« IBoat: » Benoît Guérinault, capitaine ad hoc


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"IBoat:" Benoît Guérinault, capitaine ad hoc

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Temps de lecture 15 min

Publication PUBLIÉ LE 22/07/2019 PAR Romain Béteille

Milieu de matinée dans le quartier des Bassins à Flots, en plein mois de juillet, la chaleur commence déjà à être écrasante. À deux pas des boulevards et du Hangar G2, le secteur de l’Iboat est en plein chantier. Ça fait déjà plusieurs semaines que ça dure, et à en croire le contenu des projets qui s’annoncent pour ce qui est désormais un incontournable des scènes bordelaises, il n’est pas prêt de s’arrêter. Depuis qu’il a rejoint l’aventure, en 2011, Benoît Guérinault a quelque peu changé de look. Adieu, la petite barbichette et les cheveux courts relevés sur le dessus. Les tifs ont poussé, la barbe aussi, les lunettes noires à montures fines et le t-shirt « Strange Cages » viennent parachever le tout. Les hipsters en seraient presque jaloux. Benoît en est peut-être un, au fond, mais il était sûrement déjà comme ça avant que ce mot ne devienne à la mode. Si jamais il vous prenait l’envie d’aller boire un verre avant l’un des nombreux concerts organisés tout l’été (et le reste de l’année) dans cet ancien ferry devenu féru d’alternatif, sachez que Benoît en est la tête pensante. Un chef d’orchestre dégingandé, à la voix bien plus calme que son look d’éternel adolescent énervé. Voilà bientôt neuf ans qu’il arpente les couloirs de ce bateau hybride où l’on vient autant pour se faire un resto que pour découvrir des groupes aux mélanges foisonnants. Le responsable de sa programmation, lui, s’est shooté aux fanzines, au BMX et aux cultures « à la marge » avant qu’elles ne deviennent « mainstream ». Son parcours atypique correspond assez au sentiment que l’on a lorsqu’on franchit les portes de l’Iboat : tout y est mélangé, le bordel est joyeux mais organisé. On vous emmène avec nous dans une croisière de regards croisés dans laquelle la belle endormie côtoie la grande fêtarde, à la croisée des chemins entre le Bordeaux d’hier et celui d’aujourd’hui. Préparez-vous, on largue les amarres avec un capitaine pour qui la destination compte bien moins que la route à arpenter pour l’atteindre.

L’art du mélange

Benoît est un bordelais « pure souche ». Son enfance, il l’a passée dans une banlieue pavillonnaire du sud de la capitale girondine. En découvrant les compétitions de BMX, il s’ouvre à tout un pan de culture à laquelle le terme « underground » donne un vrai sens, avant que ce dernier ne soit devenu galvaudé. « Par le biais sur sport, je me sociabilise dans une communauté très fermée. Ça m’a amené toute une culture parallèle dans la musique, avec des artistes américains que des amis qui voyageaient pour des compétitions me ramenaient. Je prends les Beastie Boys de plein fouet à 12 ans. Le vélo m’a amené dans la musique, il y a une énergie, un truc nouveau auquel je m’intéresse beaucoup. Je suis un poil turbulent, mais pas trop rebelle ». Benoît est moins un enfant terrible qu’un insatiable curieux. En découvrant les fanzines, il se rêve même journaliste. Avec une machine à écrire, quelques tubes de colles et une photocopieuse, il se met à créer les siens. Fatalement, à s’intéresser à tous les styles musicaux émergeants, on finit par reproduire le même modèle et à créer son groupe, au milieu des années 80. « Avec des potes, on se met à faire de la musique sans savoir jouer. On commande des disques, on se les échange, on attend le courrier avec impatience. Cette passion monte. On fait des répets dans le garage des parents, on se créée une espèce de petit monde à nous. Ma grosse claque, c’est le punk-rock ricain, le hip-hop un peu hybride. J’étends peu à peu ma culture musicale ». Benoît s’intéresse aussi aux arts plastiques et au cinéma, avec toujours, le besoin de se projeter vers quelque chose. « Si je ne sais pas me raconter d’histoire, je n’avance pas beaucoup. Quand je monte un projet, si je ne peux pas imaginer l’histoire qui va avec, j’ai un peu du mal à le défendre ». Le tout avec un look très Rockabilly, une belle banane sur la tête et des Creepers aux pieds.

