Baromètre 2011 : L’agriculture Aquitaine sur le chemin des mutations


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Baromètre 2011 : L'agriculture Aquitaine sur le chemin des mutations

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 30/05/2011 PAR Joël AUBERT

Innovante ou jugée comme telle, elle ne réussit pourtant pas à bien nourrir son homme et pas seulement aux yeux des agriculteurs eux-mêmes. Faible consolation pour une profession dont la société perçoit de plus en plus nettement qu’elle ne vit pas de son travail comme elle le devrait. Au moment où s’approche le grand virage de la fin de la Politique Agricole Commune ou, à tout le moins de son érosion, chacun comprend bien que le temps n’est plus où les prix et donc le revenu se décidaient dans les marathons bruxellois.

Roland Cayrol lors de la présentation du baromètre 2011Aujourd’hui, et on l’a bien vu jusqu’à ce que les pouvoirs publics se décident à agir au pic de la crise du lait qui a frappé les esprits et choqué l’opinion : il faut se mettre autour d’une table et négocier volumes et prix sous l’œil vigilant des gouvernants. Ce que rappelait ici Michel Prugu, président de l’INAO, en soulignant l’importance d’une nouvelle régulation pour, à la fois, assurer un revenu décent au producteur et un prix raisonnable au consommateur.

Confiance et attentes
Compréhension du rôle et de la place de l’agriculture dans l’économie et l’équilibre de la société aquitaine : le baromètre dont nous publions les résultats peut en première analyse rassurer une profession engagée dans une démarche prospective mais lui faire toucher du doigt, parallèlement l’importance des attentes non satisfaites.

1.  On lui fait confiance pour la qualité de ce qu’elle produit, à la fois pour des raisons gustatives ce qui ne surprend guère dans ce pays de cocagne où il n’est guère de famille citadine qui n’ait de parents ou d’amis à la campagne mais aussi pour la sécurité des aliments qu’elle apporte sur le marché. Un constat qui correspond en tous points à ce que révèlent les études récentes réalisées au niveau national.


2.  On attend beaucoup d’elle, d’abord qu’elle sorte de son périmètre professionnel et sans doute syndical pour se montrer plus proche de la société dans son ensemble. Pour expliquer ce qu’elle fait et comment elle le fait, et là la coupure est profonde entre  agriculteurs et non agriculteurs sur le terrain de l’environnement.  Il est d’ailleurs tout à fait édifiant de découvrir que presque un agriculteur sur trois considère que son métier ne respecte pas suffisamment l’environnement tandis qu’un non agriculteur sur deux pense la même chose. C’est donc un immense effort d’ouverture et de pédagogie que la profession doit entreprendre. Songeons un instant, dans cette société de plus en plus urbaine qu’est la nôtre, à ce que l’école primaire n’apprend pas, ou plus, à nos enfants. Ce qu’est un assolement, le cycle végétal, les besoins de la plante en fumure organique…

3.  Cette attente générale qui, de temps à autre, laisse les agriculteurs les bras ballants s’exprime dans le pourcentage de celles et de ceux qui attendent une vraie relation directe entre agriculteurs et consommateurs (75%). En creux il s’agit d’un vrai plaidoyer pour l’agritourisme et un étonnant constat quand on le rapproche de l’émergence du souhait du développement de l’agriculture biologique (74%). Notons là, la montée en puissance du « BIO » dans l’esprit des agriculteurs eux-mêmes : ils sont presque un sur deux (42%) à penser qu’il y a beaucoup à faire en ce domaine maintenant que le marché se développe. Un vrai encouragement pour tous ces jeunes qui dans les lycées agricoles de la région s’apprêtent à rejoindre une profession qui leur offre la possibilité d’être à l’avant garde d’une nouvelle mutation de l’agriculture, à la fois productive et innovante, paysagère et industrieuse. D’exercer un beau métier accueillant y compris aux enfants des citadins qui ne verraient point d’inconvénient à ce qu’ils le choisissent.

Joël Aubert


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