C’est l’une des stars du 51ème Salon International de l’Aéronautique et du Spatial au Bourget, à Paris, et il représente l’Aquitaine. L’aérocampus Aquitaine, basé à Latresne, avait cette année un stand tout à lui avec la présentation de nouveaux outils virtuels et ludiques au service des industries et de la recherche. Parmi ces nouveautés, il y en a une qui attirait tous les regards : Diiice, la dernière nouveauté de la société Immersion en matière… d’immersion, justement. Au lieu d’avoir un seul écran, on en a 4, répartis sur 4 angles de vue différents. Equipés de lunettes spéciales et d’une télécommande, on peut interagir avec un avion Falcon (par exemple) et en assurer la maintenance, vérifier que le prototype présenté tient bien la route.
Mot clé : l’adaptationMais cette attraction n’est pas juste motivée par le fun de voir un avion sous toutes ses coutures, il peut aussi s’adapter à des clientèles beaucoup plus variées dans plusieurs domaines, notamment les sociétés de design qui auraient envie de tester le packaging d’un produit ou la mise en rayon dans le magasin virtuellement au lieu de faire plusieurs tests réels qui peuvent parfois se révéler très coûteux, surtout lorsqu’ils sont réalisés à grande échelle. C’est en fait une sorte de concepteur de prototypes, qui peut aussi servir de dispositif de formation. « On peut tout aussi bien vouloir modifier une chaîne d’assemblage sans modifications réelles, prévoir les opérations et tester les différentes modifications que l’on souhaiterait apporter pour en mesurer l’impact », nous explique Matthieu Lépine, community manager de la société.
Un retour sur investissementAu registre de ses clients, on trouve des noms illustres comme Dassault, Airbus, Renault, Peugeot ou encore certaines sociétés de l’industrie du luxe ou de l’alimentation. Tout cela a bien sûr un coût : comptez 50 000 euros pour le ticket d’entrée d’un petit système immersif, et jusqu’à 250 000 euros pour celui présenté lors du salon parisien ! Mais apparemment, la demande ne manque pas, même si certaines limites sont notables : « On n’a pas encore atteint la finesse de l’apréhension de la main, mais on essaye de fausser l’impression de l’utilisateur pour gommer sa présence, pour qu’il ait vraiment la sensation d’être dans un environnement virtuel et pas en train de regarder un simple écran avec des capteurs sur les yeux. L’un des avantages que l’on présente toujours à nos clients, c’est ce retour sur investissement : on leur fait diminuer le nombre de prototypes physiques sur le test d’un produit avant de construire la version définitive, et ça entraîne forcément une baisse des coûts ». Une baisse des coûts et une hausse des profits par ces nouvelles entreprises qui proposent un packaging d’aide pour un service totalement virtuel. Elles se développent de plus en plus et on les comprend, quand on sait que le secteur de niche de la réalité augmentée représentait près de 800 millions de dollars de chiffre d’affaire en 2014, on peut s’imaginer le potentiel de ce testeur d’innovations virtuel.
En attendant, Diiice est présent tout au long du Salon du Bourget jusqu’au 21 juin prochain. Ensuite, il devra revenir sur Latresnes et attendre les 29 et 30 octobre prochain lors d’un évènement plus local : l’IT3D au sein de l’Aérocampus d’Aquitaine pour une troisième édition. Pour rappel, l’itération 2014 avait réuni près de 300 participants.