Une fac en arts du spectacle le pousse à écrire un scénario de court métrage un peu dingue. « C’est l’histoire d’un gamin qui assiste à la tuerie d’un cochon et ce traumatisme l’envoie dans un univers un peu parallèle avec des revenants et de la réincarnation ». Très vite, l’esprit créatif de Benoît se dévoile, et il franchit chaque étape en étant bien entouré. Les potes de musique deviennent une bande de créateurs associatifs. « On structure nos envies et on commence à organiser des concerts, notamment sur le campus. Avec l’association Bad Karma, on monte un fanzine et un label de disques avec des groupes bordelais. Ça devient une structure d’une dizaine de personnes, on organise un salon de fanzines indépendants. Une année, on a fait fabriquer une rampe de skate pour faire des concerts dessus. Quand je vois Darwin qui métisse ses projets, nous qui reprenons encore aujourd’hui ces logiques de production, c’est déjà quelque chose qui a été expérimenté il y a quelques années. Tout ça m’a nourri, parce qu’on tentait des trucs un peu fous. À l’époque, on était très en marge, ça ne faisait pas beaucoup à notre âge. Ce n’était pas bien perçu, pas spécialement accompagné, on n’avait aucun contact avec les institutions, on était très autonomes, pas dans du biberonnage ou en demandes de subventions ». La joyeuse clique désorganisée a le goût de l’imprévu, du moment où la soirée se transforme en un surprenant bordel duquel on aimera se souvenir le lendemain, avant de rallumer les projecteurs. Ceux du cinéma ne se sont d’ailleurs pas éteints entre temps, ce qui va obliger le jeune bordelais à naviguer entre Bordeaux et Paris dans des boîtes de production, notamment de documentaires, un boulot qui doit servir à financer un court-métrage qui ne se fera jamais vraiment.

« Sitting down to talk it out/ It’s not my style i’m here to shout ».

Ce qui se fera, en revanche, à grands coups de truelles et de système D, c’est le « Zoo Bizarre« . « Dans les années 90, j’étais dans plusieurs groupes de musique en amateur avec des amis. Est venu un moment où on n’avait plus vraiment envie de jouer mais quand même envie de montrer des trucs. On décide d’ouvrir ce lieu et d’en faire une espèce de cabaret expérimental qui va réunir tout ce qu’on a rencontré sur la route, tous ceux qui passaient à Paris et ne redescendaient jamais dans le Sud, dans une salle de 250 places où on veut faire du live, on s’intéresse aussi à la culture électro/club. Le Zoo Bizarre sera d’ailleurs l’un des premiers lieux hors boîte de nuit à faire du clubbing jusqu’à quatre heures du matin. On l’a construit de nos mains, j’avais un camion qu’on chargeait en ciment pour refaire les murs, on a mis l’endroit aux normes, on a ouvert une travée pour accéder à la cave… c’est un chantier de copains. On veut montrer le plus de trucs expérimentaux possibles. On organise des soirées hybrides avec de la danse, des soirées cinéma dans lesquels on passe des films hollandais non sous-titrés parce qu’on a envie d’être à la marge du cinéma traditionnel, de montrer des choses que personne n’a jamais vu ». Cette marge, justement, ce bord de la feuille dans lequel les petits carreaux n’existent plus, Benoît ne cherche pas consciemment à l’atteindre ni à y rester. « Ce n’est pas tant qu’on voulait être à la marge, c’est que les artistes qui nous intéressaient, eux, l’étaient. On voulait partager des trucs qui nous touchaient et qui provoquaient des sensations. On est une bande de gars, de filles, qui deviennent très vite des amis et on développe une sensibilité un peu particulière. On n’a jamais revendiqué ce côté underground, style « on emmerde tout le monde ». On n’était pas des libertaires avec un message politique fort, juste un message artistique engagé. On tenait un lieu, à l’artiste de passer des messages. On partait d’un postulat simple : la télé, le cinéma commercial, la boîte de nuit, la radio généraliste nous abrutissent, on est dans une culture un peu parallèle, pourquoi pas la culture mainstream de demain, sauf qu’on la chope juste avant ».

