Bordeaux : Osez le Clito et Vie de Meuf, l’actu chargée d’une féministe d’aujourd’hui


Isabelle Camus

Bordeaux : Osez le Clito et Vie de Meuf, l'actu chargée d'une féministe d'aujourd'hui

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 29/06/2011 PAR Isabelle Camus

Bousquet, par son père et Pitt, par sa mère, Pascale Bousquet Pitt choisira de porter le nom de ses deux parents, dès l’âge de 18 ans. Ce sera son premier acte féministe. À 34 ans, celle qui pense que les femmes doivent être considérées comme les hommes et avoir les mêmes droits qu’eux,  » sa propre définition en deux mots, du féminisme, n’a jamais cessé de défendre ses idées. « Faire admettre que les femmes ne sont pas des objets domestiques ou sexuels, sans penser, non plus, qu’elles sont mieux que les hommes, juste la moitié de l’humanité.  Que ce soit par la religion, la société, les médias ou la pub, la femme est objectivée, chosifiée, mise au rang d’objet. Sensibiliser sur ça, voilà tout le sens de notre démarche ». Par « notre », entendez celle initiée par le collectif Osez le féminisme. Un mouvement créé en juin 2009 par quelques militantes et militants mobilisés pour défendre le Mouvement Français pour le Planning Familial dont les crédits budgétaires étaient menacés de suppression. « 

Du manque d’info à l’info erronée
Un mètre soixante douze, blonde, aussi militante qu’hyper féminine, dès qu’on évoque ce paradoxe, la représentante d’Osez le féminisme en Gironde rétorque : « je suis catégorisée.

Vie de meuf, le sexisme ordinaire illustré
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Une féministe devrait ressembler à un être hybride. On est toutes féministes, sauf si on rentre dans le rôle dans lequel on veut nous mettre. Le terme a été volontairement ringardisé par les hommes qui ont peur d’être dépossédés de leur place et de leur pouvoir,  il est encore important, aujourd’hui, d’être féministe, ce n’est pas un combat d’arrière garde ». Dont acte ! Le 20 juin a été promulgué journée nationale du clitoris, relayée par un affichage, collage, tractage, site internet, réseaux sociaux et campagne médiatique à la clef.  » Tout est parti de l’expo scientifique  sur « le Zizi sexuel » à la Villette, où on parlait de tout. Du pénis, de la pénétration, de l’éjaculation, de la césarienne… mais pas du clitoris. Dans le glossaire, il est carrément absent, et dans l’expo on explique qu’il sert à faire pipi… Il y a comme un problème quand tout ça est censé présenter la sexualité aux adolescents ! « . Une constatation qui s’est vue confirmée lors de l’opération sensibilisation dans les rues de Bordeaux. « Tous les groupes sont unanimes et étonnés, notre action a été bien perçue. On voit que les gens ont envie d’en parler. Il y a une énorme méconnaissance. Beaucoup d’hommes on discuté et posé des questions sans agressivité, c’était le but, pas celui de provoquer, mais d’informer « . Car au delà d’être « cet obscur objet du plaisir », le clitoris reste toujours la cible de cette intolérable violence qu’est l’excision, avec 140 millions de femmes mutilées de par le monde, dont 50 000 en France…

Vie de Meuf, pas vraiment vie de rêve
Outre la sexualité, Osez le féminisme se veut le relais de tout ce qui cloche et pose débat dans la vie quotidienne des femmes. Dans la lignée de Vie de Merde, le collectif a ouvert le blog Vie de Meuf. Maternité,salaires, tâches ménagères… devant les nombreuses contributions et le succès du site, un livre est sorti en librairie fin mai. Campagne d'affichage dans les rues de BordeauxLe meilleur des petites histoires dusexisme ordinaire, raconté par les femmes depuis presque un an. Agrémentéde conseils juridiques, de rappels historiques et de petits quiz, Vie de Meuf reprend les posts les plus drôles, les plus marquants ou grinçants du site. Ainsi Sophie qui raconte  comment elle a trouvé un job « acceptable » qu’ellequitte à 20h30 chaque soir. Réaction de sa belle-mère : « Mais commentmon fils fera-t-il pour dîner ?  ou cette notion paternelle de la réussite sociale :  » Mon fils est professeur de sciences physiques dans un établissement très réputé et ma fille vit avec un médecin. Que j’aie un travail intéressant ne compte pas vraiment », constate Carrie…  « Travail, humour, patience » telles sont les trois clefs du mouvement féministe généraliste selon Pascale Bousquet Pitt qui précise : » On veut que la société change. La loi existe, mais on veut une égalité factuelle. Ce ne sont pas les hommes qui imposent le patriarcat mais la société axée sur des idées qui mettent les hommes et les femmes dans des cases ». On l’a vu avec l’actualité de ces dernières semaines, qui au-delà des aspects juridiques de certaines affaires, aura donné lieu à un florilège de déclarations sexistes capable de faire se hérisser plus d’un cheveu sur la tête d’une féministe (ou pas). Une actualité qui finalement aura fait renaître le féminisme de ses cendres, tellement  il est clair que la route est encore longue avant de modifier l’inconscient collectif, tous sexes confondus, pour mieux faire rimer égalité avec respect, réciprocité et altérité.

Vie de meuf, le sexisme ordinaire illustré (éd. JBZ & Cie), 12,50 €.

Photos : IC/Aqui

Isabelle Camus

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