 24 ans interpellé à l’occasion d’une permission de sortie du centre de Beaumont-en-Véron à… 780 kilomètres de là. il a été mis en examen la semaine dernière pour association de malfaiteurs terroristes. 

« On ne tâtonne pas »

En déplacement ce vendredi à Bordeaux, Bruno Le Roux, avisé des critiques cristallisées par ce centre, a affirmé qu’il n’était pas pour autant question de le fermer. « Je demande de la sérénité sur le dossier », a dit le Ministre, qui prévoit déjà de réunir l’ensemble des préfets ce lundi à Paris pour traiter notamment de ce sujet. Et ce dernier de rebondir sur les centres de déralicalisation : « c’est une filière qu’il faudra essayer de professionnaliser et de développer dans le temps. On ne tâtonne pas, on essaie de bâtir une réponse pluridisciplinaire par rapport à des comportements d’enfermement dictés par l’extérieur. Les premiers résultats montrent qu’il faut encore continuer à travailler. Je ne veux pas, sur une trop courte période, dire que cela ne fonctionne pas ». Un aveu de difficulté donc, mais pas d’échec pour le Ministère de l’Intérieur, alors même que le député PS Laurent Baumel avait dénoncé une incapacité de l’administration à « stabiliser les profils des personnes recrutées ». 

Le modèle CAPRI

Marik Fetouh, adjoint au maire de Bordeaux en charge de l’égalité et de la citoyenneté et porte-parole du CAPRI, a avoué lors de cette réunion l’accueil de 36 jeunes suivis par le centre depuis son ouverture, dont « quatre ou cinq profils difficiles, même s’il y a eu quelques améliorations pour certains cas ». « Je ne pourrais pas vous dire aujourd’hui qu’il y a des jeunes complètement tirés d’affaire, on attend de voir sur le long terme ce qui se passe », a-t-il également affirmé, « même si nous ne sommes pas le département le plus concerné en France par ces phénomènes de radicalisation ».

Quant-à savoir pourquoi certains centres en France étaient accusés de tâtonnements, le responsable a là aussi une réponse à donner. « Je pense qu’on ne perçoit jamais ce qu’est ce phénomène. Il est trop éclaté. Derrière le mot radicalisation, on met des problèmes psychiatriques, des djihadistes, des jeunes fondamentalistes en rupture sociale… Aucune définition ne peut du coup l’appréhender dans toute sa complexité. C’est pour ça que les experts se mangent un peu de nez au niveau national » affirme Marik Fetouh. 

Le CAPRI a récemment répondu à un appel à projet de coopération franco-québécoise d’échange de pratiques, la réponse devrait arriver dans les semaines à venir. En attendant, il semble faire partie des rares modèles qui fonctionnent, le tout en étant en partenariat avec tous les échelons territoriaux (150 000 euros de budget dont 10 000 de la mairie de Bordeaux, 5500 euros du département, 6000 euros de la région, 5000 de la PJJ et 116 000 euros de l’État).  Si le CAPRI est censé servir d’exemple, c’est bien pour rassurer sur le reste que les préfets attendent Bruno Le Roux…

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