Le lieu devient une sorte de temple, un QG dans lequel la bande passe alors le plus clair de son temps. Des artistes, à l’époque à peine connu mais plus tard célèbres, viennent y jouer leur setlist : The Hives, Shadow, Justice, Peaches, Feist, Chilly Gonzales pour n’en citer que quelques-uns. Avec toujours le même but : prendre une vague prometteuse avant qu’elle ne déferle. Encore aujourd’hui, cette quête qu’on n’imagine jamais vraiment assouvie, fait partie des étapes de Benoît dans le choix de sa programmation. « Je ne cherche pas à programmer des groupes obscurs pour qu’ils restent obscurs. C’est peut-être ça qui est parfois mal perçu ou mal compris : on ne veut pas qu’il reste connu par un petit groupe d’initiés de dix personnes ». Le lieu tourne quelques années avant de s’éteindre, pour plusieurs raisons. « D’abord, le Zoo Bizarre fonctionnait à la bonne volonté de tous les amis, sauf qu’on devait aussi manger et vivre. On faisait des petits boulots et on essayait de montrer que ce projet était d’intérêt public. On s’est rapprochés un peu de la ville pour qu’elle supporte une petite partie du fonctionnement du lieu, comme n’importe quelle association qui demande une subvention pour un projet. Sauf que la politique culturelle, à l’époque, est moins ouverte, c’est donc difficile de maintenir le projet à flots. Chacun cherche des voies de substitutions, on bouge tous à droite à gauche ».

Retour dans la banlieue parisienne, donc, où Benoît Guérinault passera dix ans dans un centre d’art à s’occuper de la production et de la programmation d’un art bien plus numérique qu’à ses débuts. Il l’avoue lui-même : le tout est bien plus organisé, officiel et les chaussons plus confortables, même si au départ le lieu était encore très confidentiel. « Ça a été la grosse bascule parce que je suis passé d’un truc hyper indé orienté musique à quelque chose de bien plus structuré sur le digital. Il peut très bien y avoir un petit groupe très émergeant qui va pouvoir faire une synchro pour une pub, l’engagement politique est un peu délétère. On produit du contenu, il y a de moins en moins de messages. Les groupes engagés sont assez extrêmes, on bascule très facilement entre l’indé et le commercial et ça ne choque plus personne. La frontière s’est transformée en business. Mes lignes n’ont pas beaucoup bougé, je reste assez fidèle à mes engagements du début. Le côté élitiste ne m’intéresse pas. Faire émerger des projets parce que j’ai le sentiment profond que ça va marquer, voilà mon envie. On fonctionnait un peu en circuit fermé avec Bordeaux : personne ne comprenait ni ne voulait vraiment de nous, on n’avait peu, voire pas d’interlocuteurs quand on voulait monter des projets un peu innovants. A Paris, je me suis retrouvé dans un environnement où il y avait des moyens dans une ville où la richesse et la dynamique des projets vous happent. Les projets restent expérimentaux et compliqués à défendre car ils sont très émergeants, mais ça fonce, ça roule ». À mi-parcours, tout de même, la musique vient à manquer. Alors Benoît décide de faire un « coup » pour son retour : faire jouer des artistes sur une scène autonome installée sur une grande barge de treize mètres de haut et plus de 500 mètres carrés sur le lac d’Enghien. Sur scène : les Moderat (encore débutants en 2008) ou le DJ Laurent Garnier. En juin dernier, ces « Bains Numériques » ont fêté leur dixième édition et accueilli 17 000 spectateurs. Pour Benoît, c’est un grand retour réussi dans un monde qu’il n’avait jamais vraiment quitté. « Je me remets dans la musique parce que j’ai de plus en plus accès à des artistes électro qui travaillent avec des chorégraphes ou des plasticiens. Ils pourraient jouer en club mais se retrouvent dans des collaborations artistiques. Avec un petit réseau, j’arrive à les faire sortir de ça ».

