Bruit des avions : la concertation redémarre… mal!


Les riverains témoignent de nuisances sonores croissantes autour de l'aéroport de Bordeaux Mérignac. Le préfet lance une nouvelle étude d'impact, en affirmant une volonté de concertation renforcée et participative. Les riverains craignent l'enfumage.

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Trafic à l'aéroport de Bordeaux.

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 26/09/2023 PAR Cyrille Pitois

Lundi 25 septembre, le préfet Etienne Guyot a réuni toutes les parties prenantes du difficile dossier des nuisances sonores autour de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac pour annoncer le lancement d’une étude d’impact selon une approche équilibrée concernant l’aéroport de Bordeaux-Mérignac. Collectivités, associations, entreprises aéronautiques, chambre de commerce, un large tour de table réuni autour des services de l’aviation civile internationale « pour apporter des réponses aux impacts liés au développement de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac et étudier d’éventuelles restrictions d’exploitation, » indique la préfecture.

L’étude sera menée avec les services des directions de la sécurité de l’aviation civile sud-ouest (DSAC-SO) et le bureau d’étude To70, fort d’une expérience internationale. L’ambition est de concilier les enjeux environnementaux, sanitaires, économiques et sociaux du territoire.

L’étude va d’abord réaliser un diagnostic, définir des objectifs de  réduction du bruit et ébaucher des scénarios. Mais le préfet insiste sur la méthode:  « Cette étude d’impact doit être conduite sur la base d’une concertation renforcée et participative avec l’ensemble des parties prenantes. La place donnée à la concertation et à l’écoute des parties prenantes revêt un caractère primordial, en tant que socle de l’acceptabilité des mesures proposées, pour lesquelles les
arbitrages s’effectueront dans la parfaite transparence de la recherche d’un équilibre adapté au contexte local. »

Cette étude est prévue pour durer 9 mois, jusqu’en juin 2024. Puis les résultats feront l’objet d’une consultation du public après avis de la commission consultative de l’environnement (CCE) et de l’autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (ACNUSA).

Enfin la Commission européenne aura trois mois pour émettre un avis sur la proposition d’arrêté ministériel qui mettra en œuvre les restrictions.

J’avais de l’espoir. Je suis déçu.

Pour Jean-Claude Godain, le président de l’Association eysino-haillanaise de défense contre les nuisances de l’aéroport qui participait à la réunion de lancement, cette nouvelle étude ressemble plutôt à une opération d’enfumage. « J’avais de l’espoir. Je suis déçu. Tant qu’on abordera le problème en affirmant qu’on ne veut pas empêcher le développement de l’aéroport, il n’y a rien à espérer. On sait bien que plus il y aura d’avions plus il y aura de bruit et de nuisances. »

Le représentant des riverains est sceptique aussi sur l’agence qui va conduire les études: « Une structure de 150 consultants qui opère dans le monde entier. Or on a encore jamais entendu parler d’un aéroport qui réduisait le nombre de ses vols. » Enfin il note que la nouvelle étude ne rend pas caduque la plan d’exposition au bruit en vigueur. « Donc pendant neuf mois, on ne progressera pas. En 40 ans, on est passé de 20 000 mouvements par an y compris les vols militaires, à 84 000 mouvements. Et on parle d’une approche équilibrée pour le confort des riverains. Mais il ne s’agit pas de confort quand on réclame seulement à pouvoir dormir huit heures par nuit comme le recommande l’Office mondial de la santé ! »

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