Le réveil de l’endormie

À l’en croire, c’est l’intensité de la vie parisienne, couplée avec un désir de s’impliquer plus dans sa vie de famille (notamment ses deux enfants) qui enclenchent sa dernière mue : celle qui va le mener à programmer des concerts dans une péniche désormais bien connue des bordelais. « Des anciens du bateau-phare décident de monter un projet à Bordeaux. La bascule se fait assez rapidement, le projet et le retour à Bordeaux m’intéressent. On ne sait pas trop où on va aller mais ça va être chouette ». Nous sommes en 2011, et la « belle endormie » commence, peu à peu, à se réveiller. Benoît retrouve sa ville natale un brin transformée, mais pas encore tout à fait. Encore une fois, il monte dans le bateau avant qu’il n’ait totalement pris le large. « Quand je l’ai quittée, j’avais l’impression que tout était figé, y compris au niveau institutionnel. A mon retour, la ville s’est transformée physiquement. Culturellement, il y a quand même un gros point d’interrogation : les mêmes grosses salles sont toujours là, les petites salles qui se sont créées il y a dix ans sont déjà mortes. Le lieu d’installation de l’IBoat est compliqué, isolé, mais on a plein d’envie. Je ne suis pas sûr que la politique culturelle soit très dynamique, mais toute l’équipe responsable du bateau est soudée par une énergie de potes, et on y va ». Pourtant, bien qu’aidé par cet élan assez positif, on ne peut pas dire que l’idée soit accueillie avec enthousiasme, c’est plutôt une jalouse froideur qui règne dans les petits salons de la scène culturelle locale. « Les gens nous voient un peu comme un projet parisien qui vient grignoter le public bordelais, on n’est pas très bien accueillis par les opérateurs en place. On est le seul lieu de diffusion privé. On n’est pas une association, on n’est pas subventionné et on va potentiellement grignoter une part du public. Tout le monde nous donne trois mois, ça m’oblige à faire beaucoup de médiation ». Cet entre-deux, à en croire Benoît, dure jusqu’à l’ouverture.

Le public, contrairement aux acteurs locaux, est au rendez-vous. « On pensait que ça allait se mettre en place au bout de trois ou quatre ans, ce qui était l’évolution logique de ce type de projet. En fait, on est complètement débordés dès le départ : en un an, on est déjà au max. On réadapte presque tous les jours, on voulait faire un ou deux concerts par mois mais on a de plus en plus de proposition. Le danger, c’est le phénomène de mode, il faut tenir le rythme. On s’est rapidement mis au diapason, ça fait huit ans qu’on est là, on a monté deux festivals (Ahoy! et son effet « village » et le plus électro Hors Bord, qui n’existe aujourd’hui plus mais devrait revenir sous une autre forme…) et on a encore beaucoup de projets en vue ».

Depuis, l’Iboat, au départ lieu hybride, s’est largement ouvert à la scène locale et aux collaborations avec d’autres « porteurs de projets culturels » : l’Opéra, la Région, la mairie, la Base sous-marine, la patinoire Mériadeck… « On a ouvert des portes. Même si on était un opérateur privé arrivé en 2011 que personne ne voulait, j’ai l’impression qu’on a mis en place plus de collaborations que les opérateurs publics eux-mêmes », ironise Benoît. « Il y a quand même eu une libération de la politique culturelle bordelaise, notamment depuis l’arrivée de Fabien Robert. On ressent une ouverture. Ce que je peux un peu lui reprocher encore aujourd’hui par contre, c’est que comme on est un opérateur en place toute l’année, on est parfois moins lisibles et moins visibles que des petits opérateurs qui font des gros coups ». Même si on s’accorde une analogie avec le Zoo Bizarre, elle s’arrête au contenu de la programmation. La structure et la manière dont le lieu est géré, elle, n’a visiblement plus rien à voir avec le QG de copains de l’époque. « La volonté de professionnalisation et la structure juridique sont très différentes. Ici, on est trente salariés directs et une cinquantaine indirects, on essaie de pérenniser les emplois, on structure, on forme des gens et on en fait des professionnels attachés à un lieu et qui savent le défendre. Il reste un danger, c’est que ce n’est pas un projet rentable, on ne gagne pas d’argent, on équilibre quand on peut. Quand on arrive à gagner un peu, on jongle pour pouvoir monter d’autres projets.

« Here we go again »

Dans cette volonté de rester indépendant et de pouvoir dégager un équilibre, l’IBoat est sur le point d’opérer sa transformation la plus ambitieuse depuis sa naissance. En plus de vouloir continuer les collaborations (avec le Musée des Arts Décoratifs, le CAPC ou le nouveau bâtiment MECA inauguré il y a peu), ses propriétaires ont récemment signé avec la mairie une autorisation d’occupation temporaire (ou AOT) de treize ans pour aménager le futur du lieu, qui s’étalera sur 4000 mètres carrés, toujours aux Bassins à Flots. « Quand on a lancé le bateau, on était sur un projet de diffusion, la création et la production nous manquaient pas mal. Il y a un fort potentiel, on connaît très peu d’artistes bordelais, il y a des lieux institutionnalisés ou des groupes sont accompagnés en résidence dans des structures un peu massives. Ils sont formés dans des grosses salles mais ne jouent souvent que dans des petites. Ils sont intéressés par un travail de résidence ici pour créer des choses sur-mesure. On veut donc développer la résidence d’artistes. Pour financer ça, il fallait gagner un peu plus d’argent. Il a donc fallu imaginer des extensions un peu commerciales pour rester en autonomie pour accueillir plus de projets ». Dès la fin de cette année, l’IBoat va donc accueillir une terrasse sur laquelle vont pouvoir se produire des groupes et instaurer des projections cinéma dans un bus anglais originaire de Liverpool, mis en place en 2018 dans le cadre de l’Été métropolitain pour accueillir sur toute la métropole des animations autour des cultures urbaines et électro. Un peu plus loin, en 2020, une guinguette verra le jour pour compléter le restaurant au bord du bateau. « On parle de 1000 mètres carrés dont deux tiers de jardin de production pour essayer d’atteindre notre autonomie alimentaire, et un tiers de jardin pédagogique. On va aussi installer une dalle de béton pour créer un parc orienté vers les sport urbains (roller, skate, BMX) sur lequel on pourra aussi faire des concerts et créer une dynamique sur le quartier dans lequel plein de nouveaux habitants arrivent. Tout est connecté avec la musique. La dernière étape, ce sera de créer une résidence hôtelière et artistique sur un autre bateau, une sorte de gîte. On envisage ça pour 2021 ».

Culture, loisirs, guinguette, ouverture vers un public sans doute un peu plus familial : on sent bien là la volonté de l’IBoat de se débarrasser de cette réputation « boîte de nuit » un peu réductrice qui lui colle encore trop souvent à la peau. Au moment d’achever cette tournée très personnelle dont on a tenté de vous dessiner les dates les plus importantes, on demande à Benoît de nous faire un petit bilan. L’insatiable curieux, lecteur de fanzine, joueur de basse et pourfendeur du mainstream se retrouve-il dans ce qu’il est devenu aujourd’hui : celui par lequel tout passe à l’IBoat ? Il faut croire que oui. « Je suis de mieux en mieux dans ma position. Ma mission première a été de programmer des concerts, le développement de projets culturels et la fonction de directeur artistique sont venus ensuite. Surtout, je suis fier de l’équipe. Je suis très épanoui dans ce projet et loin d’en avoir fait le tour. Il est tellement en mutation en permanence que je n’ai jamais l’impression de faire la même chose au même endroit. Tant que le bateau tient financièrement, j’ai envie de continuer. Dans ma vie, tout est très poreux, tout peut m’inspirer et alimenter mon projet. Un restau, un ciné, une ballade, tout ça est inspirant, il n’y a pas de coupure. C’est ouvert, et c’est aussi ce qui est assez passionnant dans ces métiers-là ». Les deux fistons, eux, sont batteurs. « Ils viennent très souvent. Ils ont une autre vision des choses, une approche très détachée, mais ils sont quand même bercés par cette culture ». Tous manient leurs baguettes, mais différemment. Benoît, qui s’est un temps rêvé journaliste d’investigation, est devenu chef d’un orchestre singulier qu’il espère visiblement diriger encore un petit moment. Et à voir le chantier qui se dessine au moment où on le quitte, on se dit que ça semble bien parti pour. 

Voici quelques morceaux ayant jalonné notre petit voyage musical et l’écriture de ce portrait